3 août 2019

Exposition universelle 1878 : Le frein Hardy

Ah que coucou !

J'estime qu'il s'agit d'une amélioration assez importante concernant les transports ;)...

Bonne lecture !

Bisous,
@+
Sab



Le Frein Hardy
(n° 149, août 1878)

Le Frein Hardy qui fonctionne, depuis dix-huit mois, avec un très grand succès sur plusieurs chemins de fer autrichiens, est exposé dans une des galeries annexes de la section anglaise, à côté du frein Smith dont il est un perfectionnement. Les deux systèmes de ces freins sont d’ailleurs les mêmes et, de plus, exploités par la même Compagnie.
La différence qui existe entre ces deux freins consiste en ce que M. Hardy a remplacé le cylindre pneumatique en caoutchouc plissé, de M. Smith, par des cylindres pneumatiques formés de deux calottes sphériques en fonte et d’un diaphragme en cuir. Dans leurs dispositions, la calotte inférieure est percée d’une ouverture au centre pour laisser passer la tige de manœuvre des freins, et la calotte supérieure communique par un orifice circulaire avec des conduits d’aspiration.
Quant au diaphragme, il est compris entre deux rondelles en fer sur lesquelles est fixée, d’une manière rigide, la tige de manœuvre.
L’assemblage des tuyaux en fer entre les voitures, se fait au moyen de tuyaux en caoutchouc portant, à leur extrémité, des manchons d’accouplement.
Le fonctionnement de l’appareil Hardy, ainsi perfectionné, s’opère de la manière suivante :
En introduisant la vapeur dans l’éjecteur, on aspire l’air qui remplit les conduits et les cylindres et on obtient ainsi le vide nécessaire pour faire agir les freins. L’éjecteur étant double, il arrive que le vide produit, d’un côté, agit sur les appareils de la locomotive et du tendeur, et de l’autre, sur ceux des voitures qui composent le train. Cette action simultanée facilite beaucoup, comme on voit dans la pratique, les manœuvres d’arrêt ; en outre, si par hasard la communication n’était pas établie entre le train et le tender, l’action des freins s’exercerait néanmoins sur la locomotive et sur le tender.
Ajoutons que pour arrêter l’action du frein, le mécanicien ferme la soupape de vapeur et ouvre le clapet, qui permet alors à l’air atmosphérique de rentrer dans les tuyaux et dans les cylindres pneumatiques. Dès que les pistons sont redescendus, les freins se trouvent desserrés.
M. Hardy a tout prévu dans le fonctionnement de ce frein. Ainsi, pour manœuvrer la tige qui commande la soupape de prise de vapeur, il se sert soit d’un levier avec secteur gradué comme pour régler l’introduction de la vapeur dans les cylindres, soit d’une poignée avec écrou se vissant dans le bout fileté de la tige, ce qui permet de maintenir constamment un certain vide, lorsqu’il est reconnu nécessaire en pratique, pour la descente, par exemple d’une rampe. Ainsi, en changeant rapidement de place le levier, ou en tirant la poignée de la tige, on ouvre en grand la soupape et on produit l’arrêt immédiat.
En résumé, dans la pratique, on place deux cylindres pneumatiques sur la locomotive, deux sur le tender, et un sur chacune des voitures du train, avec un tuyau spécial d’aspiration pour ces dernières. Cette disposition permet d’agir presque simultanément sur l’ensemble du train, l’action des freins se faisant d’abord sentir sur la partie la plus pesante, la locomotive et le tender.
Dans le cas où l’on veut arriver à répartir uniformément l’effet produit, on augmente légèrement la puissance de l’éjecteur qui aspire l’air des conduits du train dont la capacité est nécessairement supérieure à celle des tuyaux placés sur la locomotive et le tender ; on produit de la sorte l’arrête sans choc et avec la plus grande lenteur et sans secousses.
Les avantages que présente le système du Frein Hardy se résument de la manière suivante :

 Tous les organes qui le composent sont d’une extrême simplicité et ne sont pas exposés à une usure rapide ;
2° Les frais de son installation sont relativement peu élevés ;
3° La manœuvre est facile et la dépense est presque nulle, la consommation de la vapeur étant très faible et n’ayant lieu que pendant la mise en action des freins.
4° On peut toujours se rendre compte de l’effet produit, en consultant l’indicateur du vide, et régler d’après cela la manœuvre;
5° L’aspiration de l’air qui remplit les tuyaux et les cylindres se fait rapidement et l’action du frein est presque instantanée ; le frein étant mû par la pression atmosphérique, on peut être certain de son fonctionnement.

Tous ces avantages ont été constatés dans la pratique. Ainsi, il a été reconnu qu’avec un train de dix voitures, munies de freins, ainsi que la locomotive et le tender, il suffit avec 25 centimètres de vide, de la moitié d’une seconde de minute pour appliquer le frein sur toute la longueur du train, la pression des sabots sur les roues étant égale à la moitié du poids des véhicules.
Avec 50 centimètres de vide, tous les freins sont complètement serrés en une seconde et demie.
En terminant ce compte rendu d’un frein appelé à être justement apprécié par toutes les Compagnies de chemins de fer, nous dirons que déjà en Angleterre, 19 chemin de fer l’ont adopté, en France, deux Compagnies : le Nord et l’Orléans ; en Allemagne, 8 ; en Autriche, presque toutes les Compagnies l’emploient. Il en est de même en Hollande, en Espagne, en Turquie, etc. Généralement, le Frein Hardy est reconnu le meilleur et le plus parfait de tous ceux qui sont connus jusqu’à nos jours. Nul doute qu’il ne soit universellement adopté.
Nous devons ajouter à ces détails sur ce frein, que M. Hardy ne s’est pas borné seule-ment au seul fonctionnement, que nous venons d’indiquer : il y a encore combiné une disposition qui permet d’utiliser son système d’une manière automatique de la manière suivante :
Ainsi, sous chaque voiture es établi un réservoir d’air d’une capacité supérieure à celle des cylindres pneumatiques. Le vide est fait dans ce réservoir et on l’y maintient en faisant fonctionner l’éjecteur. Si l’on veut alors appliquer le frein, il suffit de laisser entrer l’air dans les tuyaux d’aspiration et, par suite des dispositions adoptées, le vide du réservoir se produit dans le cylindre pneumatique avec lequel il est en communication. En cas de rupture du train, l’air entrant dans les tuyaux d’aspiration produit automatiquement le même effet. On peut mettre également à la disposition des gardes ou chefs de train et même des voyageurs, des clapets de rentrée d’air pour faire passer instantanément le vide du réservoir dans le cylindre pneumatique et appliquer ainsi les freins qu’il commande.
Nous devons reconnaître que l’appareil décrit ci-dessus est d’une simplicité digne d’éloges et, que la substitution, dans les freins à vide, d’un cylindre pneumatique au diaphragme en caoutchouc plissé, est un perfectionnement complet qui fait le plus grand éloge de M. Hardy, l’inventeur.

Ellisson.

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