31 août 2021

Alexandre Pouchkine : Le Cavalier de bronze / Медный всадник

Ah que coucou !
 
Petrograd... Saint-Pétersbourg... Léningrad... Saint-Pétersbourg...
 
Oui, aujourd'hui Alexandre Pouchkine nous montre la ville voulue par Pierre 1er, dit le Grand, celle que l'on nomme aujourd'hui Saint-Pétersbourg (Санкт-Петербург). Il utilise Eugène, qu'il nomme "IL" (= dans tout le texte, "IL" représente "Eugène") pour nous narrer la première catastrophe naturelle qu'a connu cette ville env. une centaine d'années après la pose de sa première pierre...

Le Cavalier de bronze est une statue représentant Pierre le Grand sur son cheval. Suite à la description faite par A. Pouchkine, peut-être parle-t-il de la statue suivante ;) :

Je vous propose donc aujourd'hui l'e-book suivant :

accessible au téléchargement en cliquant ici
Format : pdf
Langue : Français & Russe

Entre la version française et la version originale vous constaterez plusieurs différences mais qui n'altèrent en rien la traduction... quoique...
Par exemple : Alexandre Pouchkine a préféré écrire son texte en vers. Cela apporte à son texte une certaine douceur, une mélodie, on a même, par endroit, l'impression d'entendre le vent se déchaîné et la Neva (= la rivière qui traverse Saint-Pétersbourg pour se jeter dans la Mer Baltique) battre les bords de son lit à grand coup de lames... On a même l'impression d'entendre la mer faire déferler ses vagues sur la côte...
Alors qu'en français, parce que le traducteur n'est nullement poète, il n'y a pas tous ces sons... de plus, il a retranscrit le texte en prose en le découpant en 1 préambule et 2 parties, résultat : il a cassé le rythme du poème.

Malgré cela il a assez bien respecté le déroulement de l'histoire... donc, vous pouvez le lire en français, vous aurez la même idée concernant le texte que ceux qui le lisent en version originale.

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

29 août 2021

Maxime du Camp : Une Veuve au cimetière du Pera (Les Annales : Pages Oubliées)

Ah que coucou !

Texte trop court (seulement quelques lignes) pour vous le présenter sans plagier son auteur. Vous pouvez donc le lire directement sous ma signature.

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab


Dans le grand cimetière de Péra, je fus un jour témoin d’un spectacle qui me toucha profondément. Je me promenais à l’ombre des grands arbres ; la chaleur était ardente, et j’étais venu chercher là un peu de fraîcheur et de solitude ; une femme passa devant moi portant un enfant de quinze mois environ, et tenant à la main un large bouquet de jonquilles. Machinalement je la suivis ; elle s’enfonça dans la profondeur du bois, et arrivée auprès d’un tertre fraîchement remué, elle s’agenouilla, se prosterna, et éclata en sanglots. Je m’appuyai contre un cyprès et la regardai.

Elle tira une fiole de dessous son manteau, et en versa le contenu sur la tombe. Pendant ce temps, l’enfant qu’elle avait déposé à terre avait pris, en folâtrant, le bouquet de jonquilles et l’effeuillait avec des petits cris de joie ; sa mère le lui enleva et recommença sa prière. Il se traîna sur les genoux, sur les mains et bientôt il eut reconquis les fleurs qu’il se mit à déchirer de plus belle. La malheureuse femme les lui arracha, et regarda de tous côtés comme pour implorer l’aide de quelqu’un contre les jeux de son fils. Elle m’aperçut, le saisit, se leva, et, sans me dire un mot, vint le placer entre mes bras, puis elle retourna sur le tombeau ; le pauvre petit se mit à pleurer.

Je m’assis à terre, je le fis jouer avec les bouts de ma cravate, et bientôt son charmant visage se dérida et rayonna de plaisir. Il s’amusa ainsi quelque temps, puis, sans doute, la fatigue le prit, car il inclina sa tête blonde sur mon épaule et s’endormit. Je restai ainsi au moins une heure sans faire un mouvement, de crainte d’éveiller le petit bambin qui sommeillait de si bon cœur. La mère se leva, s’avança vers moi, reçut l’enfant avec précaution, et me regardant avec des yeux mouillés de pleurs et pleins de reconnaissance, elle me salua en portant la main à ses lèvres et à son front ; puis elle se dirigea vers la tombe, la couvrit d’un pan de son manteau, y étendit son enfant encore endormi, s’agenouilla de nouveau, et demeura dans une immobilité si complète qu’on l’eût prise pour une statue ; elle semblait absorbée dans une contemplation extatique. Qui la retient donc ainsi ? Est-ce le spectacle de la beauté de son fils ? Est-ce le regret de celui qu’elle vient pleurer ? L’un et l’autre peut-être. Tout était là, dans cet insoucieux enfant qui dormait, et dans ce mort trempé de larmes. L’un avait quitté l’âpre chemin de la vie, l’autre y traînait à peine ses premiers pas. Quel était le plus heureux ? Celui que la terre enveloppait, n’est-ce pas, mon Dieu ! celui qui se reposait enfin des fatigues dont vous parsemez la voie où nous marchons ! L’autre qui maintenant dort paisiblement sur le sépulcre de son père, que lui adviendra-t-il ?

