30 mars 2022

Marcel Aymé [En arrière] : Avenue Junot

Ah que coucou !

Dans cette nouvelle, Marcel Aymé nous fait côtoyer, entre autre, des personnes aussi célèbres que l'écrivain Ferdinand Céline, l'éditeur Fernand Nathan, l'acteur Robert Le Vigan, l'écrivain René Fauchois... pas d'inquiétude, il y a quand-même de parfaits quidams qui : ont-ils existé ou non ? seules les personnes citées pourraient le dire, vu qu'il est "entendu" qu'ils sont tous amis ;)...

Gen. Paul est un peintre qui habite un atelier dans l'avenue Junot, à Paris (XVIIIe arrondissement) :


Dans cette avenue habite aussi Adélaïde dont Gen. Paul souhaite peindre le portrait.
Adelaïde est très belle et très convoitée... mais elle ne s'applique qu'à aimer les hommes qui portent une barbe touffue... Mr Letort, son voisin, a l'obligation par sa femme de se raser au quotidien alors qu'il souhaiterait, pour plaire à sa belle voisine et pour avoir une chance d'être aimé d'elle, porter la barbe... Richard Eutrope, poéte, lui est barbu et lorsqu'Adélaïde le rencontre dans l'atelier du peintre, elle tombe follement amoureuse de la barbe ou de son porteur ;) ?? A vous de le découvrir dans la nouvelle suivante :

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Format : pdf
Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

28 mars 2022

Friedrich Nietzsche : Ainsi parlait Zarathoustra / Also sprach Zarathustra

Ah que coucou !

Quand nous lisons Zadig ou la Destinée de Voltaire (cliquez ici pour accéder au billet le concernant et donnant accès à l'e-book), nous ne pouvons nous empêcher de penser à Ainsi parlait Zarathoustra de F. Nietzsche... Quand nous lisons Ainsi parlait Zarathoustra, nous ne pouvons nous empêcher de penser à Zadig ou la Destinée... oui, ces 2 chefs-d'œuvre de la littérature mondiale semble devoir voguer ensemble ;), c'est pour cela qu'aujourd'hui je vous propose l'ouvrage bilingue suivant :


accessible au téléchargement en cliquant ici
Format : pdf
Langues : Français & Allemand

Evidemment il ne s'agit nullement là d'une adaptation germanique de notre Zadig national... mais de réflexions philosophique basées sur celle de Zoroastre...

Afin de profiter au mieux de ce chef-d'œuvre de Nietzsche, je vous conseille plus, pour ceux qui savent l'allemand, de le lire en VO, perso je le trouve bien plus enrichissant que la traduction que je trouve, là, trop... comment dire ??? germanique ;) ??? oui, cette traduction de ce chef-d'œuvre a été faite par un Allemand (à savoir : les textes de Nietzsche sont souvent très difficiles, même pour les Allemands... toutefois, celui-ci, est l'un des plus "digestes" dans le sens : facile à lire et à comprendre en allemand...), il est donc "naturel" de demander plutôt à un traducteur allemand qu'à à un Français ;)... même si le Français ne va pas faire des erreurs typiquement allemandes, dignes d'un F. Nietzsche qui aurait fait lui-même cette traduction-là en français (pour info, Nietzsche a vécu assez longtemps en France pour savoir le français).

Quant à ce chef-d'œuvre de la littérature mondiale, est-il encore nécessaire de le présenter ? ;)... un peu compliqué à faire... car qu'ajouter d'autre à ce qui a déjà été dit / écrit ??

Bonne lecture / relecture !

Bisous,
@+
Sab

26 mars 2022

Louis Viardot [Scènes de la vie privée et publique des Animaux] : Topaze, peintre de portraits

Ah que coucou !

Topaze est un Singe, originaire du Brésil, qui apprend chez un de ses maîtres à utiliser un Daguerréotype, l'ancêtre de l'appareil photo inventé par Louis-Jacques-Mandé Daguerre. Plus d'informations concernant ce procédé pré-photographique : le site du Musée français de la photographie de l'Essonne (situé à Bièvres) :


Suite au vol d'une bourse, Topaze achète un Daguerréotype et retourne dans son Brésil natal où il devient portraitiste... enfin, c'est ce qu'il souhaite devenir ;)...

