Ah que coucou !
Lors de cette exposition universelle de 1878 il a été question d'exposer notre guillotine afin de confronter notre façon de faire avec celle habituelle dans les autres pays... mais cela n'a pu se faire car l'Administration a jugé que cela n'intéresserait pas le public tout en trouvant "indescent" la présence d'un tel objet dans une exposition, à raison ou à tort, à chacun son opinion...
Mais au fait, la Guillotine, qu'en connaissons-nous, nous, Français de la fin du 20e et début du 21e siècle ?
Ben... ce qu'on a appris à l'école ;)... mais voilà... est-ce la vérité quand on constate déjà qu'on nous a obligé à croire que les assassins de masse de l'équipe Robespierre sont des héros de la Révolution (cf. La Vie et les Crimes de Robespierre et de ses principaux complices, accessible à partir de ce blog en cliquant ici) ? et que nous devions leur ériger des statues ?? Or, vous vous apercevrez en lisant les articles édités en 1878 (au dessous de ma signature) que... ben... même là, on nous a enseigné des "erreurs", consciemment ou inconsciemment, là est la question principale... et nous devons remercier le ciel que les cours d'histoire ne sont plus "obligatoires"... ainsi nos descendants auront la possibilité d'apprendre la Vérité et non leurs Mensonges et leur bourrage de crâne pour plaire à ces extrémistes qui rêvent de suivre les traces de tous ces Assassins de masse qu'on nous a fait glorifier !!
Bon, là, leur "erreur" ne porte pas trop à conséquence ;)... et prouve plutôt qu'en tant qu'historiens ils ne vérifient jamais les informations, bref, qu'ils ne font pas correctement le boulot pour lequel ils sont payés... parce que sinon... ben... ils auraient découvert dans les paroles des chansonniers de 1792, par exemple, quelques informations précieuses concernant un incident survenu à M. Guillotin à l'Assemblée, lors du débat concernant les exécutions et qui est à l'origine de "ce" quiproquo ;) mdrr ! et rappelé dans le premier des 2 articles ci-dessous...
Bonne lecture !
Bisous,
@+
Sab
Source des 2 articles : le journal Exposition universelle 1878, n° 94 et n° 158...
n°94
Septembre
1877
Plus
nous approchons de l’époque où doit s’ouvrir l’Exposition,
plus l’industrie se met en mouvement, plus chacun s’ingénie à
trouver quelque chose qui soit de nature à attirer les regards des
passants et à les retenir.
Parmi
les projets mis en avant, il en est plus d’un excentrique ;
mais la plupart, sous leur folle apparence, peuvent à la rigueur se
justifier. Ainsi, par exemple, voici un mécanicien de New-York qui
se propose d’envoyer, pour être exposé, un nouveau système de
guillotine mécanique. Il est probable que la commission d’admission
refusera de produire en public ce système, et pourtant ne
trouvez-vous pas que, dans un pays comme la France où la peine de
mort existe, une exhibition de ce genre aurait sa logique ?
Du
moment où cette peine est admise, on doit en effet rechercher tous
les moyens possibles d’abréger, de supprimer même les souffrances
des condamnés ; partout le perfectionnement ds instrument
d’exécution devient une œuvre digne d’encouragement et leur
exposition un acte de justice. En comparant notre guillotine à la
potence anglaise, à la garotte espagnole, au pal asiatique, au knout
russe, au sabre japonais, on trouverait que nous ne sommes, à coup
sûr, pas en retard, et l’on pourrait voir, dans ce parallèle, une
sorte de contre-épreuve de l’état social de chaque peuple, ce
revers de la médaille de chaque civilisation.
Une
exposition rétrospective ne manquerait pas davantage d’intérêt
et l’on pourrait ainsi se rendre compte d’une façon précise des
progrès accomplis dans ce lugubre ordre d’idées.
Il ne
faudrait pas croire, en effet, que la guillotine soit d’invention
moderne. Les Allemands qui revendiquent la priorité de son
invention, prétendent en avoir fait usage dès le troisième siècle.
D’autre part, la législation de la ville hollandaise de
Dendermonde fait mention de ce mode de décapitation ; enfin les
chroniques de Jean d’Autun nous racontent en ces termes une
exécution qui eut lieu à Gênes le 13 mai 1507 :
« Le
bourreau print une corde, à laquelle corde tenait attaché un gros
bloc à tout une doulouère tranchante entée dedans, venant d’amon
entre deux posteaux et tira ladite corde, en manière que le bloc
tranchant à celui genevois tomba entre la teste et les épaules, si
que la teste alla d’un côté et le corps de l’autre. »
Les
Génois appelaient cet instrument Mannaia.
En
1632, il y eut à Toulouse une exécution analogue, celle de
Montmorency, dans laquelle on fit usage de la Mannaia.
« Le patient, dit un chroniqueur du temps, se fit jeter une
corde sur les bras et s’en alla à son échafaud, sur lequel il
entra par une fenêtre, car en ce pays-là, on se sert d’une
doloire qui est entre deux morceaux de bois, et quand on a la tête
posée sur le bloc, on lâche la corde et cela descend et sépare la
tête du corps. »
La
guillotine existait donc bien avant la Révolution, et, lorsque le
docteur Guillotin vint demander à l’Assemblée d’adopter cette
machine pour garantir l’égalité des supplices et abréger les
souffrances du patient, il ne proposa pas un instrument nouveau, mais
bien un genre de décapitation à l’aide d’une machine. Ce qui
contribua à accréditer la
légende qu’il était l’inventeur de cette machine, ce fut la
façon dont il s’exprima sur son compte à la tribune. Il insistait
sur la nécessité d’épargner au condamné les lenteurs, les
incertitudes et les maladresses des bourreaux. Répondant à une
objection, il s’écria sans trop prendre garde à ce qu’il
disait : « Avec ma machine,
je vous fais sauter la tête en un clin d’œil, et sans que vous
éprouviez la moindre douleur. » Il y eut à l’Assemblée une
explosion de rire, et comme, en France, on rit de tout, on se
divertit fort de cette sortie et l’instrument se trouva baptisé,
avant même d’avoir été adopté, du nom du pauvre docteur qui en
parlant de sa machine,
voulait simplement dire la la
machine que l’on adoptera.
On
composa même sur cet incident une chanson assez drôle, que nous
trouvons dans un journal royaliste du temps, les Actes des
Apôtres. La voici :
Guillotin,
Médecin,
Politique,
Imagine
un beau matin
Que
pendre est inhumain
Et peu
patriotique.
Aussitôt
Il lui
faut
Un
supplice
Qui sans
corde ni poteau
Supprime
du bourreau
L’offre.
C’est
en vain que l’on publie
Que
c’est pure jalousie
D’un
suppôt
Du
tripot
D’Hippocrate,
Qui
d’occire impunément
Même
exclusivement
Se
flatte
Le
Romain
Guillotin
Qui
s’apprête,
Consulte
gens du métier,
Barnave
et Chapelier.
Même ce
coupe-tête.
Et sa
main
Fait
soudain
La
machine
Qui
simplement nous tuera,
Et que
l’on nommera
Guillotine.
Ce sujet
funèbre excita la verve d’autres chansonniers qui trouvèrent
plaisant de rimailler sur ce lugubre sujet.
Pour
en revenir à la date de l’adoption de la guillotine en France,
comme instrument obligatoire des exécutions capitales, disons
qu’elle remonte au 20 mars 1792. L’Assemblée, préoccupée
d’abréger la durée du supplice, s’adressa au célèbre
chirurgien Luis, secrétaire au collège des chirurgiens, et lui
demanda une consultation motivée, sur la question de savoir comment,
et par quels moyens, on pouvait rapidement trancher la tête aux
condamnés. Le docteur Louis rédigea cette consultation, et en donna
lecture à l’Assemblée le 20 mars 1792. « Personne n’ignore,
y disait-il, que les instruments tranchants n’ont que peu ou point
d’effet, lorsqu’ils frappent perpendiculairement. En les
examinant au microscope, on sait qu’ils ne sont que des scies plus
ou moins fines, qu’il faut faire agir en glissant sur le corps à
diviser. On ne réussirait pas à décapiter d’un seul coup avec
une hache ou une couperet dont le tranchant serait en ligne droite ;
mais avec un tranchant
connexe, comme aux anciennes haches d’armes, si le coup assené
n’agit perpendiculairement qu’au milieu du cercle. L’instrument,
en pénétrant dans sa continuité les parties qu’il divise, a sur
les côté une action oblique en glissant, et atteint sûrement le
but. » Adoptant ensuite l’idée de Guillotin, le docteur
Louis affirmait que, pour être certain d’une exécution, il ne
fallait pas qu’elle fût l’œuvre d’un homme, mais d’une
mécanique dont il proposa l’adoption et qu’il avait fait
construire par un Allemand, nommé Schmidt et expérimenter à
Bicêtre, sur des animaux et des cadavres.
L’instrument
fut adopté et désigné cette fois sous le nom de Louisette :
mais le mot Guillotine
avait fait fortune ; les chansonniers, comme nous l’avons vu
plus haut, l’avaient mis à la mode, et c’est celui-là qui est
resté, qui est devenu technique, officiel, consacré.
La
guillotine fonctionna pour la première fois le 25 avril 1792. La
patient était un bandit de grand chemin, nommé Nicolas-Jacques
Pelletier.
Nous ne
donnerons pas ici la description de cet instrument, que la gravure a
maintes fois reproduit, et que M. Maxime Ducamp a décrit dans ses
plus petits détails. Ajoutons seulement que, dans ces derniers
temps, M. de Paris a apporter de notable modifications. Est-ce à
dire que l’instrument soit parfait ? Nous ne le croyons pas,
et c’est pourquoi, en attendant que la peine de mort ait disparu,
il ne serait pas mauvais qu’on pût voir exposé les divers modèles
de toutes les guillotines aujourd’hui employées.
L. de
FRESNES.
n°158
Septembre
1878
La
guillotine, à l’Exposition, a valu aux lecteurs du journal un
article de l’un de ses collaborateurs dans le n° 94 ; nous y
revenons aujourd’hui.
Un grand
forfait vient d’être puni ; il s’agissait de deux
misérables, ayant reçu une éducation complète, qui avaient
assassiné une pauvre marchande de lait.
La Cour
d’assises avait prononcé la peine de mort ; elle appliquait
la loi qui a conservé de nos anciennes coutumes la peine du talion.
La
justice n’exécute, c’est le pouvoir exécutif qui s’en charge,
c’est le chef de l’Etat, empereur, roi ou président de la
république, qui fera infliger la mort.
Il était
intéressant pour les lecteurs du journal de découvrir si parmi les
objets exposés au Champ-de-Mars ou au Trocadéro, on y rencontrait
des moyens, des machines, des engins à employer ou employés pour
mettre à mort, le mieux et le plus convenable.
Nos
recherches ont été infructueuses, et l’Exposition ne renferme
aucun de ces objets, pas plus dans les galeries des pays les plus
civilisés que dans ceux qui le sont moins.
Cependant,
disons que s’il n’y a pas d’engins, on trouve, dans les
galeries, des beaux-arts, des tableaux splendides, où les plus
friands de ces spectacles, peuvent y trouver des jouissances
infinies. Tel est le Triomphe de Néron.
Cette
absence de machines est fâcheuse ; il aurait été possible de
faire un congrès sur la question, de discuter avec les gens du
métier, avec les visiteurs de la place de la Roquette, si la
guillotine est parfaite, si les modifications apportées par M. Roch
sont bien établies, et si oui ou non on doit revenir à la pendaison
comme en Angleterre, au garrot comme à Madrid, à la décapitation
comme en Allemagne, aux distractions de Néron, ou enfin, comme le
Figaro le propose, à
l’emploi de l’électricité.
Les plus
beaux esprits de notre époque paraissent être d’accord sur ce
point :
C’est
que ces spectacles n’intéressent pas le pauvre monde, les
illettrés, qu’en conséquence, la peine de mort ne leur dit rien,
ne leur donne aucun exemple salutaire, alors qu’il paraît être
des plus instructifs et des plus moralisateurs pour l’autre partie
de la société.
Jules
BRUNAUT.
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