Ah que coucou !
Aujourd’hui je vous présente un livre un peu spécial. J’appelle par « spécial » le fait qu’il n’y a que 2 livres de ce style dans ma bibliothèque et qui correspondent tous les deux à un certain besoin et soif de connaissances d’une époque révolue… Il s’agit du livre Fils d’Aryens, écrit par l’auteur allemand Friedrich Soffker et paru en France en 1980, aux Editions Gerfaut, comme vous l’indique la couverture ci-dessus…
Oui. Cela peut en surprendre plus d’un car il s’agit de ce qu’on nomme un « roman de guerre », abordant la Seconde Guerre mondiale vue par les Allemands, ce qui permet d’aborder l’autre visage de cette guerre meurtrière, parce que les « romans de guerre » et moi, ça fait plutôt 5 que 2 ou 1 ;)… bref, vous l’aurez compris : ce n’est pas mon genre littéraire ;) !
Toutefois j’avais choisi quelques exemples de ce style littéraire dans les années 90 parce qu’il aborde un sujet qui était totalement incompréhensible pour une jeune adulte cherchant à comprendre pourquoi des personnes intelligentes, sensées, stables s’étaient transformées, en moins d’une décennie pour certains, en terribles meurtriers (serial-killer), comment avaient-ils pu croire les promesses meurtrières d’un fou, comment ne se sont-ils pas aperçus qu’ils devenaient des meurtriers au service d’une doctrine politique, etc. Pour cela, rien de telle qu’une fiction basée sur des faits historiques et des réactions considérées normales pour l’époque ;) pour pouvoir aborder tous ces points successivement et de façon générale. Cet ouvrage remplit bien ce rôle en nous plongeant dans l’univers d’un adolescent brêmois, nouvellement bachelier dans ce 3. Reich de cette année 1941 (on nous parle de l’invasion de l’U.R.S.S. rapide, de l’approche des troupes allemandes sur Moscou, mais pas encore de Stalingrad – l’action se situe donc avant ce terrible hiver 1941-1942) qui, par volonté de prouver à son père qu’il peut être fier de lui aussi comme il l’est de son frère aîné, s’engage dans cette fameuse armée d’élite qu’était la SS-Waffen.
Pour vous aider à comprendre ce qu’est ce livre et, pourquoi pas, vous communiquez l’envie d’en connaître un peu plus sur cette partie précise de la littérature et de l’histoire sans trop avoir des maux de tête, je vous ai recopié en dessous de ma signature le passage où Aloïs Fungebarr (le malheureux héros de l’histoire – vous comprendrez l’utilisation de cet adjectif « malheureux » à la fin du livre si vous avez décidé de le lire) termine sa formation militaire et arrive sur le sol soviétique. Nous y voyons bien là les raisons pour lesquelles une personne normale se prépare à faire ce premier pas vers un avenir de meurtrier… Oui, ceci n’est qu’un passage car je n’ai pas le droit de mettre le livre en ligne (l’auteur étant toujours vivant et ce livre n’étant pas encore tombé dans le domaine public). A la lecture vous vous apercevrez que j’ai coupé une scène qui, à proprement parlée, n’ajoute rien de réellement intéressant à l’histoire (toujours ce fameux maximum à ne pas dépasser ;)). Ce passage choisi correspond au Chapitre 3 de la première partie (cet ouvrage comprend 3 parties).
Bonne lecture !
Bisous,
@+
Sab
L’entrainement des nouvelles recrues dura trois mois.
Tous les hommes qui se trouvaient là étaient volontaires. C’est dire qu’on entendait nulle part les murmures qui sont chose courante dans le camps de recrutement, où certains ne sont généralement pas satisfaits d’être là, grognent contre l’armée et prennent en grippe les sous-officiers instructeurs.
Ici, au contraire, le zèle des engagés ne se démentait jamais. Rien ne leur semblait trop dur pour les aguerrir. Chacun voulait devenir le meilleur soldat du Führer.
Dans une telle ambiance, il était difficile de se faire particulièrement remarquer. Aloïs y parvint pourtant, dans une certaines mesure du moins. Il était vigoureux et ne fléchissait jamais devant la tâche à accomplir. De plus, il apprenait vite, si bien qu’il termina en tête du peloton, ce qui lui valut d’être immédiatement nommé S.S. Rottenführer.
Les dix premiers avaient le droit de choisir leur affectation. Quand vint le tour d’Aloïs, il énonça sans hésiter :
- Le front russe.
Il ne fut pas le seul à effectuer ce choix dangereux. Le S.S. Rottenführer Kurt Wedling, qui le suivait immédiatement au classement, réclama la même affectation.
Les deux jeunes gens avaient beaucoup sympathisé durant leur entraînement, Kurt était un grand gaillard blond et musclé dont les parents demeuraient aux environs de Brême. son père était notaire dans un village et farouche partisan du nazisme depuis le premier jour. Maître Wedling avait autant souffert de la défaite de 1918 que de la République de Weimar. Il détestait le désordre et ne voyait pas pourquoi on prétendait demander leur avis à des gens incultes qui ne comprenaient rien à la politique. Il avait salué avec soulagement l’avènement d’un pouvoir fort, qui avait rétabli l’ordre dans le pays et qui avait rendu à l’Allemagne sa position dans le monde.
Kurt avait donc toujours été élevé dans le respect du Führer et il s’était tout naturellement engagé dans les S.S. C’était un garçon sans complexe, sûr de lui et de la cause pour laquelle il s’était engagé. Aloïs appréciait cette tranquillité qui lui faisait oublier ses propres doutes. Il aimait le Führer, certes, mais il ne ressentait pas le même fanatisme inconditionnel que Kurt. Il lui arrivait de réfléchir et de douter de lui-même. Le poids des désapprobations familiales continuait à l’écraser et il se demandait parfois s’il était vraiment digne de servir Adolf Hitler.
Les engagés n’avaient pas eu droit à la moindre permission durant leur entraînement. Ceux qui avaient choisi le front russe se virent accorder un repos de huit jours avant de rejoindre leur nouvelle affectation.
- Tu pourrais en profiter pour venir me rendre visite, dit Kurt à Aloïs. Mes parents seront ravis de faire ta connaissance.
- J’essaierai, promit Aloïs.
Il ne formula pas d’invitation réciproque. Il ne savait pas comment ses parents accueilleraient un de ses amis. Surtout, il ne voulait pas montrer à son camarade de quelle manière il était traité dans sa famille.
Il pensait bien que son modeste galon ne suffirait pas à le protéger des éternelles brimades de son père. Et il ne se trompait pas.
Il arriva chez lui un matin et sa mère lui sauta au cou en s’exclamant :
- Déjà des galons ! Je suis fière de toi !
Gudrun vint joindre ses félicitations à celles de la maîtresse de maison. Elle avait les yeux qui pétillaient.
Gunther ne fut pas plus avare d’éloges, quand il rentra de ses cours, qu’il avait repris depuis peu. Mais, un peu plus tard, Fungebarr n’embrassa que très froidement son fils cadet.
- Tu as vu ! s’exclama Emma. Il est déjà gradé !
- Hum ? Rottenführer ? Ce n’est jamais que l’équivalent de caporal ! Il n’y a pas de quoi pavoiser !
Une bouffée de rage envahit Aloïs qui jeta :
- Je monterai plus haut.
- Ouais ! Si la guerre dure très longtemps, tu finiras sans doute sergent !
- Sur le front russe, l’avancement est rapide.
Jusque là, Aloïs n’avait pas mentionné son affectation. Emma s’exclama douloureusement :
- Tu ne pars pas sur le front ?
- Si.
- C’est une sanction ? demanda son père.
- Je me suis porté volontaire, asséna Aloïs.
Emma émit une sorte de gémissement horrifié. Maître Fungebarr haussa les épaules.
- Décidément, tu es idiot. Mais ceux que je plains le plus, ce sont les braves gars qu’on placera peut-être sous tes ordres. Tu risques de coûter plus de vies au Reich que les Russes !
Gunther se gardait soigneusement de participer à la conversation. Aloïs se domina et passa à table sans plus dire un mot. Mais, au dessert, il annonça qu’il allait passer quelques jours chez un camarade qui l’avait invité.
*
***
L’ambiance que le jeune homme découvrit chez les Wedling fut une nouveauté pour lui. Jamais il n’aurait rêvé une famille plus unie.
Le notaire, son épouse, leur fils Kurt et leur fille Ursula semblaient être toujours d’accord sur tout. La plupart des conversations roulaient sur la grandeur du Führer, la gloire de l’Allemagne et la chance qu’avaient Kurt et Aloïs de pouvoir combattre pour une telle cause.
- Je voudrais pouvoir m’engager, moi aussi ! disait Ursula. Les hommes ont bien de la chance !
Elle n’avait guère plus de seize ans. C’était une blonde un peu trop carrée d’épaules, un peu trop plantureuse, mais qui n’était pas totalement dépourvue de charme.
- Le devoir des femmes, répondait Frau Wedling, est de rester au foyer et de donner le plus d’enfants possible au Reich. Mon seul regret est de n’avoir pu en enfanter davantage.
- Je ferai mon devoir de femme, ainsi que le définit le Führer, affirmait Ursula. Mais ça ne m’empêche pas de regretter de ne pas être un garçon.
Le soir même, pourtant, Ursula prouva à Aloïs qu’elle ne déplorait pas toujours son sexe.
Le jeune homme n’était pas couché depuis dix minutes quand on gratta à la porte de sa chambre. Il enfila une robe de chambre pour aller ouvrir et fut surpris de voir Ursula sur le pas de sa porte.
[…]
Ursula se glissa fortement contre lui et murmura :
- Le devoir d’une femme allemande, c’est de donner des enfants à son pays, dans le mariage, si c’est possible, hors du mariage, autrement.
- Que diraient tes parents si tu étais enceinte ?
- Oh ! Je m’arrangerais bien pour trouver tout de suite quelqu’un pour m’épouser !
[…]
- Tu aimerais attendre un enfant de moi ?
Elle réfléchit un instant avant de répondre :
- Tu ne vas pas te vexer ? Je ne crois pas…
- Et pourquoi donc ?
- A cause de tes cheveux. Je voudrais que mon fils soit blond.
- Je suis un pur Aryen ! protesta Aloïs.
- Je le sais bien. Autrement, tu ne serais pas S.S.
- Le Führer a les cheveux noirs.
- Je le sais aussi. Ce n’est qu’une question de goût. Tu ne m’en veux pas ?
- Mais non. Mais non.
*
***
Aloïs passa le plus clair de sa permission chez les Wedling. Il ne retourna dans sa propre famille que pour faire ses adieux, la veille de son départ.
Mais, entre son domicile et la gare, il s’arrêta chez un coiffeur et se fit décolorer les cheveux.
*
***
Aloïs possédait en lui-même une certaine image de la Russie : des plaines interminables couvertes de neige ; des troïkas glissant indéfiniment, sous la conduite de Moujiki en tourloupes ; des icônes et des samovars…
Au cinéma, les actualités lui avaient fourni une toute autre image de la Russie : des étendues de blés dorant au soleil au milieu desquels avançaient gaiement les blindés allemands que personne ne pouvait freiner.
Il savait donc qu’il existait une Russie chaude et savoureuse. Mais il ne parvenait pas réellement à l’identifier aux images de froidure et de blancheur issues de toutes ses lectures enfantines.
Quand, après un voyage interminable, il descend enfin du train, en compagnie de Kurt et de quelques autres camarades de promotion, il fut étonné par le tableau inattendu qui s’offrit à leurs yeux : il tombait une pluie drue, interminable, qui noyait tout le paysage. Elle était si dense qu’au milieu de l’après-midi, on se serait cru au crépuscule.
Comme les jeunes gens débarquaient et cherchaient des yeux où se rendre, un S.S. Mann surgit brusquement devant eux, la main droite levée.
- Heil Hitler !
- Heil Hitler ! répondirent les arrivants avec un ensemble parfait.
Le soldat s’adressa à Aloïs pour lui demander :
- Rottenführer, vous devez bien rejoindre votre unité ?
C’est visible, dit Aloïs en montrant le badge cousu à son uniforme.
- Le Hauptsturmführer Schulter m’a chargé de venir vous chercher. Mon camion vous attend.
Les jeunes gens prirent leurs bagages et suivirent le S.S. Mann hors de la gare. Là, un camion était arrêté. Ils grimpèrent à l’arrière, sauf Aloïs qui, en tant que Rottenführer, eut droit au siège voisin de celui du chauffeur ; n’était-il pas sorti du peloton avec Kurt ?
Quand le véhicule eut démarré, Aloïs demanda :
- Polvö, c’est très loi ?
- Non. Une dizaine de kilomètres. Mais nous en aurons bien pour une demi-heure.
- Pourquoi donc ?
- Vous comprendrez quand vous connaîtrez les routes russes ! En temps normal, elles sont déjà pleines d’ornières. Mais, avec ces pluies, elles deviennent impraticables.
Effectivement, dès que le camion eut dépassé les dernières maisons de la ville, les roues eurent tendance à suivre les fondrières et le chauffeur dut se concentrer sur sa conduite pour éviter de quitter le chemin à peine visible et de s’enfoncer dans la boue jusqu’aux essieux.
- Teufel ! jura Aloïs. Je n’aurais jamais cru voir ça en Russie.
- Moi non plus ! C’est une sale surprise. Il paraît que c’est ainsi tous les automnes. Ensuite, vient l’hiver qui gèle toute cette flotte et les routes deviennent de véritables patinoires. Cigarette ?
- Merci. Je ne fume pas.
Le S.S. Mann s’alluma une Juno avant de poursuivre :
- Pour nous, ce n’est pas trop grave. Mais je plains les gars qui se trouvent en première ligne. Le temps ralentit leur avance et les communications en sont gênées.
Aloïs hocha la tête. Il ne voyait aucun commentaire spécial à formuler. Le conducteur poursuivit, changeant de conversation :
- Je me nomme Heinrich Müchte. Et vous ?
- Aloïs Fungebarr.
- Vous venez de terminer vos classes ?
- Exactement.
- Ca ne vous a pas paru trop dur ?
- Je savais que c’était indispensable pour devenir un bon soldat.
- Ici, la vie n’est pas désagréable, mais ça manque un peu de femmes, à moins qu’on ait le goût de ces saletés de Slaves ! En général, elles ne sont pas farouches. Ce sont bien des animaux. Elles baisent sans plus de problèmes. Mais elles sont souvent d’une saleté repoussante.
- De toute façon, la fraternisation est interdite. Surtout avec ces Untermenschen !
- Là-dessus, Schulter ne se montre pas trop intransigeant. Tant qu’on ne lui met pas le nez dessus, il ne cherche pas à savoir… A condition qu’il n’y ait pas de viols. Il a prévenu qu’il ne badinerait pas avec cette question.
Aloïs écoutait Müchte avec intérêt. Heinrich ne devait compter que trois ans de plus que lui, mais c’était déjà un vétéran qui connaissait bien des choses que le jeune S.S. Rottenführer avait besoin d’apprendre.
Enfin, le camion s’engagea entre deux rangées d’isbas et Müchte annonça :
- Nous y voilà !
Ce n’étaient que des bâtisses en rondins, alignées de part et d’autre de la route. Il n’y avait qu’un seul bâtiment en pierre qui dominait l’ensemble.
- C’est ça, Polvö ? s’étonna Aloïs.
- Vous vous attendiez à mieux, hein ? Les villages russes se ressemblent tous. Des cabanes à cheval sur une voie plus ou moins large. Pas d’eau, en dehors d’un puits qui sert à tout le monde. Les bâtiments en dur sont réservés aux autorités communistes qui ne se soucient pas de faire progresser le peuple. Il était temps que nous venions pour civiliser ces sauvages. Ils sont démunis de tout, mais ils l’ignorent, car on ne leur a rien laissé connaître de ce qui existe, de tout ce que le communisme est incapable de leur fournir. Pour eux, le plus misérable des Allemands est un capitaliste !
- Grâce au Führer, le peuple allemand vit confortablement, nota Aloïs.
- Rien n’est plus vrai. C’est quand on voit ces misérables qu’on comprend vraiment tout ce que Hitler a apporté à l’Allemagne.
Le camion s’arrêta devant l’ancienne Maison du Peuple et Mütche expliqua :
- Schulter veut vous voir dès votre arrivée. Dites à vos hommes de laisser leurs bagages dans le camion. Je vous conduirai ensuite à votre logement.
La pluie cingla le visage d’Aloïs quand il descendit et se dirigea vers l’arrière. Il transmit la consigne de Müchte et les autres dégringolèrent à leur tour, se précipitant vers l’abri offert par le bâtiment.
Quelques instants plus tard, ils étaient tous réunis dans une pièce assez vaste. La porte s’ouvrit et un S.S. Hauptsturmführer entra. C’était un homme mince et de haute taille.
- Achtung ! cria Aloïs.
Tout se mirent au garde-à-vous. L’officier leva la main droite et lança :
- Heil Hitler ! Repos !
Il se donna le temps de dévisager les dix nouvelles recrues qui venaient se joindre à son unité, puis il les pria de se présenter à tour de rôle. Quand ce fut terminé, il dit :
- Je m’appelle Emil Schulter. Je sui le commandant de votre compagnie. Je tiens à vous mettre en garde sur la conduite que vous devrez observer dans cette unité. Nous sommes contraints de loger chez l’habitant. Ce n’est pas très confortable, car ces Slaves vivent comme des animaux préhistoriques. Mais, pour l’instant, il n’y a pas d’autre solution. Les isbas comprennent généralement deux pièces, quelquefois trois. Dans chaque bâtiment, nous avons réquisitionné au moins une pièce. Les Russes ont dû se tasser un peu plus, mais ça ne gêne guère ces Untermenschen qui sont habitués à la plus répugnante des promiscuités. Vous serez partagés en deux groupes et vous habiterez chacun une pièce d’une isba. A vous de vous arranger au mieux. Je vous rappelle que la plus grande correction avec la population civile est de rigueur, mais que toute fraternisation excessive est interdite. Du reste, quand vous aurez vu à quoi ressemblent ces paysannes, vous vous demanderez comment les Russes peuvent leur faire des enfants. Il y a vraiment des hommes qui ont du courage !
La plaisanterie de Schulter fit naître quelques sourires. L’officier parut satisfait de son succès. Il continua :
- Ainsi que vous le savez, nous sommes ici pour assurer la germanisation de la région. Vous participerez donc à des actions d’organisation et de répression. Notre première tâche est de neutraliser tous les anciens membres du parti communiste. Nous ne nous consacrerons aux Juifs qu’ensuite, quand nous aurons achevé de juguler le fléau rouge. Selon les dernières directives reçues, les commissaires politiques peuvent être abattus sur place, sans jugement. Les simples membres doivent, de préférence, être arrêtés et jugés. Mais leur mort ne chagrine jamais personne. Ne prenez pas de risques avec eux : ce sont des bêtes sauvages capables de tout.
Schulter considéra ses nouveaux hommes avec une certaine solennité avant de poursuivre :
- Si vous êtes ici, si j’ai demandé des renforts, vous devez bien deviner la raison. Nous avons eu des pertes. L’avance rapide de nos troupes a laissé des soldats russes derrière elles. Ils se camouflent dans les forêts. La plupart du temps, quand nous les trouvons, ils ne cherchent qu’à se rendre. Parfois, pourtant, contraints par un quelconque commissaire politique, ils tentent de résister et nous sommes obligés de combattre pour les écraser. Certains ont même eu l’audace de tenter des attentats contre nous. Ils agissent donc en francs-tireurs et doivent être traités comme tels, c’est-à-dire fusillés immédiatement. Ce qui est certain, c’est que vous devez vous tenir sur vos gardes si vous ne voulez pas risquer d’être abattus par derrière, au moment où vous vous y attendrez le moins. Il en sera ainsi tant que nous n’aurons pas achevé d’extirper de ce pays la gangrène communiste. Messieurs, je vous remercie de votre attention. Heil Hitler !
- Heil Hitler ! répondit Aloïs tandis que l’officier sortait.
En se mettant au garde-à-vous, tous les autres firent écho au salut d’Aloïs.
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