Ah que coucou !
Aujourd'hui je vous propose le tout premier roman qu'écrivit Maurice Leblanc. Ce roman est composé de 3 parties (découpées en plusieurs chapitres). Une Femme (c'est son titre) fut édité par le quotidien Gil Blas en avril-mai 1893. Il fut présenté d'abord sous forme de plusieurs feuilletons quotidiens ; cela permit aux lecteurs de Gil Blas de découvrir ce premier réel grand écrit de Maurice Leblanc... et de l'accueillir par un scandale (ce qui explique peut-être pour quel motif nous ne le connaissons pas)... oui, là Maurice Leblanc s'attaque surtout à l'hypocrisie de la société française de son époque... ce qui a dû en faire sauter plus d'un (pseudo bien-pensant) au plafond à plusieurs reprises :)... ce que j'apprécie dans ce roman qui pointe l'index sur les tabous de notre société de la fin du 19e et du 20e à venir...
La Femme se prénomme Lucie, et au moment où débute l'histoire, elle est jeune fille, habite Dieppe avec sa mère, une dévote du nom de Madame Ramel... son père est décédé depuis de nombreuses années ; de ce fait elle ne connaît du monde, à cette époque-là, que ce que sa mère et sa grand-mère maternelle lui ont autorisé à voir, à apprendre... c'est-à-dire : pas grand chose, car, de leur point de vue, elles l'éduquent pour qu'elle fasse un beau mariage.
Justement, elle aura bientôt l'âge de se marier ; de ce fait, Mme Ramel décide de quitter Dieppe pour emménager à Rouen, où elle veut que Lucie fasse son entrée officielle dans le monde.
Pendant ce temps, le couple Bouju-Gavart, recherche quelqu'un pour reprendre leur commerce ; leur fils unique, Paul, faisant son droit, ne reprenant pas le commerce paternel (pourtant fleurissant). Robert Chalmin, célibataire, ayant assez d'économies pour reprendre leur commerce, c'est vers lui que M. Bouju-Gavart va. Ils font affaires ; Robert est d'accord pour reprendre l'entreprise commerciale et venir s'installer à Rouen. Toutefois, maintenant qu'il va "s'installer", il souhaiterait pouvoir aussi se marier. C'est là où Madame Bouju-Gavart intervient : elle lui propose de lui trouver l'épouse idéale... après avoir étudié avec lui ce qu'il voulait, ses recherches sont d'abord infructueuses lorsqu'elle apprend que Lucie, la filleule de son mari, va faire son entrée dans le monde... la connaissant peu (différence d'âge oblige) elle n'avait pas étudié la possibilité d'un mariage entre Chalmin et Ramel, entre Robert et Lucie et, s'apercevant que Lucie était devenue un jolie brin de jeune fille, Mme Bouju-Gavart entame son "enquête", puis, contente des résultats, consulte d'abord Robert, pendant que M. Bouju-Gavart se renseigne auprès de Lucie sur ce qu'elle pense du mariage... Robert étant satisfait de sa première rencontre avec Lucie ; le couple Bouju-Gavart commence alors à arranger le mariage... ils se renseignent auprès de Mme Ravel ; elle est ravi car Robert a de l'argent et va en gagner plus encore... ils se renseignent auprès de Lucie : lui ou un autre... elle doit se marier... elle n'est ni pour ni contre... On les marie donc !
Pour leur voyage de noces, ils partent en Bretagne... Mais voilà, la Bretagne, ça, non, ni Robert ni Lucie n'apprécient... mais bon, comme ils doivent faire "semblant", ils achètent alors une guide touristique de la Bretagne qu'ils apprennent par cœur lors de leur voyage en train de retour...
Une fois à Rouen, dans leur appartement cossu, la routine quotidienne s'installe et Lucie s'ennuie... elle se met alors à fréquenter Mme Henriette Berchon, une jeune femme, quelques années plus âgée qu'elle qui lui laisse comprendre que, du mariage, Lucie n'en connaissait rien et que ce n'est pas Robert qui va pouvoir lui faire connaître les milles et une volupté... toutefois Lucie ne veut pas paraître "oie blanche" auprès de celle qu'elle considère avoir plus d'expérience qu'elle et parle comme si elle connaissait... comme si Robert le lui avait déjà montré... et plus elle discute avec Henriette, et plus elle regrette son mariage, et plus elle a envie de connaître d'autres hommes... mais son éducation religieuse l'en empêche : elle est mariée à Robert pour le pire et le meilleur. D'ailleurs elle va bientôt avoir leur premier enfant...
Quelques mois plus tard, elle accouche d'un fils, qu'ils prénomment René. Mais René est bien faible (en plus d'avoir des problèmes avec sa nourrice qui n'a pas assez de lait pour nourrir deux nourrissons) et Lucie, dès qu'elle s'aperçoit que son fils va mal, reprend son fils avec elle, cesse ses sorties pour ne se concentrer qu'à "sa poupée" (c'est ainsi qu'on pourrait résumer cette période-là de la vie de Lucie : elle joue à la poupée avec un véritable bébé, qui est son fils). Peu à peu René prend des force et l'attention que lui porte Lucie s'amoindrit... Lucie, que la bonne société rouennaise qualifie maintenant d'excellente mère, abandonne peu à peu l'éducation de René pour se concentrer sur sa vie sociale et ses futilités. Et comme Robert n'est pas un expert en amour, elle se tourne d'abord vers son parrain, M. Bouju-Gavart, qui lui enseigne verbalement certains petits trucs sur le sexe, sur la manière d'en tirer du plaisir (non, ce livre n'est pas un porno), sur le comment avoir des amants sans que la bonne société ne le sache, etc... Il lui parle même de ses anciennes maîtresses... pendant le même temps, Paul l'utilise pour abriter l'adultère de sa maîtresse, Mme de Ferville en lui faisant remarquer que ce serait bien si elle aussi, avait un amant, pour éviter qu'elle ne s'ennuie pendant qu'eux, sont occupés... Bref, à ce moment-là, tout l'encourage et l'incite à "fauter".
Pour cette première fois, elle choisit un beau gars qui l'a courtisée pendant le bal de chez les Lefresne... un certain Georges Lemercier. Mais voilà, il est si timide qu'il ne va pas au bout... de ce fait, elle se rabat sur un commis-voyageur, un certains Amédée Richard. Après lui, il y a, entre autre, son parrain, son fils, le meilleur ami de son mari, un vacancier sur son yacht, un Verdol (rencontré lors de la fête des "Nocturnes") puis un certain Javal (une brute qui allait jusqu'à la frapper, toujours fauché car il perd tout l'argent au jeu), avec lequel elle était même prête à s'enfuir à Paris après avoir été jusqu'à se prostituer pour lui offrir de l'argent afin qu'il puisse payer ses dettes - cela ne s'est pas fait, car Javal a quitté son logement quelques heures avant que Lucie tente de l'y rejoindre là. Elle fait connaissance aussi d'un peintre parisien, venu à Rouen pour trouver un modèle... estimant que Lucie fera bien l'affaire, il la peint et nomme son tableau la "Sortie du bain" qu'il expose lors d'un salon à Paris. J'oubliais, il y a aussi le docteur Danègre. Mais c'est à son retour de vacances (où elle rencontre, avec Henriette, le couple Miroux - Mme Miroux étant homosexuelle, Lucie a préféré stoppé là leurs relations et où elle rompt les relations avec la famille Bouju-Gavart) où elle jouit le plus de son corps et pour mieux en jouir elle décide de louer un entresol ayant 2 issues pour y recevoir ses "amants" si on peut appeler cela ainsi car elle ne ressent rien pour eux. Cela dure jusqu'au jour où, elle tombe enceinte et qu'apeurée elle décide d'avorter (Robert et elle n'ayant plus de relations conjugales).
Suite à cet avortement, elle a des soucis de santé qui l'oblige à quitter Rouen et à partir dans le Midi, à Nice. Ce séjour durant plusieurs mois, ce séjour se faisant en compagnie de sa mère, elle "perd" ses mauvaises habitudes et devient au fils du temps une parfaite épouse et une parfaite mère...
Maintenant que je vous l'ai résumé succinctement, vous pouvez le télécharger pour le lire...
accessible au téléchargement / lecture en cliquant ici
Format : pdf
Langue : Français
Bonne lecture !
Maintenant que vous connaissez le premier roman de Maurice Leblanc, ne trouvez-vous pas ça marrant de savoir que des pseudo ès-littérature française se permettent d'affirmer la chose suivante : "Le premier roman écrit par Maurice Leblanc est un roman commandé par Gil Blas en 1893 dans lequel on lui demandait de mettre en scène Arsène Lupin" ? Cette affirmation m'a toujours amusée... je n'avais malheureusement pas de preuve à leur mettre sous le nez (je ne suis pas une spécialiste de Maurice Leblanc, moi !) mais j'étais très étonnée qu'on puisse exiger d'un auteur totalement inconnu d'écrire un roman dans un style qu'il ne connaissait pas encore, surtout à cette époque où pour éditer un roman, il fallait montrer qu'on savait écrire, et on ne peut que remarquer qu'on ne peut prouver qu'on sait écrire qu'en commençant par écrire des "nouvelles"... et Maurice Leblanc a fait comme ses prédécesseurs, il a commencé à écrire des nouvelles sur différents sujets avant de se concentrer sur un roman... ce n'est que plus tard, qu'il entame ses récits sur Arsène Lupin... et je crois me souvenir que la première aventure de Lupin, n'est pas du tout apparu dans le Gil Blas... Il n'était pas encore au Gaulois à cette époque-là ; désolée, là j'ai un trou de mémoire concernant le premier journal qui a accueilli Arsène Lupin dans ses colonnes... et, hélas, ce n'est pas sur internet que je peux espérer m'informer et surtout pas sur Wiki-merde-truc qui publie bien haut et fort que la première aventure de notre héro national, c'est Gil Blas qui l'a commandé en 1893 ;D !!
Allez, le jour où je m'en souviendrais, ça apparaîtra dans ce blog.
Bisous,
@+
Sab
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