12 juillet 2019

Exposition universelle 1878 : Le Chemin de fer à l'Exposition

Ah que coucou !

Voici ici un système inventé par Mékarski concernant le refroidissement


Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab



Les Chemins de fer à l’Exposition
(n° 116, mai 1878)


Le système inventé par M. Mékarski pour faire mouvoir les voitures sur les tramways, présenté par M. de Saint-Yves, ingénieur en chef des ponts et chaussées et directeur de la Compagnie qui emploie ce système pour être appliqué au Champ de Mars, serait conçu sur les données suivantes :
La voiture de M. Mékarski a 18 places d’intérieur et 12 sur une plate-forme ; elle est servie par un conducteur à l’arrière et un mécanicien à l’avant. Sous son plancher sont fixés 12 cylindres en forte tôle. Ils contiennent chacun 120 litres d’air comprimés à 28 ou 30 atmosphères.
Cet air emmagasiné fournit la force motrice ; elle est transmise aux roues de la voiture par des cylindres à tiroir et un système simple de bielles et de manivelles. Avant d’être admis dans les cylindres, sa pression doit être ramenée à 5 atmosphères environ. Le refroidissement est évité par l’emploi d’une bouillotte ou récipient, contenant une provision d’eau à 170 degrés, qui rend à l’air la chaleur que lui enlève son expansion rapide.
La pression avec laquelle l’air arrive dans les cylindres, est déterminée par un régulateur. Cette partie de l’appareil est disposée de manière que le mécanicien puisse, à volonté et rapide-ment, faire varier la pression du gaz admis dans les cylindres.
La manœuvre de la machine, est identique à celle d’un locomotive.
L’expérience a prouvé que la voiture de M. Mékarski s’arrête facilement et vite, et qu’elle peut repartir immédiatement, quand le signal est donné. Les arrêts observés ont été opérés, dans un espace de temps de 5 à 7 secondes, en marche ordinaire, et de 8 ½ secondes dans les grandes vitesses qui ont atteint 25 kilomètres à l’heure.
Ces expériences de traction ont été faites pendant plusieurs mois sur le tramway de Courbevoie au rond-point de l’Etoile, et retour, et d’autres fois, de Courbevoie à Puteaux, avec des pentes de 4 ½ p. 100.
Comparé à l’emploi d’une locomotive, le mode de traction par l’air comprimé supprime le foyer et les produits de la combustion, ainsi que l’échappement de la vapeur ; grand avantage pour une machine destinée à circuler dans les rues des villes où elle pourrait être très nuisible aux passants et aux riverains.
Au point de vue de la sécurité, l’appareil à air comprimé est exempt des dangers de surchauffe pendant les arrêts et d’explosion auxquels les locomotives sont exposées.
La solution imaginée par M. Mékarski, pour le problème de la traction mécanique des voitures, est en résumé remarquable par sa simplicité et son élégance. La voiture tient peu de place : le mécanisme ne gêne en aucune façon les voyageurs ; il n’exige l’intervention que d’un seul agent, qui règle la marche : il se prête à une grande variété d’allure sans exposer à aucun danger.

Jules Brunfaut

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire