20 février 2011

Adieu le port de Marseille !

Ah que coucou !
 
Hier j’ai entendu une nouvelle qui m’a révoltée : à force de grèves les dockers ont réussi a gagné 2 ans sur l’âge de la retraite alors qu’ils s’étaient faits déjà épinglés par la Cours des Comptes qui a décrit leur ignominie avec chiffres à la clé (cf : rapport annuel 2011 + petit résumé que Mamie Mich’ a eu la bonté de nous le faire partager dans son commentaire suite au billet dédié au dit-rapport), chiffres que la CGT a tenté de tourner en dérision naturellement car le montant de la cotisation syndicale de la CGT est indexé sur le salaire de l’ouvrier (plus l’ouvrier gagne d’argent, plus le syndicat s’enrichit au contraire du dit ouvrier qui à force détruit son outil de travail et va grossir le nombre des chômeurs et des bénéficiaires du RSA) ; en sont-ils conscients ces ouvriers ? Ah que nenni ! la CGT va bien se garder de les avertir et n’hésitera pas à les jeter comme on jette un vieux kleenex à la poubelle quand   d’ouvriers ils deviendront chômeurs !! et ceci malgré leurs belles promesses…
 
Parmi vous, nombreux ignorent les conséquences que toute cette ignominie a sur les entreprises exportatrices… Depuis que j’ai commencé ma carrière professionnelle, on me parle souvent des problèmes quand on veut faire transiter une marchandise par le port de Marseille pour livrer les pays méditerranéens. La première fois qu’il a fallu que je fasse livrer un client en Algérie, le transporteur maritime a fait transiter la marchandise par Rotterdam, à ma très grande surprise ! Quand sur sa proposition de prix j’ai lu Rotterdam au lieu de Marseille (qui me semblait plus logique) le dit transporteur maritime m’a demandé :
 
  1. depuis combien de temps j’avais commencé à travailler
  2. si je voulais que le client soit livré à la date convenue
 
A la suite de quoi il m’a démontré que le transit par Rotterdam allait couter moins cher que par Marseille, le prix du transport en camion étant identique, le prix du transport bateau étant plus élevé à partir de Rotterdam que Marseille mais comme les frais de port et adjacents sont moins couteux à Rotterdam qu’à Marseille, on se retrouvait avec une économie sur le transport en transitant par Rotterdam !! Avec la certitude supplémentaire que le bateau transportant la marchandise partirait à la bonne date et arriverait au port d’Alger dans les délais fixés par le client.
Mon supérieur hiérarchique, étonné par le détail, avait téléphoné lui-même au transporteur maritime qui lui a bien confirmé qu’il n’avait pas trafiqué les prix et que transiter par Marseille coutait bien plus cher que de faire le voyage à partir de Rotterdam mais si nous voulions une durée moins importante sur l’eau nous pouvions toutefois faire embarquer la marchandise au Havre, mais ça ne changerait rien au prix, sauf une légère augmentation de la partie « transport routier ». Et comme on sait que transporter de la marchandise par route coute en moyenne le triple d’un transport par voie navigable…
 
Maintenant je vais vous raconter une anecdote qui est arrivée à certaines entreprises qui ont transité par le port de Marseille malgré les conseils des transporteurs…
 
C’était il y a quelques années, l’Algérie avait organisé un salon international où la société pour laquelle je travaillais voulait être présente.
D’un seul coup, nous avons vu arriver dans nos bureaux ceux qui représenteraient l’entreprise à ce salon accompagné par le Directeur commercial qui nous affirmait s’être renseigné auprès de la branche marseillaise du transporteur allemand comme quoi cela allait faire des économies à l’entreprise en faisant transiter notre stand par Marseille… Evidemment, comme il s’agissait plus d’un ordre qu’autre chose, les volontaires pour s’occuper de ce dossier ont été « nommé » et c’est sur Sab, évidemment, qu’est tombé ce choix ! Alors me voilà dès le départ avec un dossier que je savais être « merdique »… 2 choix se présentaient à moi :
 
  1. obéir aux instructions et être sûre à 98% que le stand ne sera pas sur le salon
  2. faire semblant de ne pas avoir entendu le Directeur commercial et agir de telle sorte qu’à l’arrivée des représentant de la société, tout soit prêt à les accueillir ainsi que les futurs clients.
 
Pour montrer que je ne suis pas une personne désobéissante face aux ordres de ma hiérarchie, je me suis empressée d’accumuler des preuves écrites et témoignages montrant qu’il n’était pas prudent de transiter par Marseille. Une fois ce souci résolu malgré quelques légers cris du Directeur commercial, me voilà à organiser le transport du stand vers le salon. Et tout se passe très bien et nous recevons la confirmation comme quoi notre stand est bien installé et n’attend plus que nos représentants.
 
Mais voilà qu’à l’arrivée, les représentants de notre entreprise sont très étonnés de s’apercevoir qu’ils sont presque les seuls exposants dans la partie réservée à la France, avec eux, nous ont-ils dit, il n’y avait que 2 ou 4 autres entreprises françaises alors que nombreuses sociétés s’étaient inscrites pour participer à ce salon… et voulez-vous savoir pour quels motifs ils étaient absents ? Simplement parce qu’ils avaient voulu faire transiter leur stand par Marseille !! Leur stand était :
 
  • soit bloqué au port de Marseille parce que les dockers ne les avaient pas chargé sur le bateau,
  • soit bloqué au port d’Alger car il manquait des tampons et/ou des papiers de douane que Marseille n’avait pas expédié aux douaniers algériens,
  • soit bloqué à l’entrée du salon car très mal informé par Marseille, les sociétés avaient « oublié » de payer la société chargée de toute la logistique sur le salon…
 
Et voilà comment une entreprise française perd bêtement de l’argent : en faisant transiter ses marchandises par le port de Marseille…
 
Cette histoire n’est pas unique malheureusement. J’en connais d’autres où les marchandises vont rester bloquées plusieurs années en douane à cause des disfonctionnements du port de Marseille. Toutes ces entreprises qui perdent ainsi de l’argent à cause d’eux, ne peuvent pas espérer avoir le moindre dédommagement et le résultat est que souvent, le client ne parvenant pas à avoir la marchandise qu’il a commandée, va passer ses futures commandes aux entreprises concurrentes (qui ne transiteront pas par Marseille)… En conclusion : le port de Marseille ne se met pas seulement en difficulté, mais ils mettent aussi en danger toutes les entreprises qui ont la crédulité de transiter par ce port.
 
Bisous,
@+
Sab

Posté par Sab1703 à 03:34 - - Commentaires [0] - Permalien [#]

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