24 juillet 2019

Exposition universelle 1878 : Le métro ;) ?...

Ah que coucou !

Ne serait-ce pas là la décision concernant le futur métro parisien ;) ???

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab




Les Chemins de fer à l’Exposition
(n° 126, juin 1878)

Nous avons, dans les numéros 64, 63, 67 et 68 du journal l’Exposition universelle, entre-tenu nos lecteurs des projets de chemin de fer métropolitain. D’après nous, ce chemin ne doit pas se borner seulement à desservir les intérêts du centre de la capitale, mais il doit en même temps, en étendant ses ramifications dans la banlieue, offrir aux populations suburbaines des moyens faciles de communication avec Paris.
Un projet, dressé sur ces bases, fut approuvé en 1872 par le Conseil général de la Seine, mais par des raison politiques que le cadre de notre journal ne nous permet pas de développer ici, son exécution fut ajournée.
Notre rédacteur en chef, auteur de ce projet, a soumis de nouveau à l’appréciation du public le résultat de ses études. Le plan du chemin de fer métropolitain qu’il a exposé dans la classe XVI et dont nous dirons quelques mots lorsque nous nous occuperons de l’examen de cette classe, rappellera au souvenir de nos édiles ce travail important qui a le mérite de satisfaire à toutes les exigences et de répondre à tous les besoins.
Nonobstant la décision déjà prise par le Conseil général, l’administration a, de son côté, fait étudier un réseau de chemin de fer sous Paris ayant pour but de relier entre elles les cinq grandes voies ferrées qui rayonnent vers la province.
Le projet de ce tracé, approuvé par le conseil général des ponts et chaussées et adopté en principe par le ministre des travaux publics, a pour conclusion la création de trois grandes lignes aboutissant en sous-sol dans le jardin du Palais-Royal.
Une subvention de 106 millions serait fournie par l’Etat, le département et la ville de Paris.
La gare centrale, construite à sept mètres au-dessous du sol, occuperait le jardin du Palais-Royal, à l’angle des galeries Montpensier et d’Orléans.
De cette gare partiraient :

1° Une ligne dirigeant vers la Bourse, l’Opéra, la gare Saint-Lazare et la station des Batignolles, où elle correspondrait avec toutes les lignes de l’Ouest, de la banlieue et de ceinture ;
2° Une ligne se dirigeant vers les Halles avec la gare devant Saint-Eustache, puis suivant la rue Turbigo, le boulevard Sébastopol, avec gare à la rencontre du boulevard Saint-Denis, le boulevard de Strasbourg jusqu’à la gare de l’Est. De cette station, une courbe conduirait à la place Roublaix, où elle aboutirait à la gare du Nord.
Un embranchement se détachant de la station du boulevard de Sébastopol gagnerait la gare de Lyon et celle de Vincennes.
Un autre embranchement se détacherait du boulevard Bourdon, et passant sous la Seine, aboutirait à la gare d’Orléans, où serait créée une gare importante, boulevard de l’Hôpital.
3. Une ligne passant sous la place Saint-Germain-des-Prés, suivrait la rue de Rennes, avec station à la gare Montparnasse, gagnerait le chemin de fer de Sceaux et aboutirait à la gare de Gentilly pour se relier au chemin de Ceinture.

Outre ces trois lignes, il y aurait, sur la rive gauche, une ligne allant de la gare d’Orléans à l’Entrepôt des vins, quai Saint-Bernard, à l’Ecole polytechnique, rue Monge, toucherait à la place Saint-Germain-des-Prés, et aboutirait tout près du quai d’Orsay, à Grenelle.
Quel sera le sujet adopté ? Bien téméraire qui pourrait le dire ! Se bornera-t-on au tracé pratique de M. Brunfaut, ou bien se lançant dans des aventures, voudra-t-on faire circuler les Parisiens sous nos rues, sous nos boulevards et tâcher de leur faire oublier que le seul moyen de transport qui leur convienne est celui qui leu permettra de profiter des rayons bienfaisants de notre soleil ?
En attendant qu’une solution intervienne, disons ce qui se passe aux Etats-Unis.
Les Américains, gens éminemment pratiques, ne négligent aucune force motrice ; c’est ainsi que sur des chemins de fer sans grande importance, les voitures sont remorquées par le vent.
Ce sont des véhicules semblables à ceux employés de temps immémorial en Chine, en Espagne, en Hollande, dans tous les pays de plaine.
En quelques heures une voiture à voile, telle que celle dont nous offrons le dessins à nos lecteurs, permet de transporter six à dix personnes à une distance de 200 kilomètres, avec une vitesse moyenne de 56 kilomètres à l’heure.
Un homme dirige la voile, comme le fait un capitaine sur le pont d’un navire.



Le véhicule dont nous donnons un spécimen, d’après une ancienne gravure hollandaise du dix-septième siècle, a quatre roues de 0m75, de diamètre et mesure 2 mètres de longueur.
Comme on le voit et comme cela se produit d’ailleurs dans maintes autres circonstances, rien n’est neuf sur notre planète : ce que nos ancêtres ont si bien appliqué jadis retrouve son emploi utile de nos jours.

Victor Favry

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