Comme à tous, des chagrins, des lassitudes, des rêves éperdus, de longues amertumes, des désirs effrénés pour ce que l’on ne peut atteindre, et, peut-être, si un jour sa mère lui raconte qu’il a dormi sur la tombe de son père, regrettera-t-il que le mort ne se soit pas relevé de son lit glacé, et qu’il ne l’ait pas emporté avec lui dans les régions inconnues qu’il habite.

L’enfant se réveilla, sa mère le prit et s’éloigna en me disant adieu d’un signe de tête. Je la suivis longtemps du regard, elle disparut derrière les cyprès, à travers lesquels j’apercevais son long manteau vert qui balayait derrière elle la poussière du sentier.

27 août 2021

Maurice Leblanc [La Robe d'écailles roses] : Noël tragique

Ah que coucou !
 
Mme de Revez et Mme Aubain sont deux sœurs, si proches qu'elles ont épousé deux frères, dont elles ont eu un fils nés la même année, elles ont hélas perdu leur époux la même année aussi... et là, en ce jour de Noël, elles sont toutes deux dans un fauteuil avec une cheville qui les empêche de marcher...
Paul de Revez et Bernard Aubain ont décidé de sortir en voiture ; mais leurs mères tentent de les dissuader car elles estiment que la route est trop dangereuse quand la nuit est tombée. Toutefois elles les laissent partir avec la promesse d'être de retour, au plus tard, à 1h30 - d'ailleurs elles leur signalent qu'elles les attendront jusqu'à cette heure-là.
Les deux jeunes hommes partent donc... les heures passent quand arrive l'heure fatidique...
Les deux femmes n'entendent pas le bruit du véhicule qui revient et pensent à envoyer un domestique à la rencontre de leur fils quand soudain, elles perçoivent du bruit dans le jardin et le bruit d'Antoine, le domestique, qui sort...
Elles perçoivent alors des voix et...
Et quoi ?
Et bien vous le saurez en lisant la nouvelle suivante :

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Format : pdf
Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

25 août 2021

Alphonse Daudet : Mémoire d'un Homme de lettres : La petite Ville algérienne

Ah que coucou !

Aujourd'hui Alphonse Daudet nous emmène en Algérie, plus particulièrement chez Sidi Omar, un ancien caïd, d'origine turque, qui, malgré qu'il soit ruiné, est resté très influent car très aimé par la population arabe et chrétienne locale. Dans ce texte Alphonse Daudet est le témoin aussi du comportement des Juifs sur le sol algérien et de toute cette haine qu'il y a déjà en ce temps là entre Arabes et Juifs.
Alphonse Daudet, comme de nombreux Français qui parcourent les colonies, n'opte pas pour la neutralité, mais choisit son camp : celui de son ami Sidi Omar... A-t-il raison ? a-t-il tort ? Pour rappel, au moment où ont été écrites ses mémoires la France était "antisémite" et quelques après, on allait nous le montrer avec l'Affaire Dreyfus...

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Format : pdf
Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab


23 août 2021

Camille Flammarion : La Lune est-elle habitée ?

Ah que coucou !

Avant la fin du 19e siècle et cela depuis l'époque de Louis XIV, il était devenu habituel de lire dans les manuels la mention suivante : la Lune est un astre mort. Et c'est seulement depuis l'utilisation de la photographie en astronomie que le doute s'installe à nouveau concernant une hypothétique vie sur notre satellite naturel. Qui l'eût cru que la photographie, sensée témoignée de ce que nous voyons, pouvait avoir semé ce doute dans l'esprit de nos ancêtres... comment cela s'est-il fait ? et bien voici, dans cet article, l'explication d'une telle erreur :


accessible au téléchargement en cliquant ici
Format : pdf
 Langue : Français

Ceci nous enseigne aussi qu'il faut toujours garder notre esprit en éveil pour éviter qu'on puisse nous leurrer (surtout à notre époque où truquer une photo est à la portée de tous) avec des images qui ne reflète nullement la vérité...
 
Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

21 août 2021

Molière : L'Ecole des Femmes

Ah que coucou !

Arnolphe a accueilli Agnès dès son plus jeune âge parce que la paysanne qui s'occupait de la fillette était beaucoup trop pauvre et avait demandé à Arnolphe de l'aide.
En la voyant grandir, Arnolphe tombe amoureux d'Agnès et veux l'épouser.
Mais voilà, alors qu'il était absent de chez lui, Agnès a fait la connaissance d'Horace, ami d'Arnolphe, et en est tombée amoureuse. Amour partagé : Horace lui promet même le mariage...

Mais voilà, Oronte, le père d'Horace, veut le marier avec la fille unique du Seigneur Enrique... Horace part se cacher chez son ami Arnolphe tout en lui demandant de parler à son père pour que celui-ci abandonne non seulement cette idée de mariage mais qu'il accepte l'hymen avec Agnès qu'il veut lui proposer...

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Format : pdr
Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

19 août 2021

Maurice Leblanc [La Robe d'écailles roses] : Un Amour

Ah que coucou !
 
Jacques Dufriche a quitté la France, sa femme Gilberte et sa fille Henriette depuis plusieurs mois et maintenant il se trouve à bord du bateau qui le mène à Marseille où Gilberte lui a promis de venr à sa rencontre.
Alors que Gilberte lui a promis de ne pas aller en promenade avec leur cousin le comte Georges de Brocourt, au port d'escale avant l'arrivée à Marseille, Jacques apprend par le journal français que lors d'une promenade automobile le comte Georges de Brocourt est décédé ainsi que ses deux passagères : Mme Jacques Dufriche et sa fille.
Jacques se sent alors abattu, il pense à se tuer mais...
 
La suite ? et bien découvrez-la par vous-même en lisant ces quelques pages :
 

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Format : pdf
Langue : Français
 
Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

17 août 2021

Albert Wolff : Chère Indépendance ! (Les Annales : Pages Oubliées)

Ah que coucou !

Ici l'auteur nous parle d'un problème récurrent concernant la presse (encore aujourd'hui) : le fait qu'aucun journal n'adopte le APOLITIQUE et souvent même cette presse suit aveuglément les idéaux des partis de gauche...

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Format : pdf
Langue : Français

Albert Wolff se plaint de cette situation-là et voudrait pouvoir faire son travail de journaliste en toute honnêteté et sincérité... fait qu'il semble déjà, à son époque, impossible :(... les rédacteurs étant déjà politisé et ayant, de ce fait, "leur programme" bien établi dans leurs colonnes...

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

15 août 2021

Alphonse Daudet : Mémoire d'un Homme de lettres : Un Bohème

Ah que coucou !

Ici Alphonse Daudet nous parle surtout de la Brasserie et d'un certain Desroches, auteur-bohéme, marié à un "monstre" qui le mène à la baguette...

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Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab


13 août 2021

Maurice Leblanc [La Robe d'écailles roses] : Ma Femme et son Mari

Ah que coucou !

La voiture du docteur René Daurenne tombe en panne alors qu'il faut impérativement qu'il soit de retour à Paris avant le soir. Le couple Chantelin lui propose alors de l'emmener. Tout se passe bien jusqu'au moment où ils rencontrent un chien et, pour éviter celui-ci, l'accident survint. Alors que les 3 hommes (Daurenne, Chantelin et le chauffeur) s'en sortent indemnes, Mme Chantelin, elle semble souffrir. Le docteur Daurenne décide alors de lui donner les premiers soins. Alors que celui-ci enlève le masque de Mme Chantelin pour lui permettre de mieux respirer, il découvre que Mme Chantelin est, en réalité, sa femme ! M. Chantelin, inquiet, lui demande alors ce qu'il se passe et alors que le docteur lui dit son nom, ...

La suite ? et bien à vous de la découvrir en lisant la nouvelle suivante :

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Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
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Sab

11 août 2021

Recueil de poésies du 19e siècle

Ah que coucou !

Aujourd'hui je vous propose un recueil regroupant des poèmes des poètes suivants :
  1. Alfred de Vigny ;
  2. Alfred de Musset ;
  3. Alphonse de Lamartine ;
  4. Gérard de Nerval ;
  5. Hégésippe Moreau ;
  6. Théophile Gautier ;
  7. Xavier Forneret ;
  8. Jean-Pons Viennet ;
  9. Victor Hugo ;
  10. Charles-Marie Leconte de Lisle ;
  11. Théodore de Banville ;
  12. José Maria de Heredia ;
  13. Paul Verlaine ;
  14. Stéphane Mallarmé ;
  15. Henri de Régnier ;
  16. Albert Samain ;
  17. Robert de Montesquiou ;
  18. Charles Cros ;
  19. Jules Laforgue.
 
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Langue : Français
 
Bonne lecture !
 
Bisous,
@+
Sab 

9 août 2021

Alphonse Daudet : Le Veuvage de Tourterelle

Ah que coucou !

La princesse de Sora vient de perdre son mari qu'elle adorait. Pour montrer cet amour, elle transforme son hôtel particulier en "couvent". Une de ses amies, la baronne d'Ancelin, s'attriste de la voir ainsi et tente de l'égayer à nouveau. Mais la princesse de Sora refuse toute distraction, tout comme elle refuse ce nouvel amour, en la personne du neveu de la baronne. Pour l'éviter, la princesse de Sora stoppe toute relation avec la baronne.
Mais la baronne ne s'avoue pas vaincu et, grâce à une lettre du prince qu'elle ressort, elle parvient à son but : redonner envie de vivre à la princesse de Sora jusqu'au jour, où...

Quoi ?

Et bien vous le saurez en lisant la nouvelle suivante :

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Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

7 août 2021

Maurice Leblanc [La Robe d'écailles roses] : L'Enveloppe aux cachets rouges

Ah que coucou !
 
Guillaume était fou amoureux de sa femme, Jacqueline, et pensait que cet amour était réciproque. A la mort de celle-ci il ne se décide qu'après plusieurs jours pour ranger les affaires de sa femme. Il découvre alors une série de lettre dont l'écriture est celle d'un homme qui commence par les mots suivants : "Ma chère adorée". Cette écriture, il semble la reconnaître pour être celle d'un familier : Raphaël Dormeval. Après avoir détruit ces lettres, détruits les photo qu'il gardait de Jacqueline, Guillaume décide de tuer Raphaël Dormeval lors d'un duel... et... et quoi ?
 
Et bien vous le saurez en lisant la nouvelle suivante :
 
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Langue : Français
 
Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

5 août 2021

Alphonse Daudet : Mémoire d'un homme de lettres : Les salons littéraires

Ah que coucou !

Alphonse Daudet a eu la chance, dans sa jeunesse, de pouvoir bénéficier de l'influence des derniers salons littéraires, ces salons littéraires sans qui nous ne connaîtrions nullement de nombreux auteurs qui sont, aujourd'hui, la fierté de la langue française...
Pour autant, faut-il qu'ils reviennent, qu'ils soient à nouveau à la mode ?
Dans le concept originel, perso, je suis 1000% pour... par contre dans le concept dans lequel ils sont devenus, perso, je suis 1000 % contre... oui, je trouve que ces salons littéraires étaient une riche idée, qui, malheureusement, a très mal tournée :(...
 
Malgré tout, voici ce dont se souvient Alphonse Daudet des 2 salons littéraires qu'il a fréquentés habillé avec son premier habit ;)...


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Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab


3 août 2021

Jules Claretie : "Voici une histoire de caissier..." (Les Annales : Pages Oubliées)

Ah que coucou !

Voici une page oubliée trop courte pour en parler sans plagier son auteur... je vous la mets donc sous ma signature...


Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab



Voici une histoire de cassier qu’on me contait hier :

Semblable au Castanier de Balzac, ce caissier avait longtemps vécu parfaitement honnête, et vieilli sans aucune erreur d’addition ou de probité, mais ses appointements étaient peu considérables. Parfois l’envie d’une campagne, d’un carré d’arbres, d’un coin quelque part lui vient. Pour réaliser ce rêve, vingt mille francs suffiraient. Et il avait, chaque jour, cent, deux cent mille francs à manier ! « Si le quart de cette somme était à toi, lui murmurait le génie de la propriété, quelle aubaine ! » C’était la pente. Il n’avait jamais eu, jusqu’alors, l’idée qu’un seul de ces billets qu’il maniait pût être un jour à lui. Deux semaines après, il se demandait pourquoi ils ne lui appartiendraient pas tous. Deux mois plus tard, il se traçait la route à suivre pour se les approprier.


Notre homme prend ses précautions. La caisse ferme le samedi, le dimanche n’ouvre pas. Comme ordinairement il n’arrive guère à son bureau que sur les dix heures du matin, on ne s’inquiétera de sa disparition que vers onze heures ou midi. Avant qu’on se soit assuré du départ, il sera deux ou trois heures. Il a donc quelque chose comme quarante-huit heures devant lui.

