Ah que coucou !
Texte trop court pour vous le proposer au format pdf. Vous le trouverez sous ma signature.
Bonne lecture !
Bisous,
@+
Sab
Cette
histoire commence avec une décalcomanie de drapeau américain sur la
lunette arrière d’un camion à plate-forme, mais on la distingue à
peine parce que le camion est très loin, puis prend une bretelle
d’autoroute pour s’engager sur une voie secondaire, puis
disparaît. Qu’importe, ça fait encore un début.
Ca
fait du bien d’être de retour en Californie, après un triste mois
passé à l’est : New York, etc., trop de cuites, des jours
sans fin à voir tomber la pluie froide de l’automne, et des
histoires d’amour comme les miroirs vivants de mon malheur.
Me
voilà donc à présent, avec un ami, en voiture, dans la campagne
californienne, avec rien d’autre à faire que de trouver quelqu’un
qui puisse réparer sa fosse septique. Elle fuit de partout. Nous
avons besoin à l’instant même de quelqu’un qui vit de sa
connaissance et de son talent à manipuler les fosses septiques.
Nous
longeons une route, puis une autre, à la recherche d’un réparateur
bien précis. Nous nous arrêtons à un endroit où nous croyons
qu’il habite, mais nous sommes à cent mille lieues de la vérité.
Ici, on vend du miel.
Nous
en savons pas comment nous avons pu nous tromper. Il y a un gouffre
entre un réparateur de fosse septiques et des femmes derrière une
contre-porte qui vendent du miel.
Nous
trouvons cela amusant, et elles aussi. Nous rions de nous-mêmes, et
elles rient de nous. Quels clowns ! Et nous repartons, en
parlant des tours et des détours qu’un homme doit faire avant
d’être épicier, ou médecin, ou d’en arriver à connaître
l’intimité des fosses septiques, ou encore comme un autre décide
de vendre du miel et est pris pour un réparateur de fosses.
C’est
non loin de là justement, drôle de coïncidence, que nous trouvons
un réparateur chez lui, entouré de tout le matériel dont il a
besoin pour affronter avec succès les fosses septiques.
Trois
hommes réparent un camion en panne. Ils s’arrêtent de travailler
pour nous regarder. Ils sont très sérieux, à la façon
décontractée des gens de la campagne.
-
Non ; pas aujourd’hui. Il faut qu’on répare le camion pour
pouvoir aller à la chasse à l’ours.
Voilà,
c’est comme ça : ils veulent réparer le camion pour pouvoir
aller à la chasse à l’ours. Notre fosse septique ne compte pas :
c’est d’une simplicité enfantine. Les ours sont plus importants.
Je suis heureux d’être de retour en Californie.
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