Comment ? et bien vous le saurez en lisant ces quelques pages :


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Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

24 mars 2022

Marcel Aymé [En arrière] : Rechute

Ah que coucou !

Quel âge avons-nous ?
  1. celui de notre esprit ?
  2. celui de nos artères ?
  3. celui comptabilisé grâce au calendrier ?
A cette question nous sommes nombreux à répondre la solution n°2, un peu moins la 1ere proposition...
 
Maintenant imaginons que notre âge soit régi par le nombre de jours qui nous sépare de notre naissance... Imaginons que, par caprice, nous décrétions que l'année ne dure plus 12 mois de 365,25 jours mais 24 mois de 730,5 jours... Une personne, dans ce cas-là, qui est âgée de 18 ans, se retrouve âgée de 9 ans, une autre de 80 ans se retrouve à l'âge de 40 ans... bon, cela ne vous semble être que des mots, mais si, en plus des mots, l'âge de nos artères reflétaient l'âge du calendrier, que se passerait-il ??

Ce le sujet de réflexion sur laquelle Marcel Aymé nous propose de réfléchir via la nouvelle suivante :

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Langue : Français

Josette est une jeune fille de 18 ans qui est amoureuse de Bernard, âgé de 27 ans. Cet amour réciproque est salué par la famille de Josette (sauf de son frère, Pierre, âgé de 24 ans) qui voit dans cette union la possibilité que Josette devienne comtesse... Bernard, s'apercevant que son amour n'est pas contrarié, fait alors sa demande en mariage qui est, bien entendu, tout de suite acceptée.
Pendant ce temps-là, à l'Assemblée les députés ont commencé à discourir sur le projet de loi amenant l'année civile à 24 mois. La dite loi est votée au cours de la soirée du lendemain de la demande en mariage et c'est à ce moment-là où toute la population française se voit rajeunir, aussi physiquement, de la moitié de leur âge.

Si les personnes âgées sont heureuses de retrouver leur 30-40 ans, enfin, celles qui bénéficiaient d'une vie autre que celle, par exemple, qui avaient une profession physiquement "usante" (comme les domestique, par exemple) ; la jeunesse, elle, qui se retrouve maintenant à nouveau "enfant", sont de l'avis tout à fait contraire... cette dernière décide alors de résister et... et quoi ? Eh bien vous le saurez en lisant la suite de cette fiction.

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

22 mars 2022

Voltaire : Zadig ou la Destinée

Ah que coucou !

Qui ne connaît pas ou qui n'a jamais entendu parler de ce célèbre roman écrit par Voltaire ?


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Langue : Français

Zadig est ce Babylonien qui devint ministre du temps de Moabdar et Astarté et qui finit par devenir roi (après une courte période d'esclavage en Arabie).
Zadig est cet homme qui prôna la sagesse et l'union.
Zadig est ce malheureux qui ne fut jamais récompensé pour ses bienfaits, mais, tout au contraire, éprouvé encore et encore jusqu'à avoir envisagé de se jeter dans l'Euphrate et où il fut détourner de ce projet funeste par l'ange Jesrad qui se dissimulait sous les trait d'un vieillard, l'Hermite...
Zadig est cet amoureux de la reine Astarté dont il fut séparé et par le roi (son époux jaloux) et par les circonstances (guerre civile dans l'empire de Babylone) et qui la retrouva chez Ogul, chez qui elle était esclave...

Bref, comme vous le constatez, il y a beaucoup à lire dans ces quelques pages... surtout qu'il s'agit là, en plus, d'un texte philosophique, soulevant de nombreuses réflexions comme : quel rôle avons-nous sur cette planète, qui sommes-nous, quelle est l'emprise du destin sur notre avenir, quelle conséquence doivent avoir nos actes (mêmes les plus anodins), quel jugement devons-nous porter sur le comportement des autres...

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

20 mars 2022

Honoré de Balzac : Un Commis Voyageur de la Liberté

Ah que coucou !

