29 avril 2022

Voltaire : Les Aveugles - Juges des couleurs

Ah que coucou !

Texte bien trop court pour en faire ici la présentation sans plagier l'auteur. Vous le trouverez au-dessous de ma signature...

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab




27 avril 2022

Honoré de Balzac : Inconvénients de la Presse en matière de Coquetterie

Ah que coucou !

Nous pourrions considérer la coquetterie comme étant une qualité si certain n'en abusait pas... oui, c'est toujours agréable de voir quelque chose qui correspond à nos critères de beauté au moment où nous la rencontrons (oui, dans cette matière-là aussi nos goûts évoluent selon notre âge et la date à laquelle nous vivons).
Nos critères sur la beauté devraient rester "personnels" ; mais certain, depuis surtout le 19e siècle, ont utilisé la "mode" pour imposer des critères uniques à la grande joie du secteur économique lié à l'"esthétisme", qui, à la mode, regroupe dans ses rangs aussi de très très nombreux charlatans... Parmi ces critères : l'obligation qu'ont les femmes de toujours paraître jeunes (déjà en 1831 ;)). Oui, c'est de cela que traite la piécette suivante signée Balzac :


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Format : pdf
Langue : Français

La Marquise et la Comtesse discute du secret de la Baronne qui a été dévoilé par M. Charles (par vengeance). Ce secret ? C'est son âge ! elle aurait plus de 50 ans !! vous vous rendez compte ?!! 50 ans... mais quel scandale !! Mais au fait, comment M. Charles a-t-il su une chose si bien tenu secrète ? Simplement en lisant le journal ! dans lequel on lui a signalé un article où la Baronne a été dans l'obligation de donner son âge à un juge dans une affaire de châle disparu 3 ans auparavant... et à qui appartenait le châle : A LA MARQUISE !! qui apprend ainsi qu'elle a eu raison de donner un âge faux (plus jeune que le sien) au juge ;)... Quel âge à la Marquise ? Est-ce que la Comtesse le connaît ? Et la Comtesse elle-même quel âge a-t-elle, elle qui sous-entend qu'au delà de 50 ans une femme ne devrait plus paraître ou être morte ??? elle force même, quasiment, à le faire admettre aussi à la Marquise ;D qui penserait plus, dans notre langage actuelle, à dire "putain de presse ! putains de journalistes !", d'ailleurs c'est ce qu'elle dit (en aparté) en langage du début du 19e siècle ;)...
Lisez cette pièce et vous aurez les réponses aux questions.

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

25 avril 2022

Charles Nodier [Scènes de la vie privée et publique des Animaux] : Tablettes de la Girafe du Jardin des Plantes

Ah que coucou !

Dame Girafe se retrouve emmener à Paris où on l'installe confortablement dans le Jardin des Plantes. Pour qu'elle puisse se nourrir, on lui a planté des arbres dont elle peut atteindre la cime, on a même pensé à lui planter de la pelouse pour que ce soit doux sous ses sabots...
En ce jour, elle a décidé, avec l'aide de son traducteur, d'écrire à son amant resté au pays. Dans cette lettre elle lui décrit la société dans laquelle évolue l'Homme... elle lui parle aussi de cette autre créature, très belle, qu'est la Femme, qui malgré ses déboires, tombe et reste amoureuses de l'Homme, "cet être égoïste" ;) mdrrr !! ce n'est pas moi qui l'écrit mdrrrrr !!!! marrant que ce soit un homme qui l'écrive non ? la preuve qu'il a bien compris et que c'est vrai mdrrrr !!!


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Format : pdf
Langue : Français
 
Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

23 avril 2022

Marcel Aymé [En arrière] : Josse

Ah que coucou !

Josse est un adjudant en retraite qui a du mal à s'habituer à ce nouvel état.


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Format : pdf
Langue : Français

Mis à la retraite après 30 ans de service dans la cavalerie, Josse part vivre chez sa sœur, Valérie, une vieille fille acariâtre qui n'aime pas les hommes et voit d'un mauvais œil le long séjour de son frère chez elle.
Le frère et la sœur ne s'entendent nullement ; et c'est tous les jours qu'ils se font une guerre des nerfs... jusqu'au jour où Josse aperçoit de sa fenêtre le jeune enfant des voisins de 2 ans qui joue dans le jardin...

La suite ? à vous de la découvrir  !

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

21 avril 2022

Molière : L'Impromptu de Versailles

Ah que coucou !

Cette pièce fait suite, principalement, à la pièce d'Edmé Boursault, Le Portrait du Peintre ou la Contre-Critique de l'Ecole des Femmes (cliquez ici pour accéder et à l'article et à l'e-book) dont elle est une réponse...


accessible au téléchargement en cliquant ici
Format : pdf
Langue : Français

Même si Molière se gausse des mauvaises critiques qu'ont eu et L'Ecole des Femmes et La Critique de l'Ecole des Femmes de la part de ses détracteurs et ennemis, ce n'est pas le cas du Roi qui a ordonné à Molière d'élaborer une réponse en si peu de temps que le jour où la pièce doit lui être présentée, les acteurs ne sont pas prêts : ils ne savent pas leurs rôles... de plus, quand ils répètent, ils ne cessent d'être dérangés par les "Fâcheux". Molière a profité aussi de cette pièce pour nous montrer l'envers du décors, comment on prépare une pièce dans sa troupe, etc. Ceci en fait aussi un documentaire sur le théâtre du 17e siècle...

Source : Larousse

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

19 avril 2022

Edmé Boursault : Le Portrait du Peintre ou la Contre-Critique de l'Ecole des Femmes

Ah que coucou !

Après avoir présenté l'Ecole des Femmes (cliquez ici pour accéder et au billet et à l'e-book) Molière a eu bon nombre de critiques négatives. Celles-ci ont été si nombreuses qu'il a fallu qu'il présente la Critique de l'Ecole des Femmes (cliquez ici pour accéder et au billet à l'e-book) afin de défendre son œuvre. Mais cela n'a pas suffit pour calmer les esprits. Parmi les protestations, en voici une qui a été la cause que le Roi lui-même ait ordonné à Molière de présenter une nouvelle pièce que Molière nommera : L'Impromptu de Versailles (qui est le prochain e-book posté sur ce blog).


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Format : pdf
Langue : Français
 
De cette pièce, Molière en raille dans L'Impromptu tant et si bien que l'auteur, Edmé Boursault, s'en plaint au Duc d'Orléans, frère du roi (lire la lettre en début de l'ouvrage). C'est ainsi que l'on apprend que la dite pièce a été éditée après qu'ait été jouée pour la première fois l'Impromptu de Versailles...

Cette pièce permet aussi de mieux comprendre les insinuations de Molière dans l'Impromptu ;) et fait que nous comprenons et pouvons mieux en rire maintenant avec Molière ;)...
 
Maintenant faut-il mieux la lire avant ou après l'Impromptu ? ben... moi je pense : avant ;)... vu qu'elle a été présentée entre La Critique de l'Ecole des Femmes et L'Impromptu...

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

17 avril 2022

Honoré de Balzac : Les Amours de deux Bêtes, offerts en exemple aux gens d'esprit

Ah que coucou !

Ce texte étant un tantinet soit peu différent entre celui tiré des Scènes de la vie privée et publiques des Animaux et Croquis et Fantaisie, je vous signale qu'entre les 2 versions Balzac a ajouté une "Note de l'Editeur" dans la version Scènes de la vie privée... tout comme il a ajouté au titre "histoire animau-sentimentale"...

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Langue : Français

Balzac met en opposition ici l'Amour entre 2 animaux et l'Amour entre 2 êtres humains.
Jarpéado est un animal si minuscule qu'on ne le voit qu'à travers une loupe telle qu'elle fut élaborée par John Dollond (avant qu'elle ne soit adapté à la lunette astronomique). Il est originaire du Mexique. Les déjections de ceux de sa race permettent d'avoir des plantes très belles alors que les conditions climatiques sont horribles... Jarpéado, comme tous les animaux, a été kidnappé par l'Homme pour être offert et expédié au Professeur Lacrampe, du Jardin des Plantes... celui-ci trop vieux / décédé, laisse le soin à  son élève, le professeur Granarius, de se charger du prince Jarpéado.
Aucun animal étant immortel, il faut lui trouver "femme"... or cela semble impossible : en effet, Jarpéado ayant promis à celle qu'il aimait de lui être fidèle jusqu'à la mort, toutes les femelles qu'on lui présente ne lui convienne pas et ne lui donne pas envie de convoler en justes noces...
Jusqu'au jour où l'on apprend au professeur Granarius pourquoi Jarpéado refuse de se marier... là Granarius fait en sorte de trouver une femelle de la même race que Jarpéado... et il y parvient !! et Jarpéado est fou amoureux de sa belle que nous nommons, pour plus de faciliter Virginie...
Alors que Virginie et le prince sont fou amoureux l'un de l'autre, Jules déclare à Anna, la fille du professeur Granarius, qu'il est amoureux d'elle et qu'il souhaite l'épouser...
Mais voilà, la tante de Jules, elle, souhaite que son neveu se marie avec une riche héritière qu'elle rencontre en cette demoiselle Pigoizeau...

A votre avis, que va-t-il se passer ?

Vous le saurez en lisez ce conte.

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

15 avril 2022

Marcel Aymé [En arrière] : Conte du milieu

Ah que coucou !

Ici, il faut comprendre "milieu" non pas comme étant le centre d'une surface mais comme étant la société organisée des criminels en tout genre... ici il s'agit de proxénètes : Madame et Monsieur Jean, propriétaires d'une maison close, qui se trouve fermée en 1946 (loi Marthe Richard (13 avril), accès au texte de loi paru dans le J.O.).
 
Source : Légifrance
Document protégé, pour y accéder il faut répondre "Accepter" puis solutionner l'addition.
Texte pages 14 & 15
 


& Texte de la loi Marthe Richard du 13 avril 1946
accessible au téléchargement en cliquant ici
Format : pdf
Langue : Français

Madame, en guise d'adieux pour ses "pensionnaires", leur narre un conte. Il s'agit d'un ogre, propriétaire du Café de la Jeunesse qui profite de son anneau magique pour rétrécir les femmes ou pour en croquer quelques-unes ou pour abuser d'elles... Personne (police compris) ne se doute que toutes les femmes qui disparaissent dans le quartier se retrouvent dans l'arrière-boutique du Café où elles sont séparées en 2 groupes distinctes, emprisonnées dans 2 saladiers. Dans un des saladiers l'Ogre y met toutes les femmes qu'il juge "belles" mais dont il n'a pas envie ; dans l'autre toutes les femmes qu'il qualifie de "jolies à croquer" (sexuellement parlant).
Janot-la-Grimace est un proxénète en herbe, de 18 ans, qui s'intéresse fort à Riri-la-Blonde, une "petite main" de 16 ans qui travaille chez Lanvin. Un jour il donne rendez-vous à Riri-la-Blonde au Café de la Jeunesse. Il la voit y entrer mais quand il y entre, il ne la voit pas... il demande au propriétaire qui lui répond qu'il n'a pas vu Riri-la-Blonde. Janot-la-Grimace, pas content du tout, décide alors de mener sa propre enquête afin de savoir ce qu'est devenue Riri-la-Blonde. Pour cela il se déguise en femme et retourne au Café de la Jeunesse. Parce qu'il est assez mignon, le propriétaire décide de l'ajouter à sa collection, et...

Et quoi ? je vous laisse le découvrir ;)...

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

13 avril 2022

Jean Racine : Alexandre le Grand

Ah que coucou !

Qui ne connaît pas cet illustre conquérant grec qu'était Alexandre le Grand, roi de Macédoine ? Dans cette pièce Jean Racine y narre la conquête du Pendjab et sa victoire sur Poros / Porus en 326 av. J.-C., enfin... "narre"... non pas tout à fait ;)... car nous arrivons "après la bataille". Nous arrivons quand Taxile explique à sa sœur Cléofile sa victoire sur Poros, au nom d'Alexandre, son ami... Nous arrivons au moment où la Reine Axiane montre et à Taxile (amoureux d'elle) et à Alexandre, qu'elle qualifie Taxile de traître à son peuple et qu'elle le hait (en même temps qu'elle ressent de l'amour pour lui)... Comment tout ça se règle ? Vous le saurez en lisant la tragédie en 5 actes (de 1665) suivante :


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Format : pdf
Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

11 avril 2022

Arsène Houssaye : Les Pigeons de Venise (Les Annales : Pages Oubliées)

Ah que coucou !
 
Ce texte j'aurais pu le proposer au format pdf (il est assez long pour en faire une présentation sans plagier l'auteur) ; toutefois j'ai pensé que si, pour celui-là, je changeais le format de partage, cela gênerait ceux qui sont entrain de faire le leur. Donc, je dépose le texte de ce jour sous ma signature... de toute façon cela serait étonnant qu'il y ait d'autres textes aussi long...
 
Donc,
Bonne lecture !
 
Bisous,
@+
Sab


Il y a bien des légendes sur les pigeons de Saint-Marc. Chacun conte la sienne ; je ne veux pas les redire toutes ; mais je veux raconter une histoire qui s’est passée hier, qu’on se dit tout bas à Venise et qui m’a arraché des larmes.

Ces pauvres pigeons de Venise ! il vint pourtant un jour où l’on porta sur eux une main sacrilège. Ce fut en 1849. C’était encore la république de Venise, une aurore de feu qui ne vit pas lever le soleil. Ce jour-là on se jeta sur les pigeons et on les dévora. Mais après combien de jours de famine ! Dans l’héroïsme de la défense, car ils défendaient tous leur mère, ces enfants de Venise, on avait oublié que les vivres manquaient depuis quelques jours déjà. On fit donc la chasse aux pigeons, et, s’il faut croire les Vénitiens, les pigeons, qui pouvaient s’enfuir dans les îles voisines, semblèrent venir d’eux-mêmes au sacrifice pour le salut de la république.

Il faut dire aussi, à la gloire des Vénitiens, qu’après la première boucherie ils décidèrent tous qu’ils mourraient sans continuer ce massacre des innocents qui devait porter malheur à Venise.

Depuis 1849, les pigeons, qui ne sont point vindicatifs, ont continué à venir manger ans la main des Vénitiens. Il faut avoir assisté à un de leurs festins pour avoir une idée de leur adorable familiarité. Rien ne les effarouche. Tout au plus s’ils se détournent de deux sautillements pour vous laisser passer. Ils se posent sur l’épaule des gondoliers, – ils viennent souhaiter la bonne venue aux étrangers, dès qu’on leur ouvre la fenêtre. Pendant que j’écris, en voilà deux qui viennent becqueter sur ma table. Tout à l’heure, la marchande des quatre-saisons qui est sous ma fenêtre, place Saint-Marc, était assaillie pendant son déjeuner. La pauvre femme a eu bientôt fini, grâce à ses hôtes.

Il y a sur les églises et les monuments de Venise des milliers de statues, des licornes, des hippogriffes, des chimères, des lions, des feuilles d’acanthe, toute la variété de la sculpture moresque et gothique, toutes les formes du Moyen Âge et de la Renaissance. Je ne sais si les pigeons de Venise aiment les arts, mais ils se nichent sur tous ces chefs-d’œuvre. S’il y a autant de pigeons que de sculptures, le nombre est d’à peu près trois mille.

Il n’y a pas longtemps, les pigeons ont eu leur jour de sédition. Un matin, à l’heure où Venise vient encore se promener sous les Procuraties, les pigeons s’abattent par centaines sur la place Saint-Marc, portant l’étendard de la révolte, c’est-à-dire ayant chacun au cou un ruban aux couleurs italiennes. Et tous es Vénitiens de battre des mains avec enthousiasme. Qui donc avait ainsi lancé sur la place publique ces pacifiques révolutionnaires ? C’était un charmant tableau que ces pigeons bleus, gris-perle, aux pattes roses, sautillant, voletant et agitant leurs gaies couleurs. Aussi vous jugez combien de gâteaux émiettés sur leur chemin ! Miei cari piccolini [trad. : Mes chers petits] !

On faillit les étouffer sous des caresses et avec des gâteaux. Les pigeons de Saint-Marc ne s’étaient jamais trouvés à pareille fête.

Mais il n’y a pas que des Italiens à Venise ; les mauvaises langues disent qu’il y a des Autrichiens. Voilà que tout à coup l’alarme est au camp, comme si Catilina était aux portes de Rome. Quelques officiers autrichiens qui déjeunaient au café Florian et aux Quadri viennent sur la place et assistent au spectacle en hommes d’esprit, sans accuser Victor-Emmanuel ou Garibaldi, se disant que, puisque l’Empereur d’Autriche permettait aux journaux de l’opposition de pénétrer à Venise, il ne pouvait s’offenser de cette manifestation emplumée.

Malheureusement, ce qui perd les nations, ce sont les royalistes plus royaliste que le roi. Des sous-officiers survinrent qui s’indignèrent et crièrent à l’insurrection. On mit à prix, parmi les gondoliers et les oisifs, la tête de tous les pigeons qui avaient conspiré ; mais les gondoliers retournèrent à leurs gondoles, et les oisifs trouvèrent que ce n’était pas la peine de faire quelque chose. On consigna les troupes. Les canons de la place Saint-Marc furent chargés à petit plomb, et les canonniers, mèche allumée, attendirent.

Un peloton de soldats parcourut la place, et, après trois sommations, ils firent une décharge qui, comme dans toutes les émeutes, abattit non seulement les pigeons insurgés, mais les pigeons curieux.

Ce fut un cri de douleur dans Venise tout entière. Assassiner les pigeons de Saint-Marc, c’était frapper saint-Marc lui-même. Aussi les Vénitiens qui étaient alors sur la place, hommes, femmes, enfants, coururent aux soldats et les prièreux, les larmes aux yeux, de cesser le massacre, leur jurant qu’ils allaient dénouer eux-mêmes les cocardes révolutionnaires. Et, en effet, durant toute la journée, on rappela les pigeons effarouchés, et on arracha les rubans.

Mais on eut beau faire, quelques pigeons plus patriotes que les autres se retirèrent sous leur tente et gardèrent fièrement les trois couleurs. On les revit quelque temps encore, quand les soldats autrichiens ne passaient pas sur la place, planant majestueusement, mais toujours un peu farouches. On finit par n’en plus voir du tout.

J’arrive enfin à l’histoire que je vous ai promise.

Je connaissais Mme la marquise Félicia… dont le palais se mire au milieu du Grand-Canal. J’avais admiré sa petite galerie de tableaux, douze chefs-d’œuvre, pas un de plus, ce qui prouve un haut goût, car, à Venise plus qu’ailleurs, il est si facile d’avoir de mauvais tableaux, il est si difficile d’en avoir de bons !

Toute en admirant ses tableaux, je l’avais beaucoup regardée elle-même, comme j’eusse fait d’un beau tableau de Giorgione. Cependant sa beauté, disent les Vénitiens, a beaucoup perdu de son éclat et de son rayonnement depuis qu’elle pleure Venise. Elle est veuve de son mari, mais c’est de Venise qu’elle est en deuil.

Nous passâmes sur le balcon, elle pour le soleil, moi pour l’architecture. Quelques pigeons, qui la connaissaient, vinrent de son côté. Elle les caressa avec un amour si expansif que j’en fus touché.

« C’est une passion, lui dis-je.

– Oui, me dit-elle, ces pigeons sont l’âme visible de Venise. Vous voyez bien celui-là, ajouta-t-elle, c’est un de ceux qui ont arboré les couleurs italiennes.

– Ah ! oui, lui dis-je ; j’ai appris que vous étiez allée place Saint-Marc, le jour du massacre des Innocents, et que vous aviez rougi vos blanches mains pour soigner les blessés.

– Puisqu’on vous a dit cela, répondit-elle, je vais vous faire une confidence, si vous me promettez le secret.

– Je vous promets le secret, comme au Conseil des Dix, du temps que les murs parlaient. »

Elle rentra dans la galerie et me pria de la suivre.

« J’avais refusé, me dit-elle, de vous montrer mon portrait, parce que je ne laisse entrer personne dans cette petite galerie où mon mari avait sa bibliothèque. »

Elle entr’ouvrit la porte et me fit passer en avant.

Dès que j’eus franchi le seuil, je fus quelque peu surpris aux battements d’ailes d’un pigeon.

« N’ayez pas peur, me dit-elle. Il vous prend pour un Autrichien. Mais je vais le rassurer. »

C’était un des fameux révolutionnaires de la place Saint-Marc. Il avait encore au cou la cocarde séditieuse. La marquise l’appela, le prit dans sa main, le baisa doucement et se fit becqueter par lui.

« Mais c’est le moineau de Lesbie, lui dis-je.

– Oui, et s’il n’est pas mort, celui-là, c’est que je l’ai sauvé. Povero piccolino [trad. : pauvre petit] ! Il était blessé ; il battait de l’aile. Je l’ai caché sous mon châle et je l’ai apporté ici avec un vrai chagrin. Voyez si je soigne bien les malades : le voilà plus vivant que jamais. Mais je n’ose lui rendre la liberté, car on me le tuerait.

– Ne pourriez-vous donc garder le ruban et lâcher le pigeon ? Car, à tout prendre, il aimerait encore mieux la liberté sur les lagunes que sa prison dorée.

– C’est vrai, mais je ne puis me décider à dénouer ce ruban. Mon pigeon retournant place Saint-Marc sans son ruban ne serait-ce pas un peu Manin sans son drapeau, rentrant dans Venise esclave ? »

Ainsi parla la marquise.

Quelques jours après, le bruit se répandit sourdement, on voudra bien croire que je n’y étais pour rien, que la marquise cachait un révolutionnaire dans son palais. On alla jusqu’à dire que c’était Mazzini. La police subalterne, en l’absence du gouverneur, fit cerner le palais, sur la terre et sur l’onde, afin que le conspirateur ne pût s’échapper.

On avait oublié les fenêtres !

Quand la marquise vit que la chose devenait sérieuse, elle s’efforça de jouer l’inquiétude et a peur. Elle alla au-devant des inquisiteurs et les supplia de lui épargner cette odieuse visite domiciliaire qui est la honte des révolutions. Mais plus elle paraissait tremblante, et plus ces messieurs de la police comptaient sur une belle capture.

On franchit le seuil, on fouilla toute la maison. La marquise s’était réfugiée dans sa petite galerie devant la fenêtre ouverte. Elle tenait dans ses deux mains le cher prisonnier, que dis-je ? l’hôte adoré qu’elle couvrait de larmes et de baisers.

Quand les inquisiteurs entrèrent, elle se tourna fièrement vers eux, leur montra le pigeon et leur dit :

« Voilà le révolutionnaire, voilà le conspirateur, voilà le Vénitien.

Les inquisiteurs coururent à elle, furieux de ne trouver qu’un pigeon, mais décidés à assouvir sur lui leur vengeance.

Ils avaient compté sans l’hôte.

En effet, quand ils voulurent le saisir, la marquise leva la main et lui donna la liberté ;

« Addio ! caro mio ! » [trad. : Adieu ! mon chéri !]

Le pigeon, qui ne serait peut-être pas parti si le palais n’eût pas été en état de siège, s’envola à tire-d’aile.

« Feu ! » s’écria une voix courroucée.

Combien de coups de fusil retentirent ? On ne les compta pas ; on tira d’en haut, on tira d’en bas, on tira de partout.

La marquise ferma les yeux et se reprocha d’avoir bravé tant de colère, au risque de faire tuer son cher pigeon.

Heureusement, il alla se poser, comme pour lui dire un dernier adieu, sur le dôme rayonnant de Santa Maria della Salute. Un instant après, il reprit son vol vers l’Adriatique.

« Courez au télégraphe, dit un des plus exaltés parmi les sbires ; il faut qu’on donne tout de suite son signalement aux frontières.

La marquise, tout en larmes et tout en joie, battit des mains et fit sa plus belle révérence aux inquisiteurs.

Quand cette histoire est arrivée à Vienne par les télégraphes des pigeons, l’Empereur d’Autriche a donné l’ordre de respecter et nourrir les pigeons de la place Saint-Marc, quelles que soient leurs opinions politiques.

9 avril 2022

Marie Mennessier-Nodier - Lettres d'une Hirondelle à une serine élevée au couvent des oiseaux [Scènes de la vie privée et publique des Animaux]

Ah que coucou !

Une Hirondelle, à travers 6 lettres qu'elle adresse à son amie la Serine, raconte ses péripéties lors de ce voyage qu'elle fait pour connaître ce qu'est la liberté... et annonce, dans la dernière, son retour auprès de son amie.


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Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
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Sab

7 avril 2022

Marcel Aymé [En arrière] : Les Chiens de notre vie

Ah que coucou !

Après l'école les enfants ne sont pas pressés (surtout quand il y a possibilité de jouer sur le trajet) de rentrer à la maison pour y faire leurs devoirs et où les attend leur grand-mère maternelle...
Ce jour-là, à peine arrivés, à peine désabottés et leurs sabots mouillés entrain de sécher, leur grand-mère leur parle des chiens qu'elle a eus depuis son mariage et que leur maman a connus depuis son plus jeune âge.

Elle leur parle ainsi d'animaux domestiques qui ont des émotions, qui savent ce que signifie le verbe aimer, elle leur parle de leur personnalité propre et transforme ainsi, petit à petit, le meilleur ami des Hommes en compagnon ayant des comportements / sentiments étrangement humains ;)...

Comment ?

Et bien lisez ces quelques pages que constitue la nouvelle suivante :

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Bonne lecture !

Bisous,
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Sab

5 avril 2022

Honoré de Balzac : Un Importun

Ah que coucou !

Des importuns, nous en connaissons tous et en avons tous dans notre entourage... et selon notre humeur nous nous en débarrassons plus ou moins sympathiquement, plus ou moins silencieusement, plus ou moins calmement, plus ou moins avec aide / sans aide extérieure...

Dans cette nouvelle, M. Rignard importune Mme Derbal et ses filles en venant leur parler de sujets qui ne les intéressent guère aux heures des repas... un jour que Balzac était en la demeure et rendait visite aux demoiselles, il leur a proposé de les aider à chasser cet importun-là gentiment... Alors que M. Rignard avait accepté de partir, il se met à se venger sur...

La suite ? à vous de la lire dans la nouvelle suivante :


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Bonne lecture !

Bisous,
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Sab

3 avril 2022

Bernard Clavel : Malataverne

Ah que coucou !

Malataverne c'est de vieilles ruines grises d'une ancienne auberge célèbre dans toute la région pour les crimes qui y ont eu lieu (style "auberge rouge" ;)). Ces ruines se trouvent dans la ferme de la vieille et sourde Vintard, réputée grippe-sous et pas très aimable.
Robert Paillot est un jeune de 15 ans, fils d'un ivrogne qui travaille dans une des carrières proches. Son père a commencé à se soûler après la mort de sa femme, 4 ans plus tôt... Robert est apprenti plombier et amoureux de Gilberte Ferry (16 ans), fille de fermier. Ces derniers temps il fréquente beaucoup aussi le fils de l'épicier, Christophe Girard (18 ans) et le fils de l'ingénieur Dupuy, Serge (16 ans, lycéen).
Avec eux il commet des petits larcins, dont le dernier en date : le vol de fromages à la ferme des Bouvier... mais voilà, suite à ce vol, les 3 compères ont oublié de refermer la porte, résultat une des génisses s'est enfui et a été retrouvée morte dans le champ de luzerne, de ce fait, le père Bouvier a porté plainte car une génisse, ça coûte chère...
Après ce larcin, les 3 compères veulent faire mieux afin de pouvoir s'offrir chacun une moto. Justement, Serge a repéré un bon coup et en a déjà discuté avec Christophe : le vol du magot de la vieille Vintard. Mais voilà, Robert au début enthousiaste, change d'avis et veut tenter d'obliger ses 2 copains d'abandonner leur projet mais il ne sait comment s'y prendre... il tente d'aborder le sujet avec son patron, mais se retient ; il tente d'en parler à Christophe, celui-ci le menace alors des pires représailles s'il ose les dénoncer à la gendarmerie ; il tente d'en parler à son père, trop saoul pour écouter son fils... il décide alors d'en parler à Gilberte et, d'abord réticente, elle décide de l'aider.
Comment ?
 
Et bien vous le saurez en lisant le roman suivant :
 

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Bonne lecture !

Bisous,
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Sab

1 avril 2022

P-J STAHL : Le 7e ciel, Voyage au delà des nuages [Scènes de la vie privée et publique des animaux]

Ah que coucou !

Le Tourtereau décrit là son rêve : le voyage de son âme vers le Paradis accompagnée par la seule et unique Tourterelle dont il était amoureux fou.


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Le Tourtereau était, comme nous l'enseigne sa biographie, orphelin longtemps avant de savoir voler. Il était nourri par ses voisins des surplus de becquées des nids voisins. Dès qu'il sut voler, il décida, malgré les conseils des autres Oiseaux, de partir à la recherche de ses parents, disparus quelques temps après sa naissance et dont personne ne savait ce qu'ils étaient devenus...
Lors de ses recherches, il rencontre une Tourterelle, dont il tombe amoureux ; mais cet amour partagé ne le retient pas et il part pour continuer ses recherches après avoir prié la Tourterelle de l'attendre...
Au bout d'un certain temps, découragé, il revient vers sa belle et découvre...

La suite ? je vous laisse la découvrir...

Bonne lecture !

Bisous,
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Sab