Ah que coucou !
Comme tout le monde n’est pas encore rentré de ces congés étalés, nous allons continuer sur notre lancée, à savoir, la littérature mondiale en abordant aujourd’hui la vie et l’œuvre de Sophocle…
Ce qui suit est tiré d’un fascicule Hatier assez ancien (peut-être de trop car l’auteur du texte suivant n’est pas mentionné) qui va expliquer, de façon courte et précise, qui était ce grand dramaturge grec que l’on classe aussi parmi les philosophes anciens…
Sophocle naquit entre 497 et 495 av. J.C., au bourg de Colone, près d’Athènes. Fils d’un riche armurier, il reçut une belle éducation. Peu mêlé à la vie publique, et tout entier adonné au théâtre, il fit représenter sa première tétralogie en 469-468 av. J.C., vers vingt-huit ans ; les juges lui donnèrent la victoire sur Eschyle. Depuis Sophocle ne connut guère que des succès : il remporta le prix dans vingt concours, et peut-être plus. Et il eut l’incomparable gloire d’illustrer la période si brillante de Périclès.
Vers la fin de sa vie, dit-on, ses fils voulurent le faire interdire, sous prétexte qu’il avait perdu la raison. Le vieux poète lut aux juges, pour se justifier, un fragment d’Œdipe à Colone : la foule le conduisit triomphalement jusqu’à sa demeure.
Il mourut à Athènes, en 405 av. J.C., âgé de plus de quatre-vingt-dix ans. Les Athéniens lui élevèrent un sanctuaire, comme ils faisaient pour leur héros.
On évalue le nombre de ses pièces à cent quinze ou cent vingt (tragédies et drames satyriques). Il nous en reste sept complètes : Ajax, Antigone, Electre, Œdipe-Roi (que j’ai déjà mis en ligne… pour y accéder, cliquez ici), Œdipe à Colonne, Philoctète, les Trachiniennes. Nous ne sommes fixés, sur la date des représentations, que pour trois de ces pièces. Antigone fut jouée en 441 ou 440 ; Philoctète en 409, Œdipe à Colone en 401, après la mort du poète. Electre et Ajax sont probablement avec Antigone, les plus anciennes œuvres de Sophocle. On ne peut dater Electre ni les Trachiniennes On situe Œdipe-Roi vers 430.
Sophocle développa le décor, porta de douze à quinze le nombre de choreutes, introduisit le troisième acteur et renonça à la trilogie liée. Œdipe-Roi, Œdipe à Colonne et Antigone ont beau sembler unies par un lien trilogique, ces pièces ont été composées et représentées à de grands intervalles.
Les chœurs est, chez lui, plus directement mêlé à l’action que chez Eschyle. Et l’action, plus vive, est aussi plus logique.
Moins lyrique, mais plus sobre et plus lumineux qu’Eschyle, moins hanté par les mystères de la fatalité et croyant fermement à la liberté humaine comme au triomphe de la justice, il a placé le drame dans l’âme de ses personnages, qui luttent contre la destinée : il nous présente des volontés fortes, claires, réfléchies. Ses grands héros, comme ceux de Corneille, délibèrent et agissent dans la pleine lumière de leur conscience. Sans cesser d’être humains, ils ont une dignité et une noblesse qui éveille l’admiration. A cet égard, la figure et les paroles d’Antigone ne sont pas seulement dramatiques : elles sont d’une incontestable beauté morale.
Bisous,
@+
Sab
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