Avec cette courte nouvelle Balzac nous prouve que s'il vivait à notre époque il rirait bien de ceux qui croient lutter pour une cause parce qu'ils auront cliqué sur "Like"/"Aimer"... oui, lutter ce n'est pas souscrire pour "un écu" à une cause et s'en moquer ensuite parce qu'on aura estimé avoir fait son devoir... et Balzac se moque de celui-ci en l'appelant "notre moitié de patriote" ;D...


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Bisous,
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Sab

18 mars 2022

Louis-François l'Héritier [Scènes de vie privée et publiques des Animaux] : Pérégrination mémorable du Doyen des Crapauds

Ah que coucou !

Dans ce manuscrit le Doyen des Crapauds a collecté 3 aventures. La première lui est narrée par l'Hérisson, un de ses amis, qui a décidé de participer à l'élaboration du Journal des Animaux et d'y expédier toutes ses réflexions sur le règne animal... il s'agit d'un caneton qui ne veut en faire qu'à sa tête et refuse d'écouter les conseils de sa mère qu'il estime trop snob...
La seconde, il l'entend de la bouche de la Reine des Abeilles qui narrent à ses enfants l'Histoire de Catarina, la Marmotte qui se trouva emportée hors de ses Savoie natale par un groupe d'Hommes...
La dernière il s'agit d'une des histoires au sujet de la Reine et de sa ruche...

Le Crapaud veut, lui aussi, pour éviter que l'Hérisson raconte n'importe quoi au Journal, narrer la vie privée et publique des Animaux. Il choisit ces 3 histoires... mais, d'après ce que nous apprend l'introduction, il n'envoya jamais son texte, qu'on découvrit, un jour, au bord de la mare...


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Bonne lecture !

Bisous,
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Sab

16 mars 2022

Marcel Aymé [En arrière] : Fiançailles

Ah que coucou !

L'évêque, Monseigneur d'Orviel, accompagnée de sa filleule (Ernestine Godin), est en visite chez le marquis de Valoraine, qui reçoit, en même temps, le père de son épouse (le baron de Cappadoce). Lors d'une promenade dans le parc Ernestine aperçoit un jeune homme dont le torse est nu... bien sûr, à cette époque-là, surtout quand on est membre de la famille d'un membre du clergé on est "outré" et/ou on fait semblant de ne pas "voir"... Monseigneur d'Orviel et Ernestine décident, sans s'être consulté, de faire semblant d'ignorer cette apparition...
Le marquis, qui les a rejoints, leur ce qu'il se passe quand apparaît, à nouveau, le jeune homme torse nu. Mais cette fois, au lieu de rester derrière le buisson, il se dirige vers le marquis en l'appelant "papa" et en lui signifiant qu'il en avait marre de ne rencontrer personne et qu'il voulait qu'on le présente maintenant au monde.
Aristide, tel est son prénom, est en réalité un centaure de 9 ans qui trouve si admirable la "croupe" de mademoiselle Ernestine Godin qu'il lui demande de l'épouser...

Ce mariage va-t-il pouvoir se faire malgré que le baron soit contre ??

Vous le saurez en lisant ces quelques pages :


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Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

14 mars 2022

Voltaire : Aventure indienne

Ah que coucou !

Dans cette courte nouvelle Voltaire nous parle de la relation entre Pythagore et la nature, que cela soit avec les plantes ou les animaux... pour se faire il utilise l'hindouisme...
 
 


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Bonne lecture !

Bisous,
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Sab

12 mars 2022

P.-J. Stahl [Scènes de la vie privée et publique des Animaux] : Encore une révolution - Avis aux Animaux -

Ah que coucou !

Aujourd'hui nous commençons la seconde partie de ce recueil par d'abord, une note Au lecteur rédigé par les rédacteurs en chef du Journal des Animaux, MM. le Coq, le Perroquet et le Singe, qui expliquent en quelques lignes comment ils envisagent cette seconde année... et ensuite nous continuons avec les événements qui ont secoués le Jardin des Plantes dans Encore une révolution...


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De la gestion et de l'administration du Journal des Animaux, les animaux du Jardin des Plantes n'en sont pas contents. Ils estiment, pour la plupart, que cela ne sert à rien sauf à permettre aux rédacteurs en chef d'avoir des "avantages" des humains, leurs gardiens... on prétend même que les rédacteurs sont corrompus et vendent les secrets des animaux aux Hommes en échange de vieux croûtons, de caresses, etc.
Parce que les rédacteurs ne changent nullement leurs habitudes et parce qu'ils estiment avoir tous les droits, une révolution, menée surtout par Hercule, le Scarabée, éclate. Dans les rang des révolutionnaires on y voit surtout les Insectes... les grands mammifères, eux, étant surtout du côté de l'ordre établi... Evidemment, devant ces "minuscules" les rédacteurs en chef ne doutent pas de la victoire et...
et quoi ? et bien vous le découvrirez en lisant ces quelques pages.

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

10 mars 2022

Marcel Aymé [En arrière] : Oscar et Erick

Ah que coucou !

Aujourd'hui nous commençons un recueil, publié en 1950, regroupant 10 nouvelles écrites par Marcel Aymé entre 1943 et 1950.

Oscar et Erick sont les fils d'Hans Olgerson, un peintre paysagiste fort célèbre et issu d'une famille tout aussi célèbre dans la peinture. Alors qu'Oscar se montre être le digne fils de son père et qu'en plus les paysages qu'il peint se vendent déjà très bien malgré qu'il soit si jeune ; Erick, lui, se passionne non pas pour la peinture (au grand désespoir et de son père et de ses 15 oncles et tantes) mais pour la chasse à l'ours et pour la pêche... il rêve même de partir naviguer sur les mers du Sud...
Mais voilà, quand Oscar a 18 ans, il montre moins d'enthousiasme à la peinture et, parce que sa famille est prête à tout pour lui rendre son bon goût, il part, à sa demande, dans une des maisons familiales, aux cœur des montagnes R'han, pour une année en compagnie de son frère.
Un an passe et Hans décide alors d'aller chercher ses deux fils...

Et ?
Eh bien je vous laisse découvrir ce qu'il y vit et qu'elles furent les œuvres qu'Oscar a peintes... et ce qu'il advint de ses deux fils.


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Bonne lecture !

Bisous,
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Sab

8 mars 2022

Poèsies des années 1881 et 1882 (Paris-Moderne)

Ah que coucou !

Pendant quelques années Georges Moineau (dit Georges Courteline) était le directeur de la revue littéraire et artistique bi-mensuelle Paris-Moderne. De cette revue j'ai collecté les poèmes suivants, parus dans les années 1881 et 1882 (24 numéros), soit les numéros livrés à partir du 1.03.1881 jusqu'au 15.2.1882 (cliquez sur les images pour les agrandir) :














Attention à ceux qui veulent transformer le format .pdf en .epub (par exemple), le téléchargement suivant contient de nombreux hyperliens...


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Bonne lecture !

Bisous,
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Sab

6 mars 2022

Honoré de Balzac [Scènes de la vie privée et publique des Animaux] : Voyage d'un Lion d'Afrique à Paris...

Ah que coucou !

Avec cette nouvelle nous terminons ici la première partie des Scènes de la vie privée et publique des Animaux...

Honoré de Balzac ici nous narre les raisons du séjour et le séjour de Prince Léo, fils du Roi Lion de Léonie (pays africain assez désertique).

Léo est jeune ; Léo est le fils héritier du roi ; Léo est impatient de gouverner...
Un jour, le Roi, son père, décide de lui laisser les commandes afin que Léo puisse savoir ce que signifie être Roi et devoir résoudre les soucis du royaume tout en gérant les relations avec les "favoris"... et tout cela, Léo doit le faire sans mécontenter qui que ce soit ;)... évidemment, comme tous les "bons" papas, il se mêle de cette affaire-là ; mais non pour aider son rejeton, tout au contraire, pour lui rendre les choses plus difficiles. Résultat ? Leo décide d'abandonner et de rendre et la couronne et le sceptre à son père ;)...
En terre d'Afrique circule le bruit comme quoi les Hommes usurperait le titre de "Lion", les lions décident donc d'agir contre cette situation-là. Pour cela le roi envoie son fils Léo en terre des Hommes en compagnie d'un Tigre... mais à peine ont-ils franchi la frontière et pénétré sur les Terres des Hommes que voilà que les soldats français leur tirent dessus et les "capturent". Ils sont expédiés à Paris et on les met en cage dans le Jardin du Roi... là ils rencontrent bon nombre d'animaux, prisonniers comme eux mais expliquant leur présence comme étant des ambassadeurs... Logés, bien nourris, ils ne cherchent nullement à quitter le Zoo jusqu'au jour où, Oursakoff, un Ours polaire blanc leur...

quoi?

Et bien, je laisse Honoré de Balzac vous l'expliquer lui-même :


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Bonne lecture !

Bisous,
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Sab

4 mars 2022

Alphonse Daudet : Le Vol (Les Annales : Pages Oubliées)

Ah que coucou !
 
Pages Oubliées donc ;)... oui, texte en dessous de ma signature et vous en connaissez si bien la raison que je me demande s'il faut, à nouveau, que je vous la rappelle ici ;)...
 
Bonne lecture !
 
Bisous,
@+
Sab
 

 

Qui l’avait mise là ? Est-ce le diable pour me tenter, ou ma mère pour payer le cacher du professeur de musique ? Mystère insondable. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’elle était là, sur la cheminée du salon, et que je l’aperçus un mercredi matin, au moment de partir au collège. Ma première pensée ne fut pas mauvaise. Je me dis tout haut : « Tiens !… quarante sous ! » C’était une belle pièce, large, un peu usée, avec une effigie qui s’effaçait, reluisant doucement sur le velours grenat de la tablette. Sans songer à mal, pour la voir de plus près, je la pris dans ma main. Aussitôt, la magie de l’argent opéra. Pour les douze ou treize ans que j’avais alors, quarante sous e faisaient une somme énorme, et je sentis soudain frétiller en moi autant de désirs qu’il y avait de petites pièces dans cette grande pièce, toute la monnaie d’une tentation que j’osais à peine m’avouer.

Je pensais : « Y en a-t-il, des parties de canot, là-dedans ! » C’était ma grande passion, les canots, à cette époque. Passer toute une après-midi sur l’eau noire du vieux port, au milieu des bateaux de pêche, dans la vapeur des paquebots en partance, les cris des mouettes, les commandements, les appels, les chansons de bord tout en haut des vergues, les coups de marteau du bassin de radoub ; longer les frégates de l’État, propres, luisantes comme un uniforme d’aspirant, ou se laisser bercer à l’ombre d’un gros navire, endormi et silencieux, qu’animait seulement la vigilance d’un terre-neuve, dressé tout debout, les pattes sur le bastingage ; courir pieds nus sur des trains de bois, grimper aux mâts, voir pêcher des oursins, puis revenir le soir, tout imprégné d’une odeur de goudron, de varech, avec la lassitude, l’impression d’un long voyage, je ne connaissais pas de bonheur plus grand. Mais ce bonheur coûtait cher, et pour arriver à louer un bateau de dix sous avec les deux sous qu’on me donnait chaque semaine, il fallait se priver de tout, calculer, économiser. Aussi, cette belle pièce d’argent, lumineuse et ronde, me fit-elle l’effet d’un cercle de lanterne magique, tout petit d’abord, mais s’agrandissant à mesure que je le regardais, pour rendre vivantes et visibles les images qui le traversaient, le vieux port, les beauprés de navires s’avançant en ligne tout le long du quai et les petits bateaux de louage balancés sur l’eau profonde et noircie. La vision était si nette, si tentante ! je fus obligé de fermer les yeux.

Pendant quelques minutes, je restai là, sans bouger, tenant serré cet argent qui me brûlait la main. Minutes inoubliables, angoisse douloureuse et délicieuse de la tentation, toutes les émotions du vol ! Ne riez pas. Ce ne sont point des tentations de criminel. Secoué par une lutte effroyable, tout mon pauvre petit corps tremblait. Mes oreilles bourdonnaient. J’entendais les battements de mon cœur et le tic-tac monotone de la pendule.

A la fin pourtant, l’idée du devoir, déjà née et grandie en moi, le souvenir des miens, l’atmosphère de la maison honnête, sans doute aussi la peur du châtiment, de l’humiliation si j’étais découvert, tout cela fut plus fort que la passion. Je remis la pièce où je l’avais prise. Seulement… Ah ! il faut tout dire… seulement, par un mouvement instinctif, irréfléchi, mais à coup sûr diabolique, je la poussai bien loin sous la pendule, pour qu’on ne la vît plus et qu’on la crût perdue.

A partir de ce moment, le vol était commis, aggravé encore par la lâcheté et l’hypocrisie. Je ne m’y trompais pas, ma conscience indignée se levait toute droite pour m’appeler : « Voleur ! Voleur ! » si fort qu’il me semblait que toute le monde l’entendait. Au collège, impossible de travailler. J’avais beau prendre ma tête à deux mains, clouer mon regard sur le livre ouvert, je n’y voyais que ces rayonnements vagues, ces prismes brisés que nous laisse au fond des yeux une chose brillante trop longtemps regardée. Oh ! oui, le crime était commis, car j’en avais déjà le remords. C’était comme une étreinte au cœur, du trouble, de la honte, un besoin d’être seul. Par moments, en me débattant contre cet autre moi-même si grondeur, j’avais envie de lui crier : « Tais-toi… je n’ai rien fait… Laisse-moi tranquille… Je suis sûr qu’on va la retrouver, cette pièce de quarante sous. » Et, tout en disant cela, je pensais avec un certain contentement qu’on ne remontait la pendule que tous les quinze jours, et que dans notre salon, un salon de province, ciré, soigné, fermé comme un tabernacle, on n’entrait guère que le lundi à l’heure de ma leçon de musique.

Le soir, en arrivant chez nous, mon premier soin fut d’aller tâter dans l’ombre sur la cheminée. La pièce y était encore, je n’eus pas le courage de la prendre, ni le plus grand courage de dire à mes parents : « Elle est là ! » Décidément j’étais un voleur.

La soirée se passa dans une agitation extrême… Je sentais le jeudi du lendemain qui approchait. Jeudi, le congé, les bateaux !… Surexcité par une sorte de fièvre, je parlais beaucoup, et ma voix avait une sonorité fausse qui me gênait. Deux ou trois fois le regard de ma mère posé sur moi, inquiet et tremblant, sembla demander : « Qu’est-ce qu’il a ? » Alors, je rougissais, comme si chaque mot que je disais était le mensonge de ma pensée. Avec cela un air soumis, des gentillesses d’enfant coupable qui veut se faire pardonner, et sous les caresses que me valaient mes câlineries, la honte de mon hypocrisie, des envies folles de tomber à genoux et de tout lui dire… puis rien.

Cette nuit-là pourtant, je dormis assez bien, contre mon attente. Ce que c’est que le sentiment de l’impunité ! Maintenant que j’étais sûr de pouvoir prendre la pièce sans danger, puisque tout le monde la croyait perdue, ma conscience me laissait tranquille. Je n’avais plus qu’à rêver à ma fête du lendemain ; et jusqu’au matin, entre mes cils fermés, je vis les mâts du vieux port se balancer sur la houle, pendant que là-bas, au bout de la jetée, la mer, la pleine mer, bleue, immense, voyageuse, me souriait de ses mille petites vagues…

Le lendemain, aussitôt après le déjeuner, je me glissai furtivement dans le salon. Devant la cheminée, j’eus encore un moment terrible.

On parlait dans la chambre à côté ; j’avais peur que quelqu’un entrât. Combien de temps suis-je resté là, debout au bord de mon crime, avançant la main, puis la retirant ! Je ne m’en souviens plus. Ce que je n’ai pas oublié, par exemple, c’est cette figure d’enfant, blême, contractée, bouleversée, que j’avais en face de moi dans la glace, et qui me regardait avec des yeux ardents, des yeux de fauve à l’affût. Enfin les voix s’éloignèrent. Je pris la pièce brusquement, et me voilà dehors.

C’était un jeudi magnifique, c’est-à-dire un dimanche, moins la mélancolie des cloches, la tristesse de l’heure des vêpres, les promenades en famille dans la gêne de l’endimanchement. Tremblant d’être rappelé, j’avais pris mon élan vers les quais avec la hâte de jouir de mon vol. Malheur à qui aurait voulu m’arrêter alors ! Oh ! quand on vient de voler, comme on doit tuer facilement ! Tout en courant, j’entendais la belle pièce d’argent tinter joyeusement, au fond de ma poche, avec la pièce de deux sous qu’on me donnait chaque jeudi, et cette musique me grisait, me donnait des ailes. Plus l’ombre d’un remords. Léger, souriant, la joue en feu, j’étais déjà dans l’atmosphère de mon plaisir.

Tout à coup, en passant un porche d’église, la main tendue d’une mendiante m’arrêta. Fus-je attendri par cette misère, par la pâleur de cette face éteinte ou le regard morne de l’enfant que la malheureuse avait dans ses bras ?

Ne cédai-je pas plutôt à ce besoin de faire le bien qui nous prend après une faute, ou encore à une superstition de petit Méridional presque italien, essayant de sanctifier l’argent volé ?

Quoi qu’il en soit, je tirai de ma poche les deux sous de mon jeudi, et je les jetai à la mendiante, qui me remercia avec une expression de joie et de reconnaissance extraordinaire, si extraordinaire, en vérité, que, deux rues plus loin, une crainte subite me traversa l’esprit. Oh ! mon Dieu ! Est-ce que par hasard ?...

Vite, je tâte, je me fouille et pousse un cri de rage. J’avais donné les deux francs. Il ne me restait plus que mes deux sous ! Et les bateaux étaient là tout près. Déjà les mâts, les vergues du vieux port montaient au bout de la rue, dans un grand carré de lumière… Non, vous n’avez jamais vu la colère, un désespoir pareil au mien.

Me voilà revenant sur mes pas, furieux, parlant tout seul :

« Oh ! je la retrouverai… Je lui dirai que je me suis trompé, que cet argent n’était pas à moi… Et si elle ne veut pas me le rendre, eh bien ! je la ferai arrêter comme une voleuse. »

Je l’appelais voleuse. J’avais cet aplomb… En attendant, où était-elle passée ? J’eus beau fouiller tous les porches de l’église, regarder autour dans les rues, dans les passages. Personne. Sitôt ses deux francs reçus, la mendiante était rentrée chez elle. En une fois, sa journée avait été finie. La mienne avec.

Alors, éperdu, ne sachant plus que faire, je retournai à la maison, et sautant au cou de ma mère avec une explosion de larmes, où il y avait encore plus de colère que de remords, je pris le parti de lui avouer tout. Cela se voit quelquefois, paraît-il, qu’un voleur vienne faire des aveux à la justice, de rage d’avoir manqué son coup.

2 mars 2022

Voltaire [Œuvres complètes] : Avertissements (Louis Moland & Beuchot)

Ah que coucou !

Avertissements, moi, j'aurais nommé cela Préfaces... en effet, ces 2 éditeurs que sont Louis Moland et Beuchot, présentent plus ici l'historique des romans écrits par Voltaire plutôt qu'avertir le lecteur...

Pour certains des écrits de Voltaire, chacun sait qu'il est très difficile de pouvoir les dater, tout comme de savoir exactement quel écrit était de lui (nombreux exemples - souvent nombreuses colères de Voltaire - que ses contemporains lui attribuait souvent des ouvrages dont il n'était pas l'auteur), déjà de son vivant... alors... après sa mort, imaginez la plus grande difficulté ;)...

Ces deux éditeurs donc, pour éviter les "pièges" ont enquêté et voici le résultat de leur enquête ;) :


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Bonne lecture !

Bisous,
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Sab