Ah que coucou !
Je vais profiter des nouvelles fonctions qu’offre Canalblog pour présenter mes écrits d’une autre façon afin qu’ils deviennent plus conviviale ;)… Pour ceux et celles qui ont l’habitude de Centerblog, vous vous apercevez qu’ici les images ne sont qu’en miniatures qui, si vous souhaitez les voir dans leur taille originale, ont besoin que vous cliquiez dessus (clic-droit de la souris) pour l’ouvrir dans un autre onglet/fenêtre – ce n’est qu’une habitude à prendre (et on l’attrape bien vite, cette habitude-là ;). Pour mémo, si vous cliquez sur l’image, vous la voyez apparaître juste un peu plus grande… oui, Sab va profiter qu’il n’y a pas de limites question pixel pour vous fournir des images dont la définition est meilleure ;)… Tout comme, n’ayant plus de limite sur la longueur d’un message, je vais pouvoir développer mes argumentations sans crainte que la fin n’apparaisse pas ;) mdrrr !
Ce petit encart (hors-sujet) passé, nous allons aborder maintenant cette légende grecque de Méléagre qui nous a été rapportée et traduite ici par Eduard Petiška et qui a été illustrée par Zdenĕk Sklenář que voici :
Méléagre
Le roi de Calydon, en Etolie, œnée, avait une femme nommée Althée qui donna le jour à un fils dont la destinée fut étonnante.
Un jour, la reine dormait d’un sommeil agité. Il lui sembla que quelqu’un marchait dans la chambre où elle reposait. Lorsqu’elle entrouvrit les yeux, elle vit comme dans un rêve trois silhouettes penchées sur le berceau de son enfant. C’étaient les Moires, les déesses du destin. L’une d’elles, agenouillée près du feu, mettait une bûche dans les flammes, qui redoublèrent d’intensité.
« Tu vivras longtemps que ce morceau de bois », dirent-elles, prédisant l’avenir du nouveau-né, « et ta vie sera celle de cette bûche ».
Ayant prononcé des paroles, elles disparurent. La mère terrifiée se leva immédiatement, sortit la bûche du feu et l’arrosa d’eau. Puis elle cacha la bûche fatale dans un coffre.
Son fils fut nommé Méléagre. Il grandit dans le palais royal, entouré de ses trois sœurs. il devint beau et fort, et lorsqu’il eut l’âge de participer à des joutes athlétiques, personne ne put le vaincre tant il était agile.
Le père de Mélagre avait de très grands vignobles, des champs fort étendus et de riches vergers. Lorsque la récolte était faite, il avait coutume de remercier les dieux par de somptueux sacrifices. Les moissons étaient offertes à la déesse Déméter, le vin au gai Dionysos et l’huile d’olive à Athéna. Chaque dieu avait sa part de la moisson, seule Artémis était oubliée.
Or les créatures célestes peuvent elle aussi se mettre en colère et le courroux divin est bien plus redoutable que celui des hommes. Aussi Artémis, vexée par la négligence royale, frappa-t-elle d’une punition le royaume d’œnée.
Elle envoya dans les forêts d’Etolie un sanglier gigantesque. L’animal était plus grand que le plus puissant des taureaux, ses yeux de feu injectés de sang étincelaient, son crin ressemblait à des lances saillantes et les défenses pointues qui jaillissaient de ses mâchoires baveuses étaient aussi longues que celles d’un éléphant. Partout où il passait les feuilles, les buissons et les arbres jaunissaient sous son souffle dévastateur. Il piétinait le blé mûr, déchiquetait les vignobles, écrasait les branches alourdies par les fruits. Il attaquait les troupeaux, tuait les bergers et les chiens. Le bétail dispersé parcourait sans gardien le flanc des montagnes.
Le peuple s’enfuyait des campagnes et, chassé par la peur, se réfugiait derrière les murs de la capitale. Quiconque quittait la ville risquait de ne jamais y revenir. Le chagrin s’abattit sur tout le pays, menacé par la famine et la mort.
Lorsque Méléagre vit ce désastre, il prépara ses armes et invita tous les héros de la Grèce à prendre part à la chasse au sanglier. Nombreux furent ceux qui se rendirent à son appel. Les plus célèbres étaient Jason, qui avait conquis la Toison d’or, Thésée, le vainqueur du Minotaure et Admète, le mari de la fidèle Alceste. Les hommes les plus courageux de la Grèce vinrent, parmi eux, les oncles de Méléagre, les frères de sa mère. Atalante, l’intrépide chasseresse, faisait aussi partie de l’expédition. Le père d’Atalante avait souhaité avoir un fils. Lorsque sa fille naquit il l’emporta dans les montagnes pour qu’elle soit la proie des bêtes sauvages. Une ourse prit l’enfant sous sa protection et l’emmena dans sa tanière. Ainsi la petite fille grandit en pleine nature parmi les animaux et devint une audacieuse chasseresse. Elle avait souvent déjà prouvé son courage et sa force. Cette fois encore elle allait aider les braves guerriers, son carquois d’ivoire jeté sur l’épaule, un arc à la main.
Méléagre la remarqua tout de suite et crut reconnaître en elle Artémis, déesse de la chasse. Il ne pouvait détacher son regard de son ravissant visage.
Puis ce fut le départ. Tout le peuple s’était rassemblé aux portes de la ville et fit ses adieux aux héros, le cœur rempli d’espoir et d’anxiété. Déjà la Mort choisissait ses proies.
Les chasseurs s’avancèrent dans l’épaisse forêt de Calydon qui recouvrait les versants montagneux. Des champs désolés, des vignobles dévastés s’offraient à leurs regards. Lorsqu’ils arrivèrent au terme de leur escalade, ils lâchèrent les chiens. Ceux-ci, fouillant le sol de leurs museaux, se frayèrent un chemin à travers les buissons et, après de longues recherches, atteignirent un ravin qu’avaient creusé les pluies du printemps. L’eau y croupissait tout au long de l’année et le marécage ainsi formé était riche en roseaux, en osiers et en hautes herbes tranchantes. Les chiens aboyèrent avant de se jeter à l’attaque. Soudain la végétation luxuriante s’ouvrit pour laisser le passage au gigantesque sanglier. Il se précipita aussitôt sur les chasseurs.
Le premier d’entre eux jeta sa lance et manqua son but. Jason envoya la sienne avec une telle force qu’elle survola la bête et s’enfonça profondément dans le sol. La troisième toucha l’animal sans lui faire aucun mal : Artémis l’avait interceptée et arraché la pointe de métal.
Cet assaut eut pour seul effet de rendre le sanglier fou de rage. Le feu se mit à jaillir de ses yeux tandis que sa gueule crachait des flammes. Il s’élança comme un boulet envoyé par une catapulte, fit tomber deux imprudents chasseurs et les piétina sur place. Il en empala deux autres sur ses défenses tandis qu’un cinquième trouvait refuge dans un arbre. Enfin apaisé, l’animal rentra alors dans les taillis.
Atalante attendait ce moment pour lui lancer une flèche. Celle-ci atteignit la bête derrière l’oreille, causant une blessure bénigne d’où coula un peu de sang. Méléagre se réjouit de ce coup davantage que s’il l’avait porté lui-même. Mais ses autres compagnons furent humiliés par tant d’adresse et cachèrent leur honte en redoublant leurs efforts, ponctués par des cris perçants.
Mais cette fois encore la déesse Artémis sauva sa créature. Les lances s’entrechoquèrent avant d’atteindre l’animal et tombèrent par terre sans le toucher.
« Tant pis si tu as une protection divine, » hurla l’un des héros, « cela ne t’empêchera pas de périr de ma main ! » Il brandit sa hache, croyant pouvoir triompher de la fatalité. Hélas, le sanglier fut plus rapide, et, le transperçant de ses défenses, le précipita sur le sol qui fut bientôt rouge de sang.
Les armes jetées par ses compagnons terminèrent leurs trajectoires dans les arbres tandis que quelques lances égarées tuaient les chiens. Seule une lance blessa l’animal au dos : celui de Méléagre. La monstrueuse bête se couvrit de sang et, frappée à nouveau par le jeune prince, s’effondra en faisant trembler le sol et toute la forêt.
Les chasseurs rescapés se pressaient autour de Méléagre et le félicitaient. Mais lui n’avait d’yeux que pour Atalante.
« Je t’offre cette peau », dit-il à l’intrépide jeune fille.
Personne n’avait vu auparavant un aussi grand sanglier avec de si belles défenses. C’est pourquoi tous envièrent Atalante.
« N’accepte pas ce qui ne t’appartient pas, » lui dirent-ils, « et ne confonds pas la gloire de la chasse avec la beauté féminine ».
Aussitôt une dispute éclata entre les compagnons pour savoir à qui revenait la peau. Irritée par la victoire de Méléagre, la déesse Artémis attisait la querelle, tandis que le jeune héros, plein de courroux, se taisait. Puisque les paroles étaient impuissantes, sa force devait lui rendre justice. Il leva sa lance et transperça ses adversaires les plus acharnés. Terrassés par les coups qui venaient de leur être portés, ceux-ci s’effondrèrent sur le sol. C’étaient les frères de la reine, mère de Méléagre.
La nouvelle du succès de l’expédition devança le retour des chasseurs. Althée voulut elle aussi célébrer le retour de son fils par un sacrifice offert aux dieux. Mais elle n’atteignit pas le temps, car sur son chemin elle rencontra une sinistre procession, portant des hommes morts en qui elle reconnut ses propres frères. Elle les accueillit avec un cri de désespoir et lorsqu’elle apprit la cause de leur trépas, elle ne songea plus qu’à se venger.
La reine retourna au palais et, en proie à une complète hébétude, sortit le coffre contenant la bûche fatale. Elle était couverte de la poussière accumulée pendant de longues années, mais le sort qu’elle portait en elle n’était pas changé.
Althée fit allumer un feu de branchages résineux, saisit la bûche et détourna la tête. Ses sentiments maternels estompés par le chagrin et la rancune, elle jeta le morceau de bois dans les flammes.
Il sembla un moment que la bûche gémissait comme un homme et que le feu vacillait avant de l’envelopper de ses doigts rouges. A cet instant Méléagre ressentit une cuisante douleur qui s’aggrava tandis que les flammes dévoraient le bois. Le jeune homme supporta héroïquement cette souffrance, regrettant seulement que la mort n’ait pas choisi de le frapper au cours d’une chasse ou d’un combat. La brûlure causée par cette plaie cachée le torturait et, comme le feu prenait de l’ampleur, son supplice devenait de plus en plus insupportable. Lorsqu’à demi consumée la bûche devint fragile, les forces du héros se mirent à le quitter. Puis enfin il n’y eut plus que de la braise rougeoyante qui se transforma en cendres, et Méléagre expira.
Sa mère saisit un glaive et se tua.
Le palais du roi de Calydon retenti de gémissements et de lamentations. Les sœurs du jeune défunt enveloppèrent la froide dépouille de leur frère et tentèrent de la réchauffer de leurs souffles. Mais elles ne purent le ramener à la vie.
Le chagrin des jeunes filles finit par apaiser la cruelle déesse. Oubliant sa colère, elle prit pitié des malheureuses : leurs corps se couvrirent de plumes et elles devinrent toutes légères. Puis leurs bras se transformèrent en ailes et elles s’envolèrent loin du palais sous forme de deux pintades.
Quant à la troisième sœur, Déjanire, elle n’échappa pa à un cruel destin : ayant causé la mort de son mari Héraclès, elle se tua.
C’est ainsi que finit la descendance de la famille royale étolienne.
Que nous enseigne cette légende sur les us et coutumes de ces Grecs de l’Antiquité, fondateur de notre définition de la Démocratie ? (il faut le rappeler si j’en juge certaine nouvelle ;), bon passons sur certains faits de l’actualité qui risquent encore d’énerver car… bon, passons !)
La première chose que nous voyons là encore, est que non seulement les dieux grecs sont proches des hommes car accessible à eux, de nombreux va-et-vient entre l’Olympe et la terre des hommes, mais nous voyons là encore que les dieux grecs avaient mauvais caractère, ils n’étaient pas parfaits et parmi leurs nombreux défauts, ils étaient jaloux ! Un dieu était oublié dans la cérémonie des offrandes et voilà qu’il se vengeait (parce que le Roi avait oublié d’offrir à la déesse Artémis son lot d’offrandes, elle a puni tout le royaume en envoyant un sanglier détruire toutes ses récoltes) ! Oui, comme de nombreuses légendes et mythes grecs, celui-ci est encore basé sur la vengeance (la vengeance d’une déesse envers un Roi, la vengeance d’une mère envers son fils). Cela nous laisse à penser que le thème de la vengeance devait toucher toutes les couches de la société grecque et qu’elle était courante… Mais le thème de la vengeance n’est pas le seul ici, on y voit aussi celui de la vaillance, du courage, de nombreuses qualités qui créent les héros chez les Grecs. Nous est vanté ici l’amour maternel (la reine sort au plus vite la bûche du foyer afin de sauver la vie à son fils), les qualités guerrières (très utiles dans cette époque encore trop souvent troublées par ses guerres intempestives), le courage (Méléagre décide de tuer le sanglier envoyé par la déesse Artémis comme punition), les bienfaits des alliances (Méléagre a vaincu le sanglier non seulement grâce à sa vaillance et à son courage, mais aussi grâce aux autres héros grecs, ses contemporains dont certains y ont laissé leur vie). Toutefois nous trouvons là une leçon qu’il risque d’être dangereux si, pour notre malheur, nous l’oublions, celle que toute victoire n’est pas forcément due qu’à une et seule personne, mais que la plus grande des victoires est généralement le résultat de ce que nous appelons : un travail d’équipe ! C’est comme le football, tous les joueurs de l’équipe ayant gagné un match sont les artisans de cette victoire et pas seulement le joueur qui a mis le but qui a déclaré l’équipe gagnante… son gardien de but a évité que le ballon n’entre dans son but, les joueurs de la défense ont empêché que l’équipe adverse approche de trop près de la lucarne pour y lancer le ballon, les attaquants ont manœuvré pour réussir à lancer le ballon entre les poteaux… bref, c’est ce que nous appelons un travail d’équipe qui est le contraire d’un travail personnel. Là, Méléagre a vaincu le sanglier grâce à un travail d’équipe, ce qu’il a, hélas pour lui, oublié… d’où son erreur, d’où sa mort par sa propre mère, par celle qui, autrefois, avait surmonté ses craintes pour le sauver… Et évidemment, tout comme de nombreux autres mythes ou légendes de la Grèce antique, nous trouvons là, une nouvelle fois, les remords afin d’illustrer le fait que tous nos actes, toutes nos décisions ne nous touchent pas que nous, mais aussi tous ceux qui nous aiment, nous apprécient, nous sont proches, bref, tout notre entourage quoi…
Comme vous le constatez à nouveau, à partir de ce texte, de nombreux sujets de discussions peuvent être ouverts… de nombreuses questions peuvent être posées… sans toutefois être hors de notre temps, de notre époque… malgré que ceci ait été narré depuis la nuit des temps ;)… comme quoi, les bons sujets traversent les temps et les frontières ;)… Parce que, malheureusement, nous ne pouvons pas tous les aborder (ce serait bien trop long), je vous laisse y réfléchir seul afin que cela vous soit bénéfique au maximum ;)…
Bisous,
@+
Sab
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