24 juin 2019

Exposition universelle 1878 : La Guillotine à l'Exposition

Ah que coucou !

Lors de cette exposition universelle de 1878 il a été question d'exposer notre guillotine afin de confronter notre façon de faire avec celle habituelle dans les autres pays... mais cela n'a pu se faire car l'Administration a jugé que cela n'intéresserait pas le public tout en trouvant "indescent" la présence d'un tel objet dans une exposition, à raison ou à tort, à chacun son opinion...

Mais au fait, la Guillotine, qu'en connaissons-nous, nous, Français de la fin du 20e et début du 21e siècle ?
Ben... ce qu'on a appris à l'école ;)... mais voilà... est-ce la vérité quand on constate déjà qu'on nous a obligé à croire que les assassins de masse de l'équipe Robespierre sont des héros de la Révolution (cf. La Vie et les Crimes de Robespierre et de ses principaux complices, accessible à partir de ce blog en cliquant ici) ? et que nous devions leur ériger des statues ?? Or, vous vous apercevrez en lisant les articles édités en 1878 (au dessous de ma signature) que... ben... même là, on nous a enseigné des "erreurs", consciemment ou inconsciemment, là est la question principale... et nous devons remercier le ciel que les cours d'histoire ne sont plus "obligatoires"... ainsi nos descendants auront la possibilité d'apprendre la Vérité et non leurs Mensonges et leur bourrage de crâne pour plaire à ces extrémistes qui rêvent de suivre les traces de tous ces Assassins de masse qu'on nous a fait glorifier !!

Bon, là, leur "erreur" ne porte pas trop à conséquence ;)... et prouve plutôt qu'en tant qu'historiens ils ne vérifient jamais les informations, bref, qu'ils ne font pas correctement le boulot pour lequel ils sont payés... parce que sinon... ben... ils auraient découvert dans les paroles des chansonniers de 1792, par exemple, quelques informations précieuses concernant un incident survenu à M. Guillotin à l'Assemblée, lors du débat concernant les exécutions et qui est à l'origine de "ce" quiproquo ;) mdrr ! et rappelé dans le premier des 2 articles ci-dessous...

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab

Source des 2 articles : le journal Exposition universelle 1878, n° 94 et n° 158...


n°94
Septembre 1877





Plus nous approchons de l’époque où doit s’ouvrir l’Exposition, plus l’industrie se met en mouvement, plus chacun s’ingénie à trouver quelque chose qui soit de nature à attirer les regards des passants et à les retenir.
Parmi les projets mis en avant, il en est plus d’un excentrique ; mais la plupart, sous leur folle apparence, peuvent à la rigueur se justifier. Ainsi, par exemple, voici un mécanicien de New-York qui se propose d’envoyer, pour être exposé, un nouveau système de guillotine mécanique. Il est probable que la commission d’admission refusera de produire en public ce système, et pourtant ne trouvez-vous pas que, dans un pays comme la France où la peine de mort existe, une exhibition de ce genre aurait sa logique ?
Du moment où cette peine est admise, on doit en effet rechercher tous les moyens possibles d’abréger, de supprimer même les souffrances des condamnés ; partout le perfectionnement ds instrument d’exécution devient une œuvre digne d’encouragement et leur exposition un acte de justice. En comparant notre guillotine à la potence anglaise, à la garotte espagnole, au pal asiatique, au knout russe, au sabre japonais, on trouverait que nous ne sommes, à coup sûr, pas en retard, et l’on pourrait voir, dans ce parallèle, une sorte de contre-épreuve de l’état social de chaque peuple, ce revers de la médaille de chaque civilisation.
Une exposition rétrospective ne manquerait pas davantage d’intérêt et l’on pourrait ainsi se rendre compte d’une façon précise des progrès accomplis dans ce lugubre ordre d’idées.
Il ne faudrait pas croire, en effet, que la guillotine soit d’invention moderne. Les Allemands qui revendiquent la priorité de son invention, prétendent en avoir fait usage dès le troisième siècle. D’autre part, la législation de la ville hollandaise de Dendermonde fait mention de ce mode de décapitation ; enfin les chroniques de Jean d’Autun nous racontent en ces termes une exécution qui eut lieu à Gênes le 13 mai 1507 :
« Le bourreau print une corde, à laquelle corde tenait attaché un gros bloc à tout une doulouère tranchante entée dedans, venant d’amon entre deux posteaux et tira ladite corde, en manière que le bloc tranchant à celui genevois tomba entre la teste et les épaules, si que la teste alla d’un côté et le corps de l’autre. »
Les Génois appelaient cet instrument Mannaia.
En 1632, il y eut à Toulouse une exécution analogue, celle de Montmorency, dans laquelle on fit usage de la Mannaia. « Le patient, dit un chroniqueur du temps, se fit jeter une corde sur les bras et s’en alla à son échafaud, sur lequel il entra par une fenêtre, car en ce pays-là, on se sert d’une doloire qui est entre deux morceaux de bois, et quand on a la tête posée sur le bloc, on lâche la corde et cela descend et sépare la tête du corps. »
La guillotine existait donc bien avant la Révolution, et, lorsque le docteur Guillotin vint demander à l’Assemblée d’adopter cette machine pour garantir l’égalité des supplices et abréger les souffrances du patient, il ne proposa pas un instrument nouveau, mais bien un genre de décapitation à l’aide d’une machine. Ce qui contribua à accréditer la légende qu’il était l’inventeur de cette machine, ce fut la façon dont il s’exprima sur son compte à la tribune. Il insistait sur la nécessité d’épargner au condamné les lenteurs, les incertitudes et les maladresses des bourreaux. Répondant à une objection, il s’écria sans trop prendre garde à ce qu’il disait : « Avec ma machine, je vous fais sauter la tête en un clin d’œil, et sans que vous éprouviez la moindre douleur. » Il y eut à l’Assemblée une explosion de rire, et comme, en France, on rit de tout, on se divertit fort de cette sortie et l’instrument se trouva baptisé, avant même d’avoir été adopté, du nom du pauvre docteur qui en parlant de sa machine, voulait simplement dire la la machine que l’on adoptera.
On composa même sur cet incident une chanson assez drôle, que nous trouvons dans un journal royaliste du temps, les Actes des Apôtres. La voici :

Guillotin,
Médecin,
Politique,
Imagine un beau matin
Que pendre est inhumain
Et peu patriotique.
Aussitôt
Il lui faut
Un supplice
Qui sans corde ni poteau
Supprime du bourreau
L’offre.
C’est en vain que l’on publie
Que c’est pure jalousie
D’un suppôt
Du tripot
D’Hippocrate,
Qui d’occire impunément
Même exclusivement
Se flatte
Le Romain
Guillotin
Qui s’apprête,
Consulte gens du métier,
Barnave et Chapelier.
Même ce coupe-tête.
Et sa main
Fait soudain
La machine
Qui simplement nous tuera,
Et que l’on nommera
Guillotine.

Ce sujet funèbre excita la verve d’autres chansonniers qui trouvèrent plaisant de rimailler sur ce lugubre sujet.
Pour en revenir à la date de l’adoption de la guillotine en France, comme instrument obligatoire des exécutions capitales, disons qu’elle remonte au 20 mars 1792. L’Assemblée, préoccupée d’abréger la durée du supplice, s’adressa au célèbre chirurgien Luis, secrétaire au collège des chirurgiens, et lui demanda une consultation motivée, sur la question de savoir comment, et par quels moyens, on pouvait rapidement trancher la tête aux condamnés. Le docteur Louis rédigea cette consultation, et en donna lecture à l’Assemblée le 20 mars 1792. « Personne n’ignore, y disait-il, que les instruments tranchants n’ont que peu ou point d’effet, lorsqu’ils frappent perpendiculairement. En les examinant au microscope, on sait qu’ils ne sont que des scies plus ou moins fines, qu’il faut faire agir en glissant sur le corps à diviser. On ne réussirait pas à décapiter d’un seul coup avec une hache ou une couperet dont le tranchant serait en ligne droite ; mais avec un tranchant connexe, comme aux anciennes haches d’armes, si le coup assené n’agit perpendiculairement qu’au milieu du cercle. L’instrument, en pénétrant dans sa continuité les parties qu’il divise, a sur les côté une action oblique en glissant, et atteint sûrement le but. » Adoptant ensuite l’idée de Guillotin, le docteur Louis affirmait que, pour être certain d’une exécution, il ne fallait pas qu’elle fût l’œuvre d’un homme, mais d’une mécanique dont il proposa l’adoption et qu’il avait fait construire par un Allemand, nommé Schmidt et expérimenter à Bicêtre, sur des animaux et des cadavres.
L’instrument fut adopté et désigné cette fois sous le nom de Louisette : mais le mot Guillotine avait fait fortune ; les chansonniers, comme nous l’avons vu plus haut, l’avaient mis à la mode, et c’est celui-là qui est resté, qui est devenu technique, officiel, consacré.
La guillotine fonctionna pour la première fois le 25 avril 1792. La patient était un bandit de grand chemin, nommé Nicolas-Jacques Pelletier.
Nous ne donnerons pas ici la description de cet instrument, que la gravure a maintes fois reproduit, et que M. Maxime Ducamp a décrit dans ses plus petits détails. Ajoutons seulement que, dans ces derniers temps, M. de Paris a apporter de notable modifications. Est-ce à dire que l’instrument soit parfait ? Nous ne le croyons pas, et c’est pourquoi, en attendant que la peine de mort ait disparu, il ne serait pas mauvais qu’on pût voir exposé les divers modèles de toutes les guillotines aujourd’hui employées.

L. de FRESNES.





n°158
Septembre 1878





La guillotine, à l’Exposition, a valu aux lecteurs du journal un article de l’un de ses collaborateurs dans le n° 94 ; nous y revenons aujourd’hui.
Un grand forfait vient d’être puni ; il s’agissait de deux misérables, ayant reçu une éducation complète, qui avaient assassiné une pauvre marchande de lait.
La Cour d’assises avait prononcé la peine de mort ; elle appliquait la loi qui a conservé de nos anciennes coutumes la peine du talion.
La justice n’exécute, c’est le pouvoir exécutif qui s’en charge, c’est le chef de l’Etat, empereur, roi ou président de la république, qui fera infliger la mort.
Il était intéressant pour les lecteurs du journal de découvrir si parmi les objets exposés au Champ-de-Mars ou au Trocadéro, on y rencontrait des moyens, des machines, des engins à employer ou employés pour mettre à mort, le mieux et le plus convenable.
Nos recherches ont été infructueuses, et l’Exposition ne renferme aucun de ces objets, pas plus dans les galeries des pays les plus civilisés que dans ceux qui le sont moins.
Cependant, disons que s’il n’y a pas d’engins, on trouve, dans les galeries, des beaux-arts, des tableaux splendides, où les plus friands de ces spectacles, peuvent y trouver des jouissances infinies. Tel est le Triomphe de Néron.
Cette absence de machines est fâcheuse ; il aurait été possible de faire un congrès sur la question, de discuter avec les gens du métier, avec les visiteurs de la place de la Roquette, si la guillotine est parfaite, si les modifications apportées par M. Roch sont bien établies, et si oui ou non on doit revenir à la pendaison comme en Angleterre, au garrot comme à Madrid, à la décapitation comme en Allemagne, aux distractions de Néron, ou enfin, comme le Figaro le propose, à l’emploi de l’électricité.
Les plus beaux esprits de notre époque paraissent être d’accord sur ce point :
C’est que ces spectacles n’intéressent pas le pauvre monde, les illettrés, qu’en conséquence, la peine de mort ne leur dit rien, ne leur donne aucun exemple salutaire, alors qu’il paraît être des plus instructifs et des plus moralisateurs pour l’autre partie de la société.

Jules BRUNAUT.

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