Quarante-huit heures ! C’est deux, trois fois plus de temps qu’il n’en faut pour atteindre la Belgique ou l’Angleterre.

Sa valise est prête, toutes ses valeurs empaquetées.

Le samedi, il prend congé comme à l’ordinaire, dit au revoir à celui-ci, donne une poignée de main à celui-là et, une fois libre, il monte dans un fiacre.

« Au chemin de fer du Nord. »

Mais en voiture, une pensée lui vient. Il part. Quand pourra-t-il revenir ? Dans dix ans, – le jugement une fois périmé ! Et que de choses se passent et que d’hommes passent en dix ans ! Sur le chemin de la Belgique est le chef-lieu de canton où son père habite ! Il ne sait pourquoi, mais il veut le revoir. Au lieu de prendre son billet directement pour Bruxelles, il s’arrête à Amiens. A Amiens, une voiture le conduira où il veut aller.


Le caissier arrive là, au milieu de la nuit. Pas de voiture. Il faut attendre le lendemain. La petite diligence qui fait le service d’Amiens à *** part à la première heure.

Vous savez quelle physionomie bizarre et sombre prennent les villes de province, une fois les gens couchés. Les rues sont vastes, désertes, noires, les hôtels fermés.

Le caissier descend, il n’a d’autre colis que sa valise. Il sort de la gare, cherche un hôtel. Tout est éteint. Dans des cas pareils il vous prend des envies de dormir à la belle étoile.


Tout à coup, au détour d’une rue, il aperçoit un premier étage éclairé, il entend un bruit de voix, et, par les fenêtres ouvertes, les tintements de l’or. On joue. C’est un cercle. Il se rappelle le nom. Il y a peut-être des amis. Il se demande s’il doit monter.

C’est un excellent moyen de passer là une nuit, – d’attendre. Mais il lui faudra se nommer, donner la cause de son voyage. Bast ! une fois en Belgique, il s’inquiétera bien de tout cela.

« Montons ! »

Il monte.

Il se fait annoncer. Il est du pays ; on lui demande de ses nouvelles ; on l’accueille ; il dit ce que bon lui semble. Pour tuer le temps, il risque un louis dans une partie. Il n’est pas joueur, il n’a jamais joué ; il gagne.

La partie s’anime, il s’assied, se livre au baccarat tout entier, corps et âme, joue au hasard, sans songer, sans calculer, retournant les cartes avec un bonheur insolent, et il gagne, gagne toujours, gagne toute la nuit.

Le jour venu, il compte machinalement son gain ; il en est écrasé, hébété. Il a gagné vingt-deux mille francs, et on lui doit des centaines de louis sur parole.

« Une petite fortune ! se dit-il. Avec cela on pourrait vivre honnête ! »

Honnête ! Le mot lui plaît, tourne dans sa tête, le chatouille. Pourquoi ne serait-il pas honnête ? Et, vraiment, est-ce qu’il n’est pas honnête ? Non, puisqu’il a volé.

Il emporte la caisse ! Ce premier louis risqué sur le tapis n’était pas à lui. Les valeurs qu’il a dans son portefeuille, sur sa poitrine, sont à ses patrons.

« Ah ! se dit-il, si j’avais gagné hier ce que j’ai gagné aujourd’hui ! »

C’est là le premier pas vers la réaction. Soudain, une idée lui traverse le cerveau. Encore un peu, il pousserait un cri de joie.


Le lendemain, notre homme prenait le premier train d’Amiens pour Paris, arrivait chez lui à midi et se couchait, et le lundi matin, à l’heure militaire, ouvrait sa caisse d’un air placide, se frottait les mains et disait à ses compagnons de bureau, du ton calme que donne une conscience tranquille :

« Eh bien ! Joseph, avez-vous pris hier beaucoup de goujons ? Duplanté, acceptez donc une prise ! »

1 août 2021

Maurice Leblanc [La Robe d'écailles roses] : La belle Dame de Gimeuse

Ah que coucou !

Diane de Gimeuse a le moral à zéro. Elle, reine de beauté pendant 30 ans, se voit aujourd'hui, si âgée avec ses cheveux blancs qu'elle estime ne plus pouvoir plaire.
Une de ses amies lui présente alors un écrivain, M. Villeneuve dont les moustaches sont grises...
Cheveux blancs + moustaches grises = ???

A vous de le découvrir en lisant la nouvelle suivante :

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Langue : Français

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab