2 octobre 2013

Mythes et Légendes de la Grèce antique: L'Odyssée d'Ulysse (3/3)

Ah que coucou !
 
L’Odyssée d’Ulysse, 1ère partie (cliquez ici pour y accéder)
L’Odyssée d’Ulysse, 2ème partie (cliquez ici pour y accéder)
 
Comme vous l’avez lu ces deux derniers jours l’Odyssée d’Ulysse est très riche en enseignement et fournit nombreux renseignements aussi sur le comment était constituée la société grecque dans l’Antiquité. Cette légende est si riche en enseignement que je me demande par quel bout le prendre ;)… Mais au fait, j’y pense ! mais si je laissais Eduard Petiška nous expliquer tous les mythes et les légendes qu’il a inséré dans cet ouvrage ainsi que la vie et les croyances des grecs ? cela permettrait à Sab de se reposer un peu ;p, et à vous d’être actif pour adapter ces explications à ce que vous connaissez maintenant des aventures d’Ulysse… Allez, j’ajoute sous ma signature le dernier chapitre du livre que ses auteurs ont nommés : « Les Grecs » !
 
Bonne lecture !
 
Bisous,
@+
Sab
 
 
Au-dessus du paysage montagneux de la Grèce, le ciel est d’un bleu éclatant et ressemble à la surface infinie de la mer voisine. Il y a vingt-cinq siècles, le ciel était de la même couleur, mais dans le pays la vie était bien différente de ce qu’elle est aujourd’hui.
Dans ce temps-là, il y avait des endroits où les personnages des dieux et des héros devenaient vivants : les théâtres.
Essayons d’imaginer une visite à un théâtre de la Grèce antique.
Nous sommes au cinquième siècle avant notre ère. Le soleil brille, et c’est heureux car le théâtre est en plein air. Mais nous devons nous dépêcher, car bien que les gradins puissent contenir dix-sept mille personnes, une foule de spectateurs se pressent depuis les premières heures de la matinée sur la route qui conduit au théâtre. Il nous faut de l’argent, car l’entrée coûte deux oboles. Mais si nous étions pauvres et n’avions pas assez d’argent pour payer, nous pourrions entrer et assister à la représentation gratuitement, et nos places seraient payées par l’Etat.
Nous mêlant à la foule qui se hâte, nous pénétrons dans le théâtre par une grande voûte de pierre. On ne se croirait pas du tout dans un théâtre comme on en connaît aujourd’hui, mais plutôt dans un stade en plein air.
Les gradins sont construits à flanc de colline, et forment un demi-cercle autour de la scène. La voûte par laquelle nous sommes entrés débouche au centre, dans une zone que les anciens Grecs appelaient l’orchestre, et où la compagnie théâtrale se rassemblait pendant le spectacle. Les gradins s’élèvent tout autour, formant une sorte de gigantesque escalier. Les bancs sons larges et ne comportent pas d’accoudoirs. Seuls ceux du premier rang en comportent, ils sont réservés aux prêtres, aux personnages importants et aux invités de marque. Ce premier rang n’est pas encore occupé, mais le reste du théâtre est rempli pratiquement jusqu’à la dernière place. Le soleil projette une lumière crue. Beaucoup de spectateurs s’en protègent en portant des chapeaux à larges bords. Ils essuient la sueur qui coule sur leurs fronts et les conversations font un bruit semblable à celui dur ressac.
Où allons-nous nous asseoir ? Peut-être ici, près de cet homme barbu assis au sixième rang ? Il porte un chiton de cérémonie à longue manches. Ce vêtement ressemble à une grande chemise dont les plis amples lui tombent jusqu’aux chevilles. L’homme est silencieux et regarde en bas, en direction du premier rang. Nous lui demandons ce qu’on joue aujourd’hui, et il est surpris de constater que nous ne le savons pas. C’est « Œdipe-Roi », la pièce de Sophocle. Il dit qu’il connait bien la pièce, qu’il l’a déjà vue et qu’il est très impatient de la revoir.
Les invités de marque arrivent à présent, et remplissent la première rangée. Le théâtre est plein maintenant, y compris les places les plus éloignées qui sont occupées par les esclaves. La pièce va certainement bientôt commencer.
Le proscenium, c’est-à-dire la scène, qui se dresse juste derrière l’espace semi-circulaire de l’orchestre, ne ressemble pas non plus à une scène de théâtre moderne. C’est une construction de pierre, large, mais pas profonde du tout. Trois entrées débouchent de l’arrière de la construction sur l’endroit où se jouent les pièces. Le fond est recouvert d’un décor simulant un palais, comme le veut la pièce que l’on représente aujourd’hui. On peut tout voir très facilement, car il n’y a pas de rideau. Dans un instant, l’acteur principal va faire son entrée par la porte centrale. Le second et le troisième acteurs, eux, pénétreront par les deux entrées latérales.
Les acteurs sont au nombre de trois, et pas plus. Ils alternent sur scène et jouent tous les rôles, d’hommes et de femmes. Quand ils doivent changer de rôle, ils se retirent un instant derrière la scène et changent rapidement de costume. Bien sûr, un certain nombre d’autres personnages apparaissent aussi sur scène, mais ils ne prennent jamais la parole. Heureusement, il n’est pas très difficile de changer de costume, comme ce l’est de nos jours. Et en plus, les acteurs n’ont pas à se maquiller : ils jouent le visage recouvert de masques, et ces masques sont faits selon des règles bien précises. Pour une tragédie par exemple, on utilise des masques différents de ceux qu’on utilise pour une comédie.
Les acteurs sont prêts maintenant, chacun devant la porte qu’il empruntera pour entrer sur scène. Et, rassemblés devant l’entrée de l’orchestre, cachés aux regards de l’assistance, les membres du Chœur attendent eux aussi. Le Chœur, par ses chants, révélera à l’assistance les éléments de l’intrigue qu’elle ne pourrait connaître par l’intermédiaire des acteurs eux-mêmes.
Sophocle, qui écrivit cette tragédie « Œdipe-Roi », écrivit un grand nombre d’autres tragédies. Lui et son prédécesseur Eschyle forment avec son successeur Euripide le célèbre « trio » des dramaturges grecs. Dans leurs pièces, on rencontre à peu près tous les personnages dont nous avons parlé dans ce livre. Mais avant que ces mythes et ces légendes soient ainsi représentés sur scène, les gens se les racontaient près de leurs feux de camp ou quand ils faisaient paître leurs troupeaux. Les aèdes aveugles les chantaient souvent au cours des repas et de cérémonie, bien avant que personne ait songé à les écrire.
Quelques-uns de ces récits nous sont parvenus grâce à l’œuvre du plus grand des poètes grecs, Homère. Il écrivit un long poème à propos des voyages d’Ulysse, l’Odyssée, et un poème sur la guerre de Troie, l’Iliade.
Pendant que nous parlions, la représentation a commencé. Le roi Œdipe est entré en scène avec un serviteur et un prêtre de Zeus. Comme la scène n’est pas profonde, les acteurs ne sont pas groupés, mais se tiennent sur un rang face au public. L’aspect de cette scène et des acteurs qui l’animent est un motif que l’on retrouve souvent sur les vases grecs.
Œdipe attend Créon, qu’il a envoyé consulter l’oracle de Delphes. Le Destin dont les Grecs pensaient qu’il était plus puissant que les dieux, va s’accomplir. L’assistance est devenue silencieuse. Aujourd’hui, les spectateurs ne taperont pas du pied, ne siffleront pas et ne feront pas claquer leur langue, comme ils le font lorsque la pièce ne leur plaît pas. Celle-ci est une pièce sérieuse, tragique même, elle parle des forces obscures et mystérieuses qui gouvernent les vies des hommes. Aux yeux des Grecs de l’antiquité, il y avait beaucoup de ces forces mystérieuses. A cette époque beaucoup de choses ne pouvaient être expliquées rationnellement, et ce que les gens ne comprenaient pas, ils pensaient que c’était l’œuvre de quelque puissance mystérieuse.
Chaque fois que les hommes se trouvaient en face d’un phénomène inexplicable, ils inventaient des forces mystérieuses, des êtres énigmatiques, des monstres, des nymphes ou des dieux. Mais les monstres ressemblaient à des créatures réelles que les hommes connaissaient bien. Et les nymphes et les dieux avaient des caractères humains. Même les dieux se mettaient en colère, riaient, mangeaient et buvaient bien, avaient des enfants et se battaient entre eux pour comparer leurs forces.
Chacun des dieux régnait sur quelque chose. De la sorte, les Grecs adressaient toujours leurs sacrifices à un dieu en particulier, en fonction du genre d’aide qu’ils sollicitaient. S’ils désiraient connaître l’avenir, ils offraient un sacrifice à Apollon, le dieu des augures et des prédictions. Ils priaient Démétrer, déesse de l’agriculture, pour avoir une belle récolte.
D’après une vieille légende, les dieux vivaient sur le mont Olympe, et ils étaient très nombreux. Les anciens Romains avaient des dieux similaires, dont les noms sont en général plus connus que ceux des dieux grecs.
Le plus puissant de tous les dieux était Zeus (Jupiter pour les Romains) ; il était le seigneur du ciel et de la terre, il régnait sur les tempêtes, la foudre et le tonnerre. Le bonheur et le malheur, la renommée et les richesses étaient accordés par Zeus.
La femme de Zeus était la déesse Héra (Junon pour les Romains). Elle était la plus puissante des déesses, la reine de l’Olympe.
La fille de Zeus s’appelait Pallas Athéna (Minerve pour les Romain). Elle était la déesse de la sagesse, la protectrice des hommes sages et courageux. Les Grecs lui avaient dédié la chouette.
Le fils de Zeus était Héphaïstos (Vulcain pour les Romains), le dieu du feu et des forges. Il était supposé avoir des ateliers et ses forges sous les volcans en éruption. Il était fort laid, mais c’était un merveilleux artisan.
Apollon était, lui, le dieu de la lumière, des prédictions et de l’art des poètes. Pour cette raison, il commandait aux neuf Muses, déesses moins importantes qui chacune protégeait un art en particulier.
Artémis (Diane pour les Romain), la déesse de la chasse, était sa sœur.
Le dieu de la guerre, toujours assoiffé de sang, était Arès (Mars pour les Romains).
La belle déesse Aphrodite (Vénus des Romains) était aussi une très importante divinité. Elle était la déesse de l’amour et de la beauté, et le nom de son fils était Eros (Cupidon chez les Romains).
Hermès (Mercure pour les Romains) était le messager des dieux. Il était capable de transmettre rapidement les ordres de Zeus grâce à ses sandales ailées qui le portaient partout où il voulait. Il était le projecteur des commerçants et des voyageurs.
Le joyeux dieu du vin était Dionysos (Bacchus des Romains), Hestia (Vesta pour les Romains) était la déesse du foyer. La déesse l’agriculture et de la fertilité du sol s’appelait Déméter (Cérès chez les Romains).
Poséidon (Neptune chez les Romains) était le maître des mers, et avec son trident il pouvait provoquer ou calmer les tempêtes. C’était le frère de Zeus.
Le dieu Hadès (Pluton chez les Roomains) gouvernait le royaume des morts, le monde souterrain. Hadès était aussi un frère de Zeus, et sa femme s’appelait Perséphone (Proserpine chez les Romains).
En plus de ceux-là, les Grecs avaient beaucoup d’autres dieux de moindre importance, et notamment Eole, qui régnait sur les vents, et Eos (que les Romains appelaient l’Aurore), la déesse de l’aube. Les déesses de la vengeance, les Erinyes (appelées Furies par les Romains) était l’image de la mauvaises conscience.
Nous pouvons savoir aujourd’hui comment les Grecs imaginaient leurs dieux et leurs héros grâce aux statues qu’ils en ont faites et surtout grâce aux vases peints qu’ils nous ont laissés.
Ces représentations, bien sûr, ne son pas seulement celles des dieux et des héros, mais aussi celles d’animaux légendaires de toutes sortes. Evidemment, des animaux semblables n’ont jamais existé. Tous ces dragons et tous ces monstres à propos desquels les aèdes composaient des chants pour les banquets et les théâtres, étaient en fait la projection des nombreux désastres qui pouvaient frapper les populations en ce temps-là. Le monstre qui crachait du feu et de la fumée était probablement un redoutable volcan, une bête qui dévorait les hommes était peut-être une épidémie terrible, et le terrifiant serpent de mer était sans doute une inondation. Encore une fois, tout ce qui paraissait inexplicable était attribué par les anciens à l’action de quelque créature mystérieuse.
Plusieurs légendes, d’autre part, exprimaient les rêves et les désirs des gens. Depuis toujours l’homme a rêvé de voler dans les airs comme les oiseaux. Il y parvenait dans la légende. Il enfourchait Pégase, le cheval ailé, ou il se construisait des ales comme Dédale.
De nos jours, on dit parfois d’une personne à l’imagination débordante qu’elle vole sur les ailes de Pégase. Pégase est devenu le symbole du rêve poétique.
Nous utilisons dans la conversation beaucoup de phrases empruntées à la mythologie grecque, des expressions comme : « le talon d’Achille », « le lit de Procuste », « aussi fort qu’Hercule » (nom romain d’Héraclès)
Les exploits des héros nous font revenir vers l’histoire des hommes. Ils connaissaient des aventures extraordinaires mais ils n’étaient pas fameux seulement parce qu’ils faisaient des choses surprenantes. Ils étaient fameux parce que leurs actions de bravoure aidaient les gens ordinaires.
Dans l’antiquité, il fallait de l’héroïsme pour tuer une bête sauvage, même si ce n’était pas un dragon. En racontant les aventures de héros, les gens ne faisaient qu’ajouter à un fond de vérité. Ils aimaient aussi envoyer, dans leurs récits, les héros combattre ces forces mystérieuses contre lesquelles ils se sentaient eux-mêmes désarmés, dont ils avaient peur et qu’ils se représentaient sous forme de monstre et de dragons terribles. Prométhée et Héraclès se mesuraient même aux dieux, Prométhée grâce à sa ruse et Héraclès grâce à sa force.
Les héros de la Grèce antique donnaient aux gens courage et espoir. Les vieilles légendes disaient : si vous voulez comprendre les choses qui vous dépassent, agissez comme les héros, soyez courageux, soyez justes et vous réussirez dans vos entreprises.
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire