Ah que coucou !
Comme nous l'avons lu la dernière fois (cliquez ici pour accéder à l'article) dans la presse parisienne, on ne nous explique rien quant aux circonstances dans lesquelles Honoré de Balzac est décédé alors qu'il n'était âgé que de 51 ans...
A 51 ans, on ne meurt pas de "vieillesse"...
Et bien, c'est dans la presse locale que l'on trouve l'explication (article que vous trouverez en dessous de ma signature)...
Merci aux Archives Départementales de l'Aube d'avoir donné accès à la presse parue à cette époque ;)...
Bonne lecture !
Bisous,
@+
Sab
La France et la littérature
viennent de faire une perte irréparable.
M. H. de Balzac est mort, la
nuit dernière à minuit, après une agonie qui a duré plus de
trente heures.
Lorsqu’il y a dix-huit mois
M. de Balzac quittait paris, il était déjà atteint par la cruelle
maladie à laquelle il vient de succomber ; il est rentré en
France, il y a trois mois, au comble du bonheur : il avait
réalisé le rêve de sa vie : il avait épousé, en Russie, la
femme à laquelle il avait dédié Séraphitus
[Séraphita, "A madame Eveline de Hanska, née comtesse Rsewwska - Madame, voici l'œuvre que vous m'avez demandée: je suis heureux, en vous la dédiant, de pouvoir vous donner un témoignage de la respectueuse affection que vous m'avez permis de vous porter. Si je suis accusé d'impuissance après avoir tenté d'arracher aux profondeurs de la mysticité ce livre qui, sous la transparence de notre belle langue, voulait les lumineuses pensées de l'Orient, à vous la faute ! Ne m'avez-vous pas ordonné cette lutte, semblable à celle de Jacob, en me disant que le plus imparfait dessin de cette figure par vous rêvée, comme elle le fut par moi dès l'enfance, serait encore pour vous quelque chose ? le voici donc, ce quelque chose. Pourquoi cette œuvre ne peut-elle appartenir exclusivement à ces nobles esprits préservés. Ceux-là sauraient y imprimer la mélodieuse mesure qui manque, et qui en aurait fait entre les mains d'un de nos poètes la glorieuse épopée que la France attend encore; mais ceux-là l'accepteront de moi comme une de ces balustrades sculptées par quelque artiste plein de foi, et sur lesquelles les pèlerins s'appuient pour méditer la fin de l'homme en contemplant le chœur d'une belle église. Je suis avec respect, Madame, votre dévoué serviteur. De Balzac. Paris, août 1835." (Source : La Comédie Humaine, tome IX, éditions Rencontre 1969)] et pour laquelle il avait accumulé dans son hôtel du quartier
Beaujon toutes les richesses du luxe et du goût le plus exquis, tous
les chefs-d’œuvre de l’art recueillis ou créés par lui, mais
dans cet espace de quinze mois, la cruelle maladie avait fait des
progrès mortels.
En
vain quatre médecins, quatre princes de la science, parmi lesquels
M. le docteur Louis, furent appelés pour donner leur soins à ce
prince de la littérature ; le mal était incurable ; M. de
Balzac était atteint d’une hypertrophie bien avancée et
l’hydropisie avait déjà gagné les régions inférieures ;
la maladie se traîna de crise en crise, mais sans espoir. Il y a
quelques jours, un abcès se déclara à la jambe gauche ; une
opération parut réussir ; mais la levée de l’appareil
révéla la présence de la gangrène. Dès ce moment M. de Balzac
était perdu, la science était désormais impuissante.
Hier,
18 août, à neuf heures du matin, M. de Balzac cessa de parler ;
le curé de Saint-Philippe-du-Roule vint lui administrer les derniers
sacrements ; à onze heures, sa sœur Mme de Surville, vint lui
serrer la main ; il répondit à cette étreinte : ce fut
le dernier signe d’intelligence que donna le malade.
Dès
lors l’agonie commença, et à minuit M. de Balzac rendait le
dernier soupir.
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