Tout ce que j'aime ici et ailleurs... sur notre petite planète bleue ou à l'extérieur... partagé sans modération aucune (enfin, dans la limite du possible ;))
30 mai 2021
Alfred Assolant [Histoire fantastique du célèbre Pierrot] : Comment Pierrot devint un grand guerrier
28 mai 2021
Maurice Magre : Les Amants
Ah que coucou !
Voici un poème dans lequel l’auteur déclame aussi son amour à sa bien-aimée ainsi que tous les bienfaits du dit-amour…
Bonne lecture !
Bisous,
@+
Sab
26 mai 2021
Agatha Christie [Mr Parker Pyne - Professeur de bonheur] : Mort sur le Nil
24 mai 2021
Honoré de Balzac [Contes philosophiques] : La Comédie du Diable
22 mai 2021
Marc Legrand : Le Triomphateur
Source : BnF
Bonne lecture !
Bisous,
@+
Sab
Les devises sur les bannières
Chantaient le retour du César.
Avec des fleurs dans leurs crinières,
Six chevaux blancs traînaient son char.
Lui, dans un glorieux murmure,
Il passait, au-dessus des lois.
L’or ciselé de son armure
Racontait ses récents exploits :
L’incendie achevant les sièges,
La mêlée aux rudes assauts
Et le sang, comme l’eau des neiges,
S’écoutant des morts en monceaux,
Les villes sans toits ni murailles,
Les champs sans arbres ni moissons
Et les lendemains des batailles
Lourds de butins et de rançons.
Il passait. Sur la large épée
Qui dirigea les bataillons,
Sa main robuste était crispée ;
Son casque lançait des rayons.
Devant lui, pour ouvrir la marche,
Douze éléphants se balançaient
Et sous eux, comme sous une arche,
En riant les enfants passaient.
Sur des housses à longues franges,
Trente dromadaires cagneux
Portaient des pains et des oranges
Qu’on jetait au peuple joyeux.
Des esclaves, à gauche, à droite,
Soulevaient des outres de vin
Pour emplir d’une main adroite
Les coupes qu’on tendait sans fin.
Des noirs tenaient sur leur épaule
Des singes moqueurs et criards
Et des captifs prêts pour la geôle
Baissaient les yeux, chefs et vieillards.
Et, leurs longs cheveux en désordre,
Poings liés et pieds entravés,
Quand on frappait, fâchaient de mordre,
Et trébuchaient sur les pavés.
Des coffres sur le dos des mules
Résonnaient de pièces d’argent
Et l’on voyait briller des bulles
Aux cous des plus beaux jeunes gens.
L’air vibrait, la joie était ivre !
L’encens fumait aux carrefours.
Aux sons clairs des tubas de cuivre
Répondaient les tympanons sourds.
Mais, comme, en mer, un roc tranquille
Divise l’onde en deux sillons,
Le héros passait, immobile,
Au milieu des ovations.
Et, plissant sa bouche muette,
Serrant le pommeau qui réduit,
Pâle et sans détourner la tête,
Il écoutait, derrière lui
La plainte, d’un accent bizarre
Dans ce triomphe souverain,
De la brune vierge barbare
Enchaînée à son char d’airain…
Et toi, Poète, qu’on acclame,
Souvent, génie, au front lauré,
Une douleur te ronge l’âme
Lorsque la gloire t’a sacré.
Des combats de l’Art et du Rêve
Si jamais tu reviens vainqueur,
Tout te sourit, ton jour se lève,
Le peuple te jette son cœur…
Mais toi, dans la fervente houle,
Tu n’as qu’u sourire glacé :
Hélas, sous les yeux de la foule
Tu traînes ton amour blessé.
20 mai 2021
Etude de textes...
Villiers de l’Isle-Adam
Contes cruels (1883)
Faut-il parler encore, à propos des Contes cruels (1883) et des Histoires insolites (1888) de Villiers de l’Isle-Adam (1838-1889), de surnaturel ou de fantastique ? Cet ancien collaborateur du Parnasse contemporain devenu, par « haine du monde », l’un des plus violents détracteurs du scientisme et du mécanisme du dernier quart du XIXe siècle (voir son Tribulat Bonhomet de 1887) apparaît davantage conduit par une spiritualité puissante et complexe. Celle-ci, qui emprunte parfois autant à l’illuminisme d’un Swendenborg qu’à l’orthodoxie chrétienne, donne naissance dans l’écriture à des rêveries ou à des visions étranges qui combinent les certitudes de la foi avec les paradoxes de l’imaginaire. Le surnaturel pour Villiers, avec ses appels de pureté et ses tentations d’éternité. Dans Véra, le comte d’Athol a perdu son épouse, mais il a su entretenir, à force d’autopersuasion, sa « présence » dans le monde des vivants par-delà la mort. Un soir, « le mirage terrible » va devenir étreinte amoureuse. La vie va-t-elle recommencer et le bonheur renaître ? Oui, mais dans l’Autre Vie, là où le bonheur s’appelle aussi Lumière.
Délire et spiritualité
Ah ! les idées sont des êtres vivants !… Le comte avait creusé dans l’air la forme de son amour, et il fallait bien que ce vide fût comblé par le seul être qui lui était homogène, autrement l’Univers aurait croulé. L’impression passa, en ce moment, définitive, simple, absolue, qu’Elle devait être là, dans la chambre ! Il en était aussi tranquillement certain que de sa propre existence, et toutes les choses, autour de lui, étaient saturées de cette conviction. On l’y voyait ! Et, comme il ne manquait plus que Véra elle-même, tangible, extérieure, il fallut bien qu’elle s’y trouvât et que le grand Songe de la Vie et de la Mort entr’ouvrît un moment ses portes infinies ! Le chemin de résurrection était renvoyé par la foi jusqu’à elle ! Un frais éclat de rire musicale éclaira de sa joie le lit nuptial ; le comte se retourna. Et là, devant ses yeux, faite de volupté et de souvenir, accoudée, fluide, sur l’oreiller de dentelles, sa main soutenant ses lourds cheveux noirs, sa bouche délicieusement entr’ouverte en un sourire tout emparadisé de voluptés, belle à en mourir, enfin ! la comtesse Véra le regardait un peu endormie encore.
– Roger !… dit-elle d’une voix lointaine.
Il vint auprès d’elle. Leurs lèvres s’unirent dans une joie divine, – oublieuse, immortelle !
Et ils s’aperçurent, alors, qu’ils n’étaient, réellement, qu’un seul être.
Les heures effleurèrent d’un vol étranger cette extase où se mêlaient, pour la première fois, la terre et le ciel.
Tout à coup, le comte d’Athol tressaillit, comme frappé d’une réminiscence fatale.
– Ah ! maintenant, je me rappelle !… dit-il. Qu’ai-je donc ? Mais tu es morte !
A l’instant même, à cette parole, la mystérieuse veilleuse de l’inconotase [Cloison garnie d’images sacrées, d’icônes.] s’éteignit. Le pâle petit jour du matin, – d’un matin banal, grisâtre et pluvieux –, filtra dans la chambre par les interstices des rideaux. Les bougies blêmirent et s’éteignirent, laissant fumer âcrement leurs mèches rouges ; le feu disparut sous une couche de cendres tièdes ; les fleurs se fanèrent et se desséchèrent en quelques moments ; le balancier de la pendule reprit graduellement son immobilité. La certitude de tous les objets s’envola subitement. L’opale, morte, ne brillait plus ; les taches de sang s’étaient fanées aussi, sur la batiste, auprès d’elle ; et s’effaçant entre les bras désespérés qui voulaient en vain l’étreindre encore, l’ardente et blanche vision rentra dans l’air et s’y perdit. Un faible soupir d’adieu, distinct, lointain, parvint jusqu’à l’âme de Roger. Le comte se dressa ; il venait de s’apercevoir qu’il était seul. Son rêve venait de se dissoudre d’un seul coup ; il avait brisé le magnétique fil de sa trame radieuse avec une seule parole. L’atmosphère était, maintenant, celle des défunts.
Comme ces larmes de verre, agrégées illogiquement, et cependant si solides qu’un coup de maillet sur leur partie épaisse ne les briserait pas, mais qui tombent en une subite et impalpable poussière si l’on en casse l’extrémité plus fine que la pointe d’une aiguille, tout s’était évanoui.
– Oh ! murmura-t-il, c’est donc fini ! – Perdue !… Toute seule ! – Quelle est la route, maintenant, pour parvenir jusqu’à toi ? Indique-moi le chemin qui peut me conduire vers toi !…
Soudain, comme une réponse, un objet brillant tomba du lit nuptial, sur la noire fourrure, avec un bruit métallique : un rayon de l’affreux jour terrestre l’éclaira !… L’abandonné se baissa, le saisit, et un sourire sublime illumina son visage en reconnaissant cet objet : c’était la clef du tombeau.
Etude de texte
1. Définissez le climat, l’atmosphère de cette scène.
2. Quelle révélation est venue apporter Véra à son mari ? Montrez que la foi de Villiers se teinte ici d’une sorte d’idéalisme absolu.
3. Comment le comte d’Athol reçoit-il et vit-il cette révélation ? En comprend-il immédiatement toute la portée ?
4. Analysez dans le détail le dernier paragraphe du récit. Dégagez-en la portée symbolique. Quel sens donne-t-il au conte tout entier ?
5. En vous fondant sur cette fin de Véra, justifiez l’appellation donnée par Rémy de Gourmont à Villiers : « un exorciste du réel ».
Expression
1. Trois apparitions. Les trois textes cités dans cette séquence sur le « conte fantastique » décrivent chacun une apparition. Vous comprenez les divers traitements esthétiques et thématiques de ce même sujet littéraire et préciserez les intentions respectives des trois conteurs.
2. Deux chambres d’amour, deux chambres mortuaires. Vous ferez une étude comparée de ce récit de Villiers et du poème des Fleurs du mal de Baudelaire intitulé La Mort des Amants :
a) Vous comparerez les deux décors évoqués par le poète et le conteur.
b) Vous confronterez la spiritualité et le mysticisme des deux écrivains.
La Mort des Amants
Nous
aurons des lits pleins d’odeurs légères,
Des
divans profonds comme des tombeaux,
Et
d’étrange fleurs sur des étagères,
Ecloses
pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant
à l’envi leurs chaleurs dernières,
Nos
deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui
déchireront leurs doubles lumières
Dans
nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un
soir fait de rose et de bleu mystiques,
Nous
échangerons un éclair unique.
Comme
un long sanglot, tout chargé d’adieux ;
Et
plus tard un Ange, entr’ouvrant les portes,
Viendra
ranimer, fidèle et joyeux,
Les
miroirs ternis et les flammes mortes.
18 mai 2021
Agatha Christie [Mr Parker Pyne - Professeur de bonheur] : La Dame désolée
16 mai 2021
Honoré de Balzac [Contes philosophiques] : Introduction de Philarète Chasles
- Sarasine
- La Comédie du Diable (à venir)
- L'Enfant maudit (n°48 dans la Comédie humaine - à venir)
- El Verdugo
- Etude de femme
- L'Elixir de longue vie
- Les Proscrits
- Le Chef-d'œuvre inconnu
- Les Deux rêves
- Jésus-Christ en Flandre
- L'Eglise (à venir)
14 mai 2021
Révolution du 18 Fructidor (par un témoin oculaire, camp des Royalistes)
12 mai 2021
Agatha Christie [Mr Parker Pyne - Professeur de bonheur] : L'Employé de bureau
10 mai 2021
Nicolas Machiavel : Clizia
8 mai 2021
Emile Zola [La Vérité en marche] : François Zola
Ah que coucou !
Et bien ça y est, nous clôturons là la série La Vérité en marche :
accessible au téléchargement en cliquant ici
Format : pdf
Langue : Français
Dans ce dernier article Emile Zola prépare la défense de son père et en énumère le premier jet qu'il prévoit d'étayer plus tard, dans un ouvrage qu'il veut lui consacrer. Malheureusement sa mort prématurée nous empêche de connaître le fin mot de toute cette histoire :(...
Au moment où j'écris cet article (le mercredi 20 septembre 2020, pour les curieux ;p) j'ignore encore s'il est pertinent, pour un Français du 21e siècle, de reprendre toute cette enquête-là. J'ignore donc si l'idée d'un prochain article concernant François Zola, afin de prouver que son fils Emile Zola disait / écrivait vrai, verra le jour... Certes j'ai réuni quelques pièces expliquant ceci ou cela, mais il me manque les principales : les archives familiales personnelles d'Emile Zola (ainsi que ses notes) permettant d'éclaircir certains points, d'adapter certains faits historiques au cas personnel de François Zola que nous ne connaissons que par son fils qui ne l'a pas réellement connu, vu que François Zola est décédé alors qu'Emile Zola allait avoir 7 ans... A voir, donc !
Quant à moi, qu'est-ce que j'en pense personnellement ?
Je suis d'accord avec Emile Zola dans le fait qu'on veuille l'atteindre
à travers son père ; dans le fait que cette histoire est là pour le
déstabiliser, l'occuper afin qu'il se préoccupe moins à défendre le
Capitaine Alfred Dreyfus ; dans le fait que les anti-dreyfusards veulent
faire d'Emile Zola un exemple à ne pas suivre en utilisant ce cas
précis pour menacer toutes personnes, célèbres ou non, si celles-ci
tentent de défendre l'innocent emprisonné injustement dans le pire des
bagnes qui pouvaient exister...
En
attendant que je prenne ma décision si oui ou non, pour la gloire
d'Emile Zola, je poursuis cette enquête-là et vous en communique le
résultat,
Bonne lecture !
Bisous,
@+
Sab
6 mai 2021
Agatha Christie [Mr Parker Pyne - Professeur de bonheur] : L'Oracle de Delphes
4 mai 2021
André Dumas : Chants d'automne
Ah que